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REVELATION — RHAMNUS


Gen., XL, 8-13, au pharaon d’Egypte, Gen., xli, 1-32, et à Nabuchodonosor. Dan., ii, 3-45 ; iv, 1-24. Voir Songe.

— 4° En vision, Daniel reçoit parfois les communications surnaturelles sous formé de visions, soit durant la nuit, Dan., vii, 2, soit pendant le jour, Dan., viii, 2 ; x, 5. Dans ces visions, des anges se montrent à lui et l’interpellent. Dan., viii, 15, 19 ; IX, 21, 22 ; x, ii, 12 ; xii, 4. Le prophète en subit le contre-coup dans sa santé. Dan., viii, 27. Ce sont là des visions intellectuelles, c’est-à-dire des interventions surnaturelles par lesquelles Dieu fait passer devant l’intelligence du prophète le tableau des événements futurs, en éclairant ce tableau d’une lumière qui aide à le comprendre. Les sens n’ont aucune part à cette vision ; ils n’en sont émus qu’indirectement, à cause de l’effet produit sur l’âme elle-même par une révélation effrayante. De même nature sont les visions de l’Apocalypse, transmises à saint Jean par un ange de Dieu. Apoc, I, 1.. Saint Paul a aussi reçu des révélations sous forme de visions. Il dit que ces visions ont consisté dans des ravissements ou des extases, dans lesquels il s’est trouvé transporté en paradis et y a entendu des choses qu’il ne peut répéter. Il ne saurait dire cependant si son corps a participé à ces ravissements. Il Cor., xii, 1-4.

Quelquefois, la révélation est considérée non plus comme l’acte par lequel Dieu communique sa pensée à l’homme, mais comme le résultat de cette communication. On a ainsi la révélation primitive, la révélation mosaïque, la révélation évangéiique, ou, en général, la révélation, pour indiquer l’ensemble des enseignements surnaturels qui constituent la religion. Voir Religion, col. 1031. Il arrive aussi que le mot révélation est pris par les versions dans le sens de manifestation. Eccli., xxii, 27 ; xlii, 1 ; Tob., xii, 7 ; Rom., ii, ’5 ; I Cor., i, 7 ; II Thess., i, 7 ; I Pet., i, 7, etc.

H. Lesêtre.

1. RÉVILLE Albert, théologien protestant libéral, né à Dieppe le 4 novembre 1826, mort à Paris le 25 octobre 1906. — Il suivit les cours des Facultés de théologie de Genève, 1844-1848, et de Strasbourg. Après avoir élé pendant quelques mois vicaire suffragant à Nimes, il fut tour à tour pasteur à Luneray près Dieppe, 18491851, et à Rotterdam, en Hollande, où il demeura pendant dix-huit ans (1851-1873) à la tête de l’Église wallonne. En 1862, il fut reçu docteur en théologie par l’Université de Leyde. En 1873, il revint se fixer à Dieppe, où il demeura jusqu’au début de 1880, sans occuper de fonctions officielles. À partir de janvier 1880, jusqu’à sa mort, il occupa la chaire, nouvellement fondée, de l’histoire des religions au Collège de France. En 1886, il fut nommé, en outre, président de la section des sciences religieuses à l’École des Hautes Études. — M. Albert Réville a beaucoup écrit sur la théologie, l’exégèse et l’histoire des religions. Ses principales œuvres exégétiques sont les suivantes : une traduction française dulivre d’Olshausen sur l’Authenticité du Nouveau Testament, in-8°, 1851 ; Études critiques sur l’Évangile selon saint Matthieu, in-8°, Leyde, 1862 ; La Vie de Jésus de M. Renan devant les orthodoxes et devant la critique, in-8°, Paris, 1863 ; L’enseignement de Jésus-Christ, in-8°, Paris, 1870 ; Une nouvelle vie de Jésus par le P. Didon, in-8°, Paris, 1891 ; Jésus de Nazareth, 2 in-8°, Paris, 1896, 2= édit., 1906 ; De Jesu Christo colloquium doctum, in-8°, Paris ; 1898. Son Histoire du dogme de la divinité de Jésus-Christ, in-12, Paris, 1869, 5e édit., 1906, est également à signaler, ainsi qu’un nombre considérable d’articles publiés dans la Revue des deux mondes, 1863-1876, dans la Revue de l’histoire des religions, 1884-1906, et dans d’autres recueils, sur l’histoire d’Israël, les livres prophétiques et les livres poétiques de l’Ancien Testament, les Évangiles, l’Apocalypse, etc. —A. Réville appartenait à l’extrême gauche du protestantisme libé ral français. Ses opinions étaient tellement avancées, qu’il fut mis pendant quelque temps en interdit par les consistoires de Paris et de Genève. Sa position en fait de critique biblique était celle du rationalisme le plus avancé ; on le voit surtout par son Jésus de Nazareth, où il ne laisse presque rien subsister des récits évangéliques. — Voir le Polybiblion, année 1897, p. 199-203 ; P. Alphandéry, Albert Réville, dans la Revue de l’histoire des religions, année 1906, p. 401423 ; la Revue chrétienne, année 1896, p. 416-417.

L. Fillion.

2. RÉVILLE Jean, théologien protestant libéral, fils du précédent, né à Rotterdam, en Hollande, le 6 novembre 1854, mort à Paris le 6 mai 1908. — Après avoir fait ses études théologiques à la Faculté protestante de Genève, et suivi pendant quelque temps les cours des Universités de Berlin et de Heidelberg, il passa sa thèse de licence en théologie à Paris, en 1880. La même année, il devint pasteur à Sainte-Suzanne, près de Montbéliard. En 1881, il fut nommé pasteur suppléant au lycée Henri IV de Paris. Il prit, en 1884, de concert avec M. Le Marinier, la direction de la Revue de l’Histoire des religions, qu’il conserva jusqu’à sa mort. En 1885, il devint maître de conférences d’histoire ecclésiastique à l’École pratique des Hautes Études. En 1886, il conquit le grade de docteur en théologie. Il occupa, en 1894, la chaire de patrologie à la Faculté de théologie protestante de Paris ; en mars 1907, il succéda à son père comme professeur d’histoire des religions au Collège de France. — Ses écrits bibliques sont : Le Logos d’après Philon d’A lexandrie, in-8°, Genève, 1877 ; La doctrine du Logos dans le quatrième évangile et dans les œuvres de Philon, in-8°, Paris, 1881 ; Le quatrième Évangile, son origine et sa valeur historique, in-8°, Paris, 1900, 2e édit., 1902 ; Le prophètisme hébreu, esquisse de son histoire et de ses destinées, in-18, Paris, 1906. — M. Jean Réville n’était pas moins rationaliste que son père ; dans son ouvrage sur l’Évangile selon saint Jean, où il est allégoriste à outrance, il ne craint pas de dire, 2e édit., p. 300-301 : « Dans un livre de ce genre, il n’y a aucun renseignement historique proprement dit, parce que l’auteur n’a aucun souci de l’histoire… Les événements qu’il raconte sont toujours présentés de manière à faire ressortir que ce sont des symboles. » — Voir W. Sanday, The criticism of the fourth Gospel, in-8°, Oxford., 1905, p. 2, 28, 31, 200, 256 ; Journal de Genève, 8 mai 1908 ; A.Reiyss, dans Le Protestant, journal des chrétiens libéraux, année 1908, p. 155-156 ; la Revue de l’histoire des religions, juin-juillet 1908 ; la Revue chrétienne, 1<* juin 1908, p. 521. L. Fillion.

    1. RHAMNUS##

RHAMNUS (hébreu : ’âtàd ; Septante : pdifivoç ; . Vulgate : rhamnus ; hébreu : Mmir ; Septante : %ipaoç, yoptoç, à’Ypwariî ûXïjv ; Vulgate : vêpres, spina, spinœ), plante épineuse.

I. Description. — Ce genre, connu aussi sous le nom vulgaire de nerprun, est le type d’une famille composée d’arbrisseaux souvent épineux, soit que leurs rameaux se terminent en pointe, soit que les stipules se transforment en aiguillons de forme très caractéristique. Voir Paliure, t. iv, col. 2057. Les fleurs se distinguent aisément par leurs pétales très petits et libres avec autant d’étamines superposées. Le fruit secompose de 2 à 4 noyaux ordinairement recouverts par une pulpe peu abondante. Les nerpruns sont des arbrisseaux très rameux, à feuilles coriaces et parfois persistantes, croissant sous le couvert des bois ou sur les flancs escarpés des montagnes. — Les espèces de Palestine peuvent se ranger en deux séries, suivant qu’elles sontinermes ou spinescentes. Dans la première figure l’Alaterne (Rhamnus alatemus L.), bel arbuste glabre et toujours vert, répandu sur le littoral phénicien, qui