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    1. ROGEL##

ROGEL (FONTAINE DE) — ROHOB

H12

1283 (1866), p. 408. L’auteur semble confondre la restauration avec l’origine de Bir’Ayûb. L’existence de la fontaine au confluent du Cédron et d’Hinnom étant attestée par Josué, l’œuvre du patriarche Jean, n’a pu être qu’une découverte du même genre, s’il s’agit toutefois du même puits, ce que contestent quelques-uns. Cf. R. von Riess, Bibel-Atlas, 1887, p. 23.

5. Le témoignage des pèlerins postérieurs au xiif siècle, époque où un grand nombre des anciennes traditions s’égarent, est de peu d’autorité par lui-même. S’ils placent le chêne de Rogel près de la fontaine de Siloé, ou plutôt près de l’embouchure du canal, c’est sur une interprétation contestable des anciens récits. Cf. Pseudo-Épiphane, De vitis prophetarum, loc. cit. Les indications de ceux-ci sur la fontaine voisine du lieu du martyre ou de la sépulture d’Isaïe : l’apparition soudaine des eaux, en un endroit où elles furent recouvertes par ordre du roi Ézéchias, par conséquent avaient Clé en dehors de la ville ; leur réapparition à l’anniversaire de la mort du prophète et quelques autres indices semblent bien se rapporter, comme celui d’Antonin, au Bîr’Ayûb. Ces documents, on n’en peut guère douter, donnent le nom de Siloé au Bîr Ayûb lui-même. Aujourd’hui toute la région appartenant aux habitants de Silôan, dans laquelle se trouve Bîr’Ayûb, est appelée Siloé. Le puits lui-même est fréquemment désigné du même nom. L’auteur du Jichus ha-Abôt, observait, en 1569, que « la partie inférieure de la vallée [de Josaphaf ] porte aussi le nom de Siloé, parce que les eaux découlent de là et qu’on y lave les vêtements. » Dans Carmoly, Itinéraires de la Terre Sainte traduits de l’hébreu, Bruxelles, 1847, p. 442. Saint Jérôme, In 1er., vu, 32, t. xxiv, col. 735, donne le nom de « fontaines de Siloé » à toutes les fontaines qui arrosent la région où est le Bir’Ayûb. Cette appellation ne peut donc tirer à conséquence contre l’identité de ce puits avec’En-Rogêl. — Cf. Riess, Biblische Géographie, 1872, p. 75 ; C. Schick, dans P. E. F. Quarterly Statement, 1886, p. 56 ; Namenliste und Erlâuterungen, dans Zeitschrift desdeutschen Palâstina-Vereins, t. xviii (1895), p. 153 ; Guy le Strange, Palestine under the Moslems, Londres, 1890, p. 221 ; Socin-Bædeker, Palestine et Syrie, Leipzig, 1882, p. 241 ; J.-M. Lagrange, Topographie de Jérusalem, dans la Revue biblique, 1892, p. 32 ; D* Sepp, Neue hochwichtige Entdeckungen auf der zweiten Palâstinafahrt, in-8°, Munich, 1896, p. 130.

II. Description. — Le Bîr’Ayûb est à 106 mètres au-dessous de l’esplanade du Temple et sa profondeur actuelle n’est plus que de 30 mètres. Il est construit en grosses pierres, d’apparence très ancienne, et offre une grande ressemblance avec les puits de Bersabée. Une vieille construction voûtée, à laquelle est annexée au nord une salle de prière pour les musulmans, en abrite l’orifice. Parmi les pierres dont est formé ce bâtiment, on en remarque de taillées en bossage dont les unes remontent au moyen âge, d’autres beaucoup plus haut. Des auges en pierre et en maçonnerie, auxquels ont vient abreuver les animaux et laver le linge, entourent le puits. Le niveau de l’eau varie avec les saisons et les années. Les habitants de Silôân la disent intarissable. Ces dernières années, quand la « fontaine des Degrés » était à sec, les porteurs d’eau venaient remplir leurs outres au Bir’Ayûb et en alimentaient la cité. Ses eaux sont réputées salutaires. Les années où les pluies sont suffisantes, le puits déborde et l’eau s’échappe en bouillonnant à quelques mètres plus bas, formant un fort ruisseau qui va se perdre à la mer Morte (fig. 238). Au premier débordement, les habitants de Silôâm s’empressent de porter en ville les prémices de l’eau aux personnages de distinction, comme un témoignage de bénédiction divine. Toute la ville descend alors et la vallée du Cédron ne cesse de retentir de cris et de chants d’allégresse tant que dure le

courant, qui pendant les hivers de pluies très abondantes, se perpétue de trois à quatre mois. À quelques pas au sud-ouest, sous la montagne d’Haceldama, est une piscine ancienne, peut-être celle à laquelle font allusion Eusèbe et saint Jérôme. Tout à côté, une petite mosquée à coupole tombe de délabrement.

III. Histoire. — l°Chusaï, un des conseillers de David, s’était chargé d’informer David en fuite des desseins de son fils révolté, Absalom. Achimaas (t. i, col. 139), fils du grand-prêtre Sadoc et Jonathas, fils du grand-prêtre Abiathar, étaient allés se cacher près de la fontaine de Rogel, pour y attendre les informations que devaient leur communiquer leurs pères. Une servante envoyée par ceux-ci vint les y trouver, pour leur faire connaître les résolutions prises par les rebelles et, en même temps, les avis de Chusaï à David. Ils furent aperçus par un jeune garçon qui les dénonça à Absalom. Celui-ci les fit poursuivre inutilement. II Reg., xvil, 17-18. — 2° Quelques années plus tard, Adonias, avait formé le projet de s’emparer du trône de son père David, au détriment de Salomon ; il invita ses principaux affidés, à la tête desquels était Joab, à un grand banquet, près de la fontaine de Rogel, à la pierre de Zohéleth. III Reg., i, 9. On sait comment le complot échoua. Voir Adonias 1, t. i, col. 225. — 3° Au grand tremhlement de terre qui, sous le roi Ozias, ébranla Jérusalem et tout le pays, Amos, i, 1 ; Zach., xiv, 5, la montagne qui est à l’occident d’Erogé se fendit ; un immense éboulement se produisit, Ant.)ud., IX, x, 4. La fontaine dut alors disparaître. — 4° Remis en ordre, Rogel, par le charme de ses eaux et de ses jardins, devint un centre d’idolâtrie. VoirToPHETH. C’est parce qu’Isaïe voulait s’opposer à ces débordements qu’au même endroit il fut, suivant la tradition talmudique, Yabamoth, 49b, par ordre du roi Manassé, scié en deux avec une scie de bois. Cf. Vit. prophet., t. xliii, col. 397 ; Actasanct., t. iijulii, p. 252. Voir Isaïe, t. iii, col. 944-945. — 5° Depuis le xvi’siècle, le « puits de Job » devenu pour les pèlerins le « puits de Néhémie », où les prêtres, avant le départ pour l’exil, auraient caché le feu sacré, et où, au retour, on aurait trouvé 1’  « eau épaisse » qui, répandue sur l’autel, mit le feu au bois du sacrifice. II Mach., i, 1922 ; cf. Nephtar, t. iv, col. 1597. Cette identification n’a aucun fondement. — Voir G. Williams, The Holy City, 2e édit. in-8°, Londres, 1849, t. ii, p. 489-495 et Supplément, p. 54-56 ; Titus Tobler, Topographie von Jérusalem, in-18, Berlin, 1854, t, ii, p. 50-61.

L. Heidet.

    1. ROGELIM##

ROGELIM (hébreu : Rûglim, « [lieu où habitent] les foulons » ; Septante : 'Po>Ye).X(|ji), localité du pays de Galaad, où demeurait Berzellaï, un de ceux qui apportèrent des provisions à David fuyant devant Absalom. II Reg., xvii, 27 ; xix, 31. Voir Berzellaï 1, 1. 1, col. 1638. Le site exact de Rogefim est inconnu.

    1. ROGOIMMÉLECH##

ROGOIMMÉLECH (hébreu -.RégémMélék), nommé dans un passage obscur de Zacharie, ’Vu, 2. Voir SiRAsar 2.

    1. ROHOB##

ROHOB (hébreu : a’im et afin, Refiôb, « spacieux » )> nom de deux personnes et de trois villes de Palestine.

1. ROHOB (Septante : ’Paie), père d’Adarézer, roi de Soba. II Reg., vni, 3, 12.

2. ROHOB (Septante : ’Poiië), un des lévites qui signèrent l’alliance avec Dieu du temps de Néhémie. II Esd., x, 11.

3. ROHOB (Septante : ’Poô6, ’Potiê), localité qui fut le point septentrional extrême où se rendirent les douze Israélites envoyés par Moïse dn désert de Pharan pour explorer la terre de Chanaan. Num., xiii, 22 (21),