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ROIS (LIVRES DES). I ET II SAMUEL

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salem, Catech., iv, 35, t. xxxiii, col. 500, que, de -son temps, ils n’étaient pas séparés l’un de l’autre dans « la Bible hébraïque ; ce qui est encore vrai de toutes les éditions manuscrites de cette Bible. La séparation n’a ^té introduite qu’en 1518 dans les éditions de Venise imprimées par Daniel Bomberg. Mais elle remonte à la « traduction des Septante, ainsi que la division en quatre livres, et c’est de là qu’elle est passée dans les Bibles chrétiennes. En fait, la division en quatre livres n’a pas d’autre raison que la longueur des deux écrits, qui ne pouvaient être contenus chacun dans un seul et même Touleau, voir Livre, t. iv, col. 307, d’après les dimensions ordinaires qu’on leur donnait. — Les livres 1 et II forment un tout suivi : les premières lignes du second se rattachent étroitemen aux dernières lignes du premier, sans la moindre interruption. Il en est de même pour le troisième et le quatrième. — Les titres donnés par les Septante ont leur raison d’être ; mais l’arrangement adopté dans la Bible hébraïque est plus exact, puisque le troisième et le quatrième livre des Rois forment en réalité une œuvre à part, très différente de celle que les Juifs et les protestants désignent par le nom de Samuel. Quant à ce dernier nom, il a été choisi parce que le prophète Samuel nous apparaît, dès le début et pendant un certain temps, comme le personnage principal, et aussi à cause du rôle prépondérant qu’il joua dans l’institution de la royauté israélite, qui forme le fond de la narraion. C’est lui, en effet, qui consacra rois Saül et David.

I. LES DEUX LIVRES DE SAMUEL (I et II Rois). — I.’contenu. — 1° Sujet. — Les deux premiers livres -des Rois exposent la suite de l’histoire des Israélites, depuis la dernière partie de la période des Juges, jusqu’aux dernières années du règne de David. Ils s’occupent d’abord des origines et de l’établissement -définitif de la royauté au sein du peuple théocratique. Pendant quelque temps, les Hébreux sont encore gouvernés par des Juges, Héli, Samuel, les fils de Samuel, -comme sous la période précédente. Divers incidents, qui se groupent autour de la personne de Samuel, excitent peu à peu au cœur du peuple le désir d’avoir ik sa tête un roi proprement dit, comme les nations voisines : Saùl est élu et sacré ; mais bientôt reconnu indigne, devant Dieu et devant les hommes, d’exercer de si hautes fonctions, il est rejeté et David est choisi à sa place. Saül jaloux persécute David et essaie de s’en défaire ; puis Saùl périt dans un combat contre les Philistins, et David ne tarde pas à régner glorieusement sur tout Israël, procurant à ses sujets la force et la gloire, soit au dedans, soit au dehors. — Nos deux livres entrent d’ordinaire dans de longs développements sur les faits qu’ils racontent ; ils nous fournissent une biographie assez complète de Samuel, de Saùl et de David, sans craindre çà et là les répétitions, à la façon des écrivains orientaux. Néanmoins, en quelques endroits le récit prend une forme très abrégée, et on y remarque même des lacunes, l’historien ne s’étant pas proposé de tout dire d’une manière absolue, pas même -de raconter la fin du règne et la mort de David.

2° Division et analyse. Premier livre. — Il entre en matière d’une façon abrupte : un vieillard débilité de corps et d’esprit gouverne les Hébreux, que les Philistins oppriment et humilient. La douce figure du jeune Samuel nous apparaît en même temps comme un contraste, et aussi comme une promesse qui se réalise promptement. Nous passons ensuite à Saùl et à David. Le premier livre s’achève après la mort du grand prophète et du roi maudit ; le second s’occupe exclusivement de David etdesonrègae glorieux. En réunissant les deux livres, on obtient une division très naturelle, en trois parties : 1° histoire de Samuel, I Reg., i-xii ; 2° histoire. de Saûl, I Reg., xiii-xxxi ; 3° histoire de David, II Reg., i-xxiv. — Ces trois parties se subdivisent ains :

Premier livre. —1. Les derniers Juges d’Israël, l, 1-vil, 17. Deux sections : o) La judicature d’Héli et la complète défaite desHéhreux par les Philistins, r, l-iv, 22. Cette triste histoire sert d’introduction à celle de Samuel, dont nous apprenons ici la naissance, la consécration au service du Seigneur dans le sanctuaire de Silo, i, 1-ii, 10, et les premères relations avee Dieu, ii, 11-m, 21, qui annonce par lui les vengeances terribles qu’il tirera de la maison d’Héli. La sentence. divine ne tarde pas à recevoir son exécution : les Israélites sont battus par les Philistins, qui s’emparent de l’Arche ; Héli et ses fils périssent tragiquement, IV, 1-22. — b) Judicature de Samuel, v, 1-vn, 17. Effrayés par les fléaux qui frappaienttoutes celles de leurs villes où ils conduisaient l’Arche de Jéhovah, les Philistins se. décident à la renvoyer sur le territoire d’Israël, v, 1-vi,

12. Elle séjourne successivement à Bethsamès, vi, 1320, et à Cariathiarim, vii, 1. Ramenés par Samuel à leur Dieu, qu’ils avaient gravement offensé, les Israélites infligent à leur tour une grande défaite aux Philistins, vu, 2-14. Suit un sommaire de la judicature de Samuel, viii, 15-17. — 2. Saül roi d’Israël, viii, i-xv, 35. Deux sections : a) Élévation de Saùl à la dignité royale, viii, 1-Xii, 25. Fatigués des malversations des fils de Samuel, qui abusaient de l’autorité que leur père leur avait confiée, les Hébreux expriment au prophète leur vif désir d’être gouvernés par un roi stable, vin, 1-9. Samuel leur expose les graves inconvénients de la royauté, ꝟ. 10-18. Ils insistent, et Dieu lui-même ordonne au prophète d’obtempérer à leur demande, ꝟ. 19-22. L’écrivain sacré décrit alors l’origine de Saùl et ses premières relations avec Samuel, IX, 1-27, puis son onction royale, x, 1-16, et la ratification par le peuple du choix que Dieu avait fait de lui, x, 17-xi, 15. Il raconte ensuite l’abdication de Samuel et ses adieux au peuple, xii, 1-25. — b) Saül reprouvé de Dieu, xiii, 1-xv, 35. Passant sous silence, ainsi qu’on l’admet généralement, un intervalle de plusieurs années, le narrateur nous conduit directement aux causes qui amenèrent la réprobation du roi. Elles se rattachent à deux guerres d’Israël, l’une contre les Philistins, xiii, 1-xrv, 52, l’autre contre les Amalécites, xv, 1-35, et à de graves désobéissances de Saùl aux ordres de Dieu, à l’occasion de ces guerres. — 3. Les dernières années de Saül et les commencements de David, xvi, 1-xxxi,

13. Trois sections : a) David à la cour de Saùl, xvi, 1-xx, 43. Il reçoit l’onction royale et est introduit à la cour, xvi, 1-23. Il s’illustre en triomphant de Goliath, XVII, 1-58. Saùl devieut jaloux de lui et lui tend de secrètes embûches, xviii, 1-30 ; il s’abandonne ensuite à une haine ouverte et essaie plusieurs fois de le faire mourir, xix, 1-xx, 43. — b) David fugitif à travers le désert de Juda, xxi, 1-xxvj, 25. Le texte sacré nous montre le futur roi d’Israël errant çà et là, parmi de nombreux périls, pour se mettre à l’abri des persécutions de Saùl, xxi, 1-xxii, 23, ’et il décrit les soins touchants de la divine Providence pour le sauver, xxiii, 1-xxvi, 25. — c) David exilé chez les Philistins, xxvii, 1-xxxi, 13. C’est la continuation douloureuse de l’épreuve. Nous voyons successivement David réfugié chez les Philistins et Saùl allant consulter la pythonisse d’Endor, xxvii, 1-xxviii, 25 ; David vainqueur des Amalécites, Saül défait par les Philistins et tué sur le champ de bataille, xxrx, 1-xxxi, 13.

Second livre. — Trois parties : — 1. David règne à Hébron, i, 1-iv, 12. Son grand deuil au sujet de la mort de Saül et de Jonathas, 1, 1-27. Il reçoit l’onction royale pour la seconde fois, mais il n’est reconnu que par la tribu de Juda, tandis qu’Isboseth, fils de Saùl, soutenu par Abner, gouverne le reste de la nation, ii, 1-32. Sa famille va croissant et se fortifiant, celle de Saül décroit, m, 1-iv, 12. — 2. David règne à Jérusalem, sur tout le peuple, v, 1-xx, 26. Deux sections : a) Extraits des an-