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RHODES — RICHARD DE SAINT-VICTOR


puissante de la Méditerranée orientale. — 2. Il est parlé de Rhodes une fois aussi dans le Nouveau Testament, Act., xxi, 1, comme d’un port où toucha le navire qui portait saint Paul, lorsque l’Apôtre se rendait de Milet à Jérusalem, à la fin de son troisième voyage de missions. Il venait directement de l'île de Cos et fit ensuite route pour Patare, en Lycie. On regarde comme très probable, sinon comme certain, que saint Paul s’arrêta également à Rhodes en plusieurs autres circonstances, spécialement lorsqu’il alla par mer d'Éphèse à Antioche, en terminant son second voyage apostolique. Act., xviii, 21-22. En effet, le port de Rhodes se trouvait sur la voie habituellement suivie à cette époque par tous les bateaux qui se dirigeaient

234. — L’auberge de France dans la rue des Cbtvalieis à Rhodes. D’après une photographie.

vers le nord ou vers l’est de la Méditerranée. Dion Cassius, lxxvi, 8 ; Josèphe, Bell, jud., VII, ii, 1 ; Zonaras, ii, 17 ; E. Reclus, L’Asie antérieure, Paris, 1884, p. 640. — 3. Les Septante mentionnent aussi les Rhodiens en trois autres passages : — a) Gen., x, 4, où ils traduisent par 'PoSfos, alors que l’hébreu porte Dodanim, Vulgate, Dodanim ; — 6) I Par., i, 7* où le même cas se renouvelle, quoique le texte hébreu flotte entre Roddnim et Dodânîm, Vulgate, Dodanim ; — c) Ezech., xxvii, 15, où ils ont : « Tes marchands (ô Tyr) étaient des fils des Rhodiens, » tandis que l’hébreu porte : « des fils de Dédan » ; Vulgate, filii Dedan. Il est probable qu’en ces trois endroits la leçon de l’hébreu mérite la préférence. Voir R. Kittel, Biblia hebraica, in-8°, t. ii, Leipzig, 1906, p. 122 ; Knobel, Die Vôlkertafel der Genesis, in-8°, Giessen, 1860, p. 104-105. Parmi les interprètes, les uns préfèrent la lepon des Septante, et les autres, en plus grand nombre, celle de l’hébreu. Voir Dodanim, t. ii, col. 1456-1459. Il est vraisemblable que les Septante ont fait ce changement, parce qu’ils ne savaient plus ce qu'étaient les Dodanim, tandis que les Rhodiens étaient alors puissants et célèbres ; d’ailleurs, il leur paraissait naturel que

l’Ile de Rhodes, peuplée en grande partie de Grecs, eût sa place parmi les descendants de Javan. Voir Javan, t. iii, col. 1146.

4° Bibliographie — J. Meursius, Creta, Cyprus, Rhodus, in-4°, Amsterdam, 1675 ; V. Coronelli, Isola di Rodi geographica, storica, in-8°, Venise, 1702 ; J. D. Paulsen, Commentatio exhibens Rhodi descriptionem macedonica xtate, Goettingue, 1818 ; Th. Menge, TJeber die Vorgeschichte der Insel Rhodus, Cologne, 1827 ; Rottiers, Description des monuments de Rhodes, Bruxelles, 1828 ; Ross, Reisen auf den griechischen Insein, t. iii, p. 70-113 ; du même, Reisen nach Kos, Halikamassos, Rhodos, Stuttgart, 1840 ; Schubert, Reisen in' s Morgenland, 2e édit., t. i, Erlangen, 1840, p. 441-480 ; Berg, die Insel Rhodos, 2 in-8°, Brunswick, 1860-1862 ; Becker, De Rhodiorum primordiis, Leipzig, 1882 ; Schneiderwirth, Geschichte der Insel Rhodos, in-8°, Heiiigensfadt, 1868 ; V. Guérin, L'île de Rhodes, in-8°, 2e édit., Paris, 1880 ; Biliotti et Cotteret, L'île de Rhodes, in-8°, Rhodes et Paris, 1881 ; C. Torr, Rhodes in ancient Times, in-8°, Cambridge, 1885, et Rhodes in modem Tinies, in-8°, Cambridge, 1887 ; C. Schumacher, De Republica Rhodiorum commentatio, Heidelberg, 1886 ; Selivanow, Topographie de l’ancienne Rhodes (en russe), Kasan, 1892 ; H. von Gelder, Geschichte der alten Rhodier, in-8°, La Haye, 1900.

L. FlLLION.

    1. RHODOCUS##

RHODOCUS (grec : 'PiiSoxoç), soldat de l’armée juive qui trahissait ses compatriotes assiégés dans Bethsura par le roi de Syrie Antiochus Eupator. Le traître fut découvert et jeté en prison. II Mach, , xiii, 21.

    1. RIBAÏ##

RIBAÏ (hébreu : Ribaï ; Septante : T16â, 'PtSts, très diversement écrit dans les divers manuscrits), père d’un des gibborîm de David appelé Éthaï (t. ii, col. 2002) et Ithaï (t. iii, col. 1038), de la tribu de Benjamin et de la ville de Gabaath. II Reg., xxiii, 29 ; I Par., xi, 31.

1. RICHARD DE SAINT-VICTOR, Écossais de naissance, devenu chanoine de l’abbaye de Saint-Victor à Paris. Reçupar le premier abbé dom Gilduin, il fut disciple d’Hugues^dé Saint-Victor. La première date connue de sa vie est l’année 1157, pendant laquelle il signa, en qualité de sous-prieur, une convention entre l’abbaye de SaintVictor et Frédéric, seigneur de Palaiseau. Plus tard, il fut nommé prieur et semble être mort vers 1173, 1e 10 mars, jour auquel on célèbre son anniversaire dans le nécrologe de Saint-Victor. Richard, au milieu des leçons qu’il professa, trouva le moyen d'écrire bon nombre d’ouvrages. On les a divisés en trois classes : les écrits exégétiques, les traités théologiques et un certain nombre de dissertations et d’essais détachés. Nous n’avons à nous occuper ici que des premiers. Ils sont au nombre de quatorze. Toutefois, ils relèvent bien plus de la morale mystique que de l’exégèse scripturaire proprement dite. — 1° Benjamin minor, t. cxcvi, col. 1-63. Expliquant les mots du Ps. lxvii, 28 : Benjamin in mentis excessu, Richard cherche à faire voir que Benjamin, le plus cher des enfants de Rachel, fut l’ouvrage de la contemplation. — 2° Benjamin major, ibid., col. 63-191. Dans ce traité sont expliqués les mots du Ps. cxxxi, 8 : Surge, Domine, in requiem tuant, tu et arca sancli/icationis tuée. C’est la sagesse qui donne la satisfaction et la perfection de la sagesse, c’est la contemplation. — 3° Comme Appendice de Benjamin major sont données Nonnullse allegorise tabernaculi fœderis, ibid., col. 191-202. C’est encore une invitation à la contemplation divine figurée par le tabernacle intérieur, auquel nous mène la raison, tabernacle extérieur. — 4° L’opuscule De meditandis plagis quse circu finem mundi evenient, ibid., col. 202-211, est le commentaire d’une version