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RHAMNUS — RHEGIUM


se distingue de ses congénères par ses fleurs toutes pentamères et disposées en petites grappes ; et en outre une espèce des escarpements du Liban (Rhamnus Libanotica Boissier), à feuilles caduques, couvertes sur les deux faces d’un tomentumjaunâtre, et pourvues de nervures très rapprochées. — La. 2e série comprend de nombreuses espèces, décrites aussi par Boissier, à fleurs ordinairement tétramères et disposées en fascicules : le Rhamnus petiolaris, à feuilles et rameaux presque tous opposés, croit dans les forêts de montagne, où ses graines sont récoltées pour la teinture et envoyées en Europe sous le nom de graines de Perse ; le Rhamnus punctata (lig, 230) à feuilles coriaces, entières et révolutées sur la marge, veloutées en-dessous et ordinairement pourvues de glandes ponctuées-translucides ; le Rhamnus oleoides (fig. 231), dont le feuillage persistant rappelle celui de l’olivier ; enfin le Rhamnus Pa-Isestina, voisin du précédent, dont il se distingue par les légères crénelures de sesfeuilles. F. Hy.

II. Exégèse. — 1° Le mot’dtâd se rencontre en deux passages de la Bible hébraïque. Dans l’apologue de Joatham, Jud., ix, 14-15, où les arbres veulent élire un roi ; sur le refus de l’olivier, du h’guier et de la vigne, la royauté est offerte au’dtâd. « Si vraiment

230. — Rhamnus punctata.

vous voulez m’établir roi, répond ce dernier, venez, confiez-vous à mon ombrage, sinon un feu sortira de V’dtâd et dévorera les cèdres du Liban. » Tous les interprètes voient dans le’dtdd un arbuste ou buisson épineux, symbole d’Abimélech, proclamé roi par les habitants de Sichem, qui ne pourra que blesser et nuire. Semblable au buisson d’épines, facile à prendre feu, il communiquera la flamme aux cèdres et aux plus beaux arbres de la forêt, qui figurent les plus riches et les plus honorables citoyens de Sichem. Vâtdd se rencontre aussi dans une locution proverbiale, Ps. lviii (lvii), 10, que n’ont pas bien rendue les Septante et la Vulgate :

Avant que vos marmites sentent les épines Çâtâd), Vertes ou enflammées l’ouragan les emportera.

C’est une allusion à la coutume des Bédouins de suspendre leurs marmites sur un tas d’épines, affà*-~ chéesaux buissons environnants, auxquelles ils mettent le feu. Qu’un coup de vent violent s’élève, il éteint le feu et disperse les épines enflammées ou non.

De nombreux auteurs identifient cette plante épineuse avec le lyciet. Voir t. iv, col. 443. Mais d’autres préfèrent le rhamnus ou nerprun. Sans doute le terme arabe, =— j*=.’aussedj, qui sert à rendre Vâtdd hébreu, s’applique au lyciet, mais il signifie aussi le Rhamnus. Ibn-Ël-Beithar parlant du Rhamnos de Dioscoride distingue trois espèces de’aussedj dont les deux premières sont des Lycium, mais la troisième, une

plante notablement différente, le Rhamnus. Ibn-El-Beithar, Traité des simples, dans Notice et extraits des manuscrits de la Bibl. nationale, t. xxv, l re partie, 1881, p. 482-483. La traduction arabede ûioscoride, eod. loco, p. 484, dit expressément : Rhamnos c’est Vaussedj. Le supplément de Dioscoride dit que pour les Africains le Rhamnus, c’est Vâtdd. Pâfivo ; -’Açpol Axaô’ev. Dans son commentaire sur le Traité Schebiit du Talmud, vii, § 5, Maimonide entend également par V’âtdd le nerprun ou le rhamnus. O. Celsius, Rierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, 1. 1, p. 201. Les Septante et la Vulgate traduisent également par pâ^voç, rhamnus, le mot’dtâd dans les deux endroits où il se présente. Jud., ix, 14-15 ; Ps. lviii (lvii), 10. F. Buhl, Hebr. Handwôrterbuch, in-8°, Leipzig, 1895, p. 23 ; Fr. Brown, Hebrew and English Lexicon, in-8°, Oxford, 1905, p. 31, voient dans Vâtdd le nerprun ou rhamnus, dont les espèces sont abondamment multipliées en Palestine.

2°Le Sdmir, plante épineuse dont le’nom revient huit fois dans Isaïe, v, 6 ; vii, 23, 24, 25 ; ix, 17, x, 17 ; xxvii, 4, est plus généralement identifié avec le Paliure. Voir t. iv, col. 2057. Cependant sous le nom de samur, les Arabes comprennent souvent avec le Paliurus aculea 231. — Rhamnus oleoides.

tus, d’autres rhamnées, en particulier le Rhamnus punctata, le Rhamnus oleoides et ses variétés. Il existe, du reste, de grandes ressemblances entre ces deux genres et même avec le Zizyphus SpinaChristi. Toutes ces espèces sont des rhamnées.

Le nerprun ou rhamnus était et est très abondant en Palestine. Les buissons de cette épine se voient fréquemment autour de Jérusalem. P. Belon, Observations de plusieurs singularités, in-4°, Paris, 1588, 1. III, c. lxxviii, p. 309. Dans ces régions les habitants se servent de ces branches tortueuses et épineuses pour entretenir le feu : elles donnent une large et belle flamme. C’est parmi ces branches, sans doute entassées dans la cour pour alimenter le feu. que les soldats durent choisir les épines qui servirent à tresser la couronne de Jésus-Christ. Quelques épines analysées ont révélé le Zizyphus spina Christi ou jujubier (t. iii, col. 1861). Il est possible que d’autres parties de la couronne appartinssent à des espèces diverses de Rhamnées. E. Levesque.

RHÉG1UM (grec : "PVjyiov), ville de l’Italie méridionale (fig. 232), dans l’antique province romaine du Brutium, Tite-Live, xxiv, 1, actuellement la Calabrer en face de la pointe sud-est de la Sicile, Pline, H. N. r m, 14, à l’entrée du détroit de Messine lorsqu’on y pénètre en venant du sud. Aujourd’hui, Beggio. Le fameux rocher de Scylla se voyait à quelque distance au nord de Rhégium, tandis que le gouffre de Charybde était près de Messine.