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ROI


de nouveau pour désigner le chef de la dynastie définitive. — 3. Après la proclamation de Saûl, Samuel exposa au peuple la charte de la royauté, qui réglait les droits et les devoirs du roi, et il l’écrivit dans un livre qui fut déposé devant Jéhovah. Cet écrit rappelait probablement les dispositions arrêtées par Moïse et en ajoutait d’autres plus détaillées, comme l’exigeaient les circonstances. La principale recommandation devait concerner la fidélité que le roi et le peuple étaient tenus de garder à Jéhovah, comme l’indique si formellement fe discours d’adiea da prophète. I Reg., xii, 13-17.

III. Avènement du roi. — 1° Choix du roi. — La loi voulait que le roi fût choisi par Jéhovah. Deut., XVII, 15. Il en fut ainsi pour Sàûl, I Reg., ix, 16, et pour David.

I Reg., xvi, 3, 12. Le choix de David ne fut pas seulement personnel ; il porta sur toute sa dynastie, II Reg., vii, 12, 15, 16, qui régna en effet jusqu’à la prise de Jérusalem. Dieu intervint également pour assigner à Jéroboam le royaume schismatique d’Israël, III Reg., xi, 31, et ensuite pour désigner Jéhu. III Reg., xix, 16.

2° Ordre de succession. — Dans le royaume de Juda, le successeur du roi était habituellement son fils aîné. Toutefois cette règle n’avait rien d’absolu. Adonias était bien antérieur par la naissance à Salomon.

II Reg., iii, 4. Cependant David eut pour successeur Salomon, selon la promesse que lui-même avait faite à Bethsabée, III Reg., i, 13, et que Dieu semblait avoir approuvée. II Reg., xii, 24, 25. iioboam assigna aussi la royauté à Abia, qui n’était pas son aîné, II Par., xi, 22, et Joachaz fut préféré par le peuple pour succéder à Josias, à la place de son frère aîné Joakim, qu’on regardait probablement comme trop porté du côté de l’Egypte. IV Reg., xxiii, 34. D’ordinaire, le fds aîné succédait à son père Par., xxi, 3, même quand il était encore en bas âge. IV Reg., xi, 21. Le peuple intervenait parfois pour maintenir cet ordre de succession. IV Reg., xxi, 24 ; xxiii, 30. Vers la fin du royaume de Juda, on voit le pharaon Néchao assurer à Joakim, fils aîné de Josias, la succession de son père, IV Reg., xxiii, 34, et le roi de Babylone établir à la place du roi Joachin son oncle Sédécias. IV Reg, , xxiv, 17. — Dans le royaume d’Israël, l’ordre de succession varie beaucoup. Neuf familles différentes fournissent des rois. Deux d’entre eux sont désignés par des prophètes, Jéroboam 1 et Jéhu. IV Reg., ix, 6. Amri est établi par le peuple.

III Reg., xvi, 16. Six montent sur le trône après l’assassinat de leur prédécesseur, Baasa, III Reg., xv, 26, Zambri, III Reg., xvi, 10, Sellum, IV Reg., xv, 10, Manahem, IV Reg., xv, 14, Phacée, IV Reg., xv, 25, et Osée. IV Reg., xv, 30. Enfin dix, sur dix-neuf, succèdent à leur père. Pour couper court à toute compétition, le nouveau roi prenait soin quelquefois de faire périr toute la famille de son prédécesseur. Ainsi firent Zambri, III Reg., xvi, 11, et Jéhu, IV Reg., x, 11, 17. Dans le royaume de Juda, Athalie, la seule qui ait interrompu quelque temps la succession normale, fit aussi mourir les princes de la famille royale, à l’exception de Joas qui fut soustrait à ses coups. IV Reg., xi, 1, 2. Athalie et six rois d’Israël s’emparèrent donc de la royauté par violence, au lieu de la recevoir par voie régulière.

3° Sacre du roi. — L’onction royale fut donnée à Saûl, I Reg., x, 1, et à David, I Reg., xvi, 13, par Samuel ; à Salomon par le prêtre Sadoc, III Reg., i, 39 ; à Joas par le grand-prêtre Joïada, IV Reg., xi, 12, et à Joachaz sans doute aussi par le grand-prêtre de l’époque.

IV Reg., xxiv, 30. Jéhu fut sacré roi d’Israël par un jeune homme, sur l’ordre d’Élie et d’Elisée. On considérait donc que l’huile d’onction avait, en pareil cas, une vertu par elle-même. Il ne paraît pas que tous les rois de Juda aient été sacrés. On ne recourait à cette cérémonie que dans des circonstances particulières, afin de fonder une nouvelle dynastie, comme il arriva pour

Saûl, David, et pour Jéhu en Israël, d’assurer une succession contestée, comme ce fut le cas de David quand tout Israël le proclama roi, II Reg., v, 3, de Salomon et plus tard de Joachaz, menacé par le pharaon Néchao dans les droits que le peuple lui avait conférés, enlin de rétablir une succession légitime interrompue, comme on fit pour Joas. L’onction était valable pour tous les descendants légitimes du roi, de même que la première onction sacerdotale reçue par les Bis d’Aaron avait suffi pour tous les prêtres de sa descendance. Aussi le nom d’  « oint du Seigneur » pouvait-il être donné à tout prince légitime. Voir Onction, t. iv, col. 1808.

4° Manifestations populaires. — Des marques publiques de satisfaction accompagnent la proclamation de certains rois. Quand Saül est présenté au peuple par Samuel, on crie : « Vive le roi ! » Un cortège d’hommes importants conduisent l’élu à sa maison et on lui offre des présents. I Reg., x, 24-27. Les partisans d’Adonias font un grand festin et crient : « Vive le roi Adonias ! » III Reg., i, 9, 25. Pour déjouer leur complot, Sadoc et Nathan conduisent Salomon à Gihon et le sacrent. On sonne de la trompette, le peuple crie : « Vive le roi Salomon ! » puis on accompagne le nouveau roi en jouant de la (lûte et en poussant des acclamations.

III Reg., i, 38-40. Quand les compagnons de Jéhu apprennent qu’il a reçu l’onction royale, ils se servent de leurs manteaux pour faire un trône au nouveau roi, sonnent de la trompette et crient : « Jéhu est roi ! »

IV Reg., tx, 13. Les démonstrations sont plus éclatantes pour la proclamation de Joas. Celle-ci a lieu danse Temple, au milieu des prêtres, des grands officiers et d’un grand concours de peuple qui témoigne de sa joie. On crie : « Vive le roi ! » et l’on fait retentir les trompettes. IV Reg., xi, 9-14 ; II Par., xxiii, 11-13.

IV. Prérogatives royales. — 1° Insignes de la royauté. — Les rois portaient un riche costume qui les distinguait de leurs sujets. III Reg., xxii, 10. Saûl avait au bras un bracelet. II Reg., i, 10. Au temps des Machabées, les vêtements de pourpre furent, 1e signe de la souveraineté. I Mach., x, 20, 62 ; xi, 58 ; xiv, 43. Un diadème ceignait la tête du roi, II Reg., i, 10 ; IV Reg., xi, 12, et se portait même à la guerre. À ce diadème s’ajoutait une couronne d’or et de pierres précieuses. II Reg., xii, 30 ; Cant., iii, 11 ; Ezech., xxi, 31 ; I Mach., x, 20. Voir Couronne, t. ii, col. 1083. Ézéchiel, xtx, 11, parle d’unsceptre de bois. Le roi de Perse avait un sceptre d’or. Esth., v, 2 ; viii, 4. Le roi Saûltenaitune lance au lieu de sceptre. I Reg., xiii, 22 ; xviii, 10 ; xxit, 6. Voir Sceptre. Les rois possédaient un trône plus ou moins riche. Celui de Salomon était d’ivoire et d’or. III Reg., x, 18-20 ; II Par., ix, 17. Achab et Josaphat avaient le leur. III Reg., xxii, 10. Le roi de Perse possédait aussi le sien. Esth., v, 1. Voir Trône. L’usage des chars fut introduit en Israël par les rois. C’était une prérogative royale d’en posséder. III Reg., i, 5 ; IV Reg., ix, 21 ; x, 15. Voir Char, t. ii, col. 567.

2° Garde du corps. — Saül commence le premier à attacher à son service tout homme « fort et vaillant » qu’il rencontre, I Reg., xiv, 52 ; xxii, 27. David, même avant sa royauté, s’entoure d’hommes qui partagent sa vie d’aventures. lien a autour de lui jusqu’à six cents.

I Reg., xxv, 13, xxx, 1-4. Devenu roi, il prend comme garde du corps les Céréthiens et lesPhéléthiens. IIReg., vm, 18 ; xv, 18, etc. Voir Céréthiens, t. ii, col. 442. Il s’entoure aussi probablement de Géthéens. II Reg., xv, 18-22. Voir Armée chez les Hébreux, t. i, col. 973. Ces gardes se tiennent auprès de Salomon au jour de son sacre. III Reg., ’i, 38. Roboam a des gardes qui prennent le nom de « coureurs ». III Reg., xiv, 28 ;

II Par., xii, 11.Il en est de même de Jéhu.lVReg., x, 25. Athalie a aussi une maison de coureurs. IVReg.jXi, 6. Voir Coureur, t. ii, col. 1080. La garde du corps était trop utile pour qu’aucun roi s’en passât. Cette garde