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RIPHATH — ROBOAM


Gaulois dans les descendants de Riphath. La version arabe rend Riphath par *s^i (France). D’après Josèphe, Ant. jud., 1, vi, l, Riphath fut le père des Paphlagoniens : ’Piçà8° )î (<uxio-sv)’PupâôaiO’JS, toù ; naçXayôva-r XsYo[iévou ; , et cette opinion paraît encore la plus vraisemblable. Voir PAPHLA.GOMENS, t. iv, col. 2077 ; Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire, t. ii, 1882, p. 395399 ; Id., Histoire ancienne de l’Orient, t. i, 1881, p. 292-293. Voir la carte t. iv, vis-à-vis la col. 2208.

RIRE (hébreu : sel.wq, sef>oq ou sel.iôq, Septante ; fiXai ;  ; Vulgate : risus), phénomène particuîier à l’homme et lui servant à exprimer la joie, la plaisanterie, la moquerie, etc. Le rire a différents degrés. Dans le sourire, les yeux prennent une expression joyeuse et là bouche, sans s’ouvrir ou en ne s’ouvrant que légèrement, se dilate dans le sens horizontal en produisant un plissement dans les deux joues. Quand le rire est plus accentué, la voix s’y mêle en faisant entendre le son inarticulé d’une voyelle plus ou moins sonore. À un degré supérieur, la voix se fait entendre par éclats successifs, suivis d’un temps de respiration proportionnée l’effort, et le corps tout entier peut prendre part au rire par des mouvements divers. La gravité orientale se prête peu facilement au rire. Les Arabes « tiennent que ceux qui rient aisément pour la moindre chose ont l’esprit faible et mal tourné, et que cet air gracieux, riant et enjoué n’est agréable que sur le visage des filles et des jeunes femmes. Ils affectent tant de sagesse dans leurs actions et dans leur contenance, que tout ce qu’il y a au monde de plus plaisant ne saurait presque les faire rire, quand ils sont parvenus à l’âge d’être mariés et qu’ils ont la barbe assez longue pour ne plus paraître de jeunes garçons, v De la Roque, Voyage dans la Palestine, Amsterdam, 1718, p. 133.

Le rire est mentionné plusieurs fois dans la Sainte Écriture et attribué à des motifs de différente nature.

— 1° La joie. Abraham appela son fus îshaq, « il rit », Isaac, voir t. iii, col. 930, et Sara dit à son sujet : « Dieu m’a donné de quoi rire ; quiconque l’apprendra me sourira. » Gen., xxi, 3-6, Qu’un sage se fâche ou qu’il rie, l’insensé ne peut s’entendre avec lai. Prov., xxix, 9. Le rire qui procède de la joie n’est ni durable, ni sans mélange. « Il y a temps pour pleurer et temps pour rire. » Eccle., iii, 4.

Même dans le rire, le cçeur trouve la douleur,

Et la joie se termine par le deuil. Prov., XIV, 13.

J’ai dit au rire : Insensé !

Et à la joie : À quoi bon ce que tu donnes ? Eccle., II, 2.

Aussi, « mieux vaut la tristesse que le rire, car le visage triste fait du bien au cœur. » Eccle., vii, 3. Voilà pourquoi Notre-Seigneur condamne le rire, quand il procède d’une joie mauvaise ; mais il le promet pour le temps de la récompense éternelle : « Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous rirez… Malheur à vous qui riez maintenant, car vous aurez le deuil et les larmes. » Luc, vi, 21, 25. Et saint Jacques, iv, 9, dit aux pécheurs : « Que votre rire se change en pleurs. »

— 2° La bienveillance. Au temps de sa prospérité, Job se montrait aflable envers ses inférieurs : / ^

Si je leur souriais, ils ne pouvaient le croire,

Ils recueillaient avidement ce signe de faveur. Joh, xxix, 24.

— 3° La surprise. À l’annonce qu’il aura un fils de Sara, Abraham tomba la face contre terre et il rit. <5en., xvii, 17. Cf. Rom., iv, 19. — 4° L’assurance. Le juste se rit de la dévastation et de la famine, Job, v, 22, parce qu’il sait qu’il n’a rien de grave à en redouter. La femme forte se rit de l’avenir, Prov., xxxi, 25, parce qu’elle a tout prévu et préparé à l’avance. Les Chal>déens sont si forts qu’ils se rient des princes et de leurs forteresses. Hab., i, 10. Daniel souriait quand Cyrus

lui parlait de tout ce que Bel mangeait et buvait, et il se prit à rire quand il montra au roi les traces des pas de ceux qui étaient entrés dans le temple pour enlever les offrandes placées devant l’idole. Dan., xiv, 6, 18. — 5° L’incrédulité. Quand Sara, avancée en âge, entendit annoncer qu’elle aurait un fils, elle se mit à rire. L’ange lui reprocha d’avoir ri ; Sara, prise de peur, dit : « Je n’ai pas ri ; » et l’ange répliqua : « Si, tu as ri. » Gen., xviii, 12-15. La foi vint ensuite à Sara. Heb., xi, 11. — 6° La sottise. Le sot rit sans motif et sans retenue :

Comme le pétillement des épines sous la chaudière,

Tel est le rire des insensés. Eccle., vii, 7.

Le sot quand il rit fait éclater sa voix,

Mais l’homme sensé sourit à peine tout bas, Eccli, xxi, 23.

Aussi dislingue-t-on aisément l’un de l’autre à leur manière de rire. Eccli., xix, 27. Souvent d’ailleurs la joie qui provoque le rire de l’insensé est celle du péché. Eccli., xxvii, 14. — 7° La moquerie. Esther, xiv, 11, demande que les ennemis n’aient pas à rire de la ruine de son peuple. Les justes se riront de l’impie, au jour de son châtiment. Ps. lu (li), 8. Job, ix, 23, se plaint que Dieu rie des épreuves de l’innocent, en différant de le délivrer. Dieu rira du malheur des méchants.

Prov., i, 26. Cf. Luc, vi, 25.

H. Lesêtre.

RITES. Voir Cérémonies, t. ii, col. 437.

1. RIVIÈRE. Voir Fleuve, k t. ii, col., 2289 ; Torrent ; Palestine, Hydrographie, t. iv, col. 1988, 2000.

2. rivière D’Egypte. Voir Egypte 3, t. ii, col. 1621,

RIXE. Voir Querelle, col. 907.

    1. ROAGA##

ROAGA (hébreu : Rôhegàh, Rohegdh, « clameur » ; Septante : ’Pooyâ ; Alexandrinus : O0paovâ), le second des quatre fils de Somer, de la tribu d’Aser. I Par., vu, 34.

ROBE. Voir Tunique, Vêtement.

    1. ROBOAM##

ROBOAM (hébreu : Rehab’âm ; Septante : ’PoSocuy.), fils et successeur de Salomon (975-958 avant J.-C, selon la chronologie ordinaire ; 932-915 d’après quelques assyriologues). — Roboam avait pour mère Naama, l’Ammonite. IIIReg., xiv, 21. Il étaitâgéde quarante et un ans au moment de son accession au trône. III Reg., xiv, 21 ;

II Par., su, 13. Sa naissance et, par conséquent, l’union de Salomon avec Naama, remontaient donc à la dernière année du règne de David. Il est probable dès lors que Roboam occupa le trône de son père par droit d’aînesse, ce qui n’empêche pas que Salomon ait pu consacrer ce droit par une désignation explicite. — Le nouveau roi inaugura son règne par une faute. Il ne pouvait totalement ignorer les menées de Jéroboam, que Salomon avait cherché à faire mourir et qui était allé chercher un refuge auprès de Sésac, roi d’Egypte.

III Reg., xi, 40. À l’âge qu’il avait, il devait être capable de prendre une détermination prudente. Il en fut tout autrement. Dès qu’il eut appris la mort de Salomon, Jéroboam accourut et, à la tête du peuple, réclama du nouveau roi l’allégement du joug qui pesait sur la nation. Roboam remit sa réponse à trois jours. Entre temps, il consulta les vieux conseillers de son père, qui l’exhortèrent à se montrer bienveillant à l’égard de ses sujets. Il voulut aussi entendre les courtisans, ses contemporains, qui composaient sa compagnie ordinaire. Ces derniers furent d’un avis tout opposé ; ils conseillèrent au roi la rigueur. Leur avis prévalut. — Le troisième jour, Roboam formula sa réponse dans les termes durement expressifs que lui avaient suggérés ses maladroits conseillers. « Mon père, dit- ii, a rendu