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RESPONSABILITE — RESTITUTION


péché, À ce point de vue, qui pêche sur un point est coupable sur tous, parce que, en commettant un seul péché, il encourt la peine due au mépris de Dieu, mépris d’où provient la culpabilité de tous les péchés >>.

— Sur la responsabilité encourue par celui qui volontairement fait pécher les autres, voir Scandale.

H. Lesêtre.
    1. RESSA##

RESSA (hébreu : Rissàh, « fracture, ruine » ; Septante, Teuffàv), station des Israélites dans le désert de l’exode, située entre Lebna et Céélatha. Num., xxxi, 21-22. On l’identifie communément avec le Rasa de la Table de Peutinger, sur la route d’Akaba à Jérusalem, à 32 milles romains ou 48 kilomètres au nord d’Élath et à 203 milles, ou environ 300 kilomètres, au sud de Jérusalem..

    1. RESTES##

RESTES (hébreu : se’âr, se’êrî}, yéiér, pelêtàh ; Septante : xaraXemna, Û7tôXeini ».a, ta Xoinov, rà xarâ Xo17tOV, TO 7tSpiXo£lTOV, TO XaTaXttçOfv, oi <T<i)Ô£VT£Ç, " Vul gate : reliquiæ, residuum, qui fugerint), ce qui subsiste de choses ou d’hommes après qu’une partie considérable en a disparu. — 1° Parmi les restes de choses, il est surfont question de ceux de la nourriture. On doit brûler les restes de l’agneau pascal. Exod., xii, 10. Ruth gardait les restes de son repas pour les donner à sa belle-mère. Ruth, ii, 14, 18. Les malheureux recueillent les restes ouïes miettes des repas. Jud., i, 7 ; Matth., xv, 26-27 ; Luc, xvi, 21. À la multiplication des pains, Notre-Seigneur fait ramasser les restes, pour qu’ils ne soient pas perdus. Matth., xiv, 20 ; Marc, vi, 43. Après sa résurrection, dans Tune de ses apparitions, il mange devant ses disciples et, d’après la Vulgate, quelques autres versions et plusieurs manuscrits grecs, il leur donne ensuite les restes. D’après le texte grec, il « prend devant eux et mange. » Luc, xxiv, 43.

2° Quand il s’agit, d’hommes, les restes désignent d’abord la postérité, ce qui reste après qu’un chef de famille a disparu. Il y a des restes pour le juste, mais il n’y en a pas pour le méchant. Ps. xxxvii (xxxvi), 37 ; Job, xviii, 19. Tobie, xiii, 20, compte qu’il y aura des restes de sa race pour revoir Jérusalem. Les restes des arbres de la forêt d’Israël pourront être comptés, Is., x, 19 ; on les grapillera comme une vigne. Jer., VI, 9. Les prophètes annoncent la destruction des restes de Babylone, Is., xiv, 22 ; des Philislins, Is., xiv, 30 ; de Moab, Is., xv, 9 ; de la Syrie, Is., xvii, 3 ; de l’Arabie, Is., xxi, 17 ; d’Anathoth, Jer., xi, 23, et de Caphthor, Jer., xlvii, 4 ; Ezech., xxv, 16.

3° Habituellement les prophètes désignent les Israélites survivant aux désastres de la déportation ou laissés en Palestine, par les mots Se’êrî}, collectifenibrassant toute la population qui reste, et plus rarement pelêtàh, « évasion », les réchappes. IV Reg., xix, 4, 31 ; Is., xxxvii, 4, 32. Ces restes sont appelés restes d’Israël, Is., xlvi, 3 ; Jer., xxxi, 7 ; Ezech., ix, 8 ; xi, 13 ; Mich., il, 12 ; Soph., ii, 9 ; iii, 13 ; restes de Jacob, Is., x, 20 ; Mich., v, 7 ; restes de Juda, Jer, , XL, 11, 15 ; xui, 2, 15, 19 ; XLiv, 12, 14 ; restes de Joseph, Am., v, 15 ; restes de Jérusalem. Ezech., v, 10. Le châtiment est annoncé à ces restes. Jer., xiiv, 14 ; Ezech., v, 10 ; ix, 8 ; xi, 13. Mais, le plus souvent, il n’est question pour eux quelhy miséricorde et de restauration. Le germe de Jéhovah fera la gloire des réchappes ; eux-mêmes formeront un peuple saint ; Jéhovah étendra la main pour les racheter, il y aura une route d’Assyrie en Judée pour les ramener et Jéhovah sera leur couronne. Is., iv, 2, 3 ; x, 21, 22 ; xi, 11, 16 ; xxviii, 5. Dieu rassemblera le reste de ses brebis des endroits où il les avait chassées, il les sauvera et le roi de Babylone laissera un reste à Juda. Jer., xxiii, 3 ; xxxi, 7 ; xl, 11, 15. Mais le faible reste demeuré en Palestine s’en ira périr en Egypte. Jer., xm, 2, 15, 19 ; xiiv, 12, 14. Dieu ne voudra pas détruire ce qui reste d’Israël. Ezech., ix, 8 ; xi, 13. Il aura pitié

des restes de Joseph. Am., v, 15. Il rassemblera les restes. d’Israël ; il en fera une nation sainte, placera les restes de Juda comme un lion au milieu des peuples et oubliera les transgressions des restes de son héritage. Mich., ii, 12 ; iv, 7 ; v, 7 ; vii, 18. Il y aura des réchappes à Sion et à Jérusalem. Jo., ii, 32 ; Abd., 17. Les restes d’Israël pilleront Moab et Ammon et désormais ne commettront plus d’iniquité. Soph., Il, 9 ; iii, 13. Les prophéties se réalisent : le grand-prêtre et tout ce qui reste à Jérusalem écoutent la voix de Dieu. Agg., i, 12. Dieu revient à ces restes et les bénit. Zach., viii, 6, 11, 12. Ces restes sont petits, mais la colère de Dieu se détournera d’eux. I Esd., IX, 8, 14. — Sur le nom du fils d’Isaïe appelé « le reste reviendra », Is., vii, 3, voir Sche’ar Jasub.

H. Lesêtre,

    1. RESTITUTION##

RESTITUTION (hébreu : Saltem ; Septante : àuotîv » ; Vulgafe : , restituo, c< restituer » ), réparation imposée à celui qui a lésé le prochain dans ses biens.

1° La loi mosaïque prescrit différentes mesures au sujet de la restitution. Celui qui dérobe un bœuf ou une brebis, et ensuite les égorge ou les vend, doit restituer cinq bœufs ou quatre brebis. Exod., xxil, 1. Celui qui vole un bœuf, un âne ou une brebis et a l’animal encore vivant, restitue le double. Exod., xxii, 4. Ce dernier est tenu à une moindre restitution parce qu’il n’a rien fait contre l’animal et n’a pas ôté au propriétaire la possibilité de reconnaître et de récupérer son bien. Le premier, au contraire, en tuant ou en vendant l’animal volé, rendait beaucoup plus difficiles les recherches du propriétaire. La restitution imposée est relativement plus forte pour un bœuf que pour une brebis, parce que les brebis étaient beaucoup plus nombreuses, tandis que les bœufs, en moindre nombre, servaient aux travaux agricoles, de sorte que leur disparition causait plus grand dommage à leur légitime possesseur. — Le code d’Hammurabi montrait beaucoup plus de sévérité ; celui qui volait un bœuf, un mouton, un âne, un porc ou une barque au temple ou au palais, devait en restituer trente fois la valeur, et dix fois seulement s’il avait volé un noble. Art. 8. S’il ne pouvait restituer, il encourait la mort, peine que la loi mosaïque ne porte pas contre les voleurs. — Celui qui luait une bête d’un troupeau avait à en restituer une semblable. Lev., xxiv, 18, 21. C’était l’application simple de la loi du talion, supposant ici qu’il n’y avait pas eu intention de vol, mais seulement violence injuste. Celui qui avait fait tort dans ses offrandes à Jéhovah devait restituer aux prêtres, auxquels revenaient ces offrandes, en y ajoutant une majoration d’un cinquième. Lev., v, 16. — Celui qui causait un préjudice au prochain, en le volant par fraude ou par violence, en s’appropriant un dépôt confié, en gardant un objet trouvé, mais ensuite confessait sa faute de lui-même, rendait l’objet avec majoration d’un cinquième. Si le lésé n’existait plus ou n’avait pas laissé de représentants, la restitution se faisait aux prêtres. Lev., vi, 4, 5 ; Num., v, 7, 8. Le code d’Hammurabi, art. 112, condamnait le dépositaire infidèle à rendre cinq fois ce qu’il gardait indûment. — Le voleur d’argent ou d’objets mobiliers qui n’avouait pas de lui-même devait restituer le double. Exod., xxii, 7. La gradation de ces pénalités obligeait l’Israélite, dans son intérêt même, à respecter le bien d’autrui et, en cas de faute, à aller lui-même au-devant de la réparation. — Dans les Proverbes, vi, 31, il est dit que le voleur surpris rend sept fois autant et au besoin donne tout ce qu’il a dans sa maison. Il n’y a pas ici l’indice d’une modification à la loi ancienne. Il s’agit d’un homme qui, pressé par le besoin, a eu le malheur de dérober ; pour échapper à la honte, il restituera tout ce qu’on voudra et n’encourra pas le mépris. Il est mis en parallèle avec l’adultère pour lequel le mari outragé Sera sans pitié et n’acceptera aucune rançon.

2° Quelques cas de restitution sont mentionnés dans