Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/538

Cette page n’a pas encore été corrigée
1057
1058
RESPECT HUMAIN — RESPIRATION


coup de Juifs se laissent entraîner aux pratiques idolâtriques. II Mach, VI, 6, 7.

Tel se perd par une fausse honte,

Il tombe dans la ruine à cause du regard d’un insensé.

Eccli., xx, 24 (21).

On ne doit pas rougir de son ami, qu’il soit dans la pauvreté ou dans l’épreuve. Eccli., xxii, 28, 29, 31 (21, 23). Il ne faut pas rougir non plus « de la loi du Très Haut et de son alliance, » iii, en général, de l’accomplissement du devoir. Eccli., xiii, 2-7. L’économe infidèle a honte de mendier, quand la mendicité serait moins honteuse pour lui qùél’improbité. Luc, xvi, 3. — Notre-Seigneur déclare qu’il refusera de reconnaître devant son Père celui qui l’aura renié devant les hommes. Matth., x, -32 ; Marc, viii, 38 ; Luc, îx, 26 ; xii, 8. Les parents de l’aveugle-né n’osèrent parler de leur fils pour attester sa guérison, par crainte des Juifs. Joa., IX, 22. Beaucoup, même parmi les principaux d’entre les Juifs, croyaient en Jésus ; mais ils n’osaient le déclarer par crainte des pharisiens. Joa., xil, 42. Nicodème fut quelque peu sous l’empire de ce sentiment. Joa., iii, 2. Il en fut de même Je Joseph d’Arimathie, Joa., xix, 38, qui sut cependant montrer beaucoup de résolution pour assurer la sépulture du Sauveur. Matth., xxvii, 58 ; Marc, xv, 43. La triple négation de Pierre lui fut inspirée par le respect tiumain. Matth., xxvi, 69-75 ; Marc, xiv, 66-72 ; Luc, xxii, 55-62, " Joa., xviii, 15-18, 25-27. L’Apôtre céda de nouveau, mais beaucoup moins gravement, à cette crainte des hommes, quand il changea de conduite à l’égard des chrétiens d’Antioche, ce que saint Paul déclare « digne de blâme ». Gal., ii, 11-14. Ananie et Saphire obéirent au respect humain en sens contraire, lorsqu’ils feignirent de sacrifier tous leurs biens, pour imiter ce qui se pratiquait dans leur milieu. Act., v, 1-10. Saint Paul ne connaît pas le respect humain ; il n’a point honte de l’Évangile. Rom., i, 16. Il écrit à son disciple : « Ne rougis pas du témoignage à rendre à Notre-Seigneur, ni de moi, son prisonnier, » et il loue Onésiphore de n’avoir pas rougi de ses fers, à Rome, et de lui avoir rendu toutes sortes de services. II Tim., i, 8, 16. Il flétrit ceux qui « font profession de connaître Dieu et le renient par leurs actes. » Tit, I, 16.

,

H. Lesêtre.
    1. RESPHA##

RESPHA (hébreu : Rispâh ; Septante : Psutpi ; Il Reg., xxi, 8, Alexandrin. : ’PeixçàO), fille d’Aïa, II Reg., iii, 7 ; xxi, 8, 10, 11, concubine de Saûl,

II Reg., iii, 7 ; xxi, 11, dont elle eut deux fils, Armoni et Miphiboseth. II Reg., xxi, 8. On l’a rattachée parfois, comme descendante lointaine, à l’Horréen Aïa, fils de Sébéon, dont il est question Gen., xxxvi, 24 ; mais ce n’est là qu’une conjecture sans fondement. — Après la mort de Saûl, Respha se retira sans doute à Mahanaïm, où Abner, général en chef des troupes de l’ancien roi, avait conduit Isboseth, héritier et successeur de Saûl, avec le reste de la maison royale. Un jour, dans un moment de colère, Isboseth reprocha à Abner de s’être approprié la concubine de son père ; -ce qui, d’après les mœurs de l’époque, était faire acte de prétendant au trône. Cf. II Reg., xvi, 20-22 ;

III Reg., Il, 13-25. Abner fit une réponse indignée, , -comme si la chose ne tirait pas à conséquence, et ; à partir de cet instant, il se détacha d’Isboseth, pour favoriser le parti de David. Cf. II Reg., iii, 8-12. — Il n’est ensuite question de Respha qu’à une époque plus itardive de l’histoire de David. II Reg., xxi, 1-14. Une famine ayant désolé le pays pendant trois ans, David fit consulter le Seigneur, et l’oracle divin répondit que ce malheur avait pour cause la conduite injuste et cruelle de Saül envers les Gabaonites, qu’il avait durement opprimés, malgré la promesse faite autrefois par Josué à ces Chananéens de les laisser vivre en paix au milieu -de la nation théocratique. Cf. Jos., ix. Cette injustice

D1CT. DE LA BIBLE.

avait attiré la colère du Seigneur, qui, en châtiment, avait fait éclater la sécheresse dans le pays. David offrit une compensation pécuniaire aux Gabaonites ; mais ils demandèrent qu’on leur livrât sept des fils de Saûl, pour les mettre à mort. Le roi y consentit et leur remit les cinq fils de Mérob, fille de Saûl, et les deux fils de Respha, qui furent pendus sans pitié, « dans les premiers jours de la moisson, au commencement de la moisson des orges. » Les corps des victimes demeurèrent exposés sur le gibet, au sommet de la montagne « devant le Seigneur ; » ce qui montre que ce lieu avait été consacré autrefois à Jéhovah. Respha se conduisit alors comme la plus aimante et la plus courageuse des mères. Elle étendit son grossier vêtement de deuil sur le sol rocheux de la colline, et, se tenant assise, elle veilla nuit et jour sur les cadavres de ses enfants, pour empêcher les oiseaux de proie et les bêtes fauves de les dévorer ; ce qui eût été pour eux la dernière des ignominies. Cf. I Reg., xvil, 44, 46 ; IV Reg., ix, 10 ; Jer., xvi, 4 ; Ezech., xxix, 5, etc. Le narrateur ajoute qu’elle monta cette garde héroïque et douloureuse « depuis le commencement de la moisson, jusqu’à ce que la pluie tombât sur eux, » c’est-à-dire, s’il a voulu désigner la saison des pluies périodiques d’octobre, pendant environ cinq mois, puisque c’est d’ordinaire au mois d’avril qu’a lieu la récolte de l’orge en Palestine. David, ému lui-même, fit ensuite ensevelir les corps des malheureuses victimes avec les ossements de Saül et de Jonathas, dans le tombeau de Cis, père de l’ancien roi. Il Reg., xxi, 12-14.

L. FlLLION.

    1. RESPIRATION##

RESPIRATION (hébreu : néfes, rûafy, nesâmâh ; chaldéen : nismâ’; Septante : ilujrr, , 7tvsûp.a ; Vulgate : anima, spiritus, halitus), mouvement rythmique par lequel les poumons aspirent l’air qui doit vivifier le sang et expirent celui qui a servi à cet usage. Quand l’air expiré sort doucement, il s’appelle haleine, voir Haleine, t. iii, col. 402 ; il prend le nom de souffle quandilest rejeté avec une certaine force par les lèvres entr’ouvertes. Voir Souffle. — 1° Au sens propre, la respiration est la condition et le signe de la vie dans tous les êtres animés. Gen., i, 30 ; ii, 7 ; vi, 17 ; vii, 15, 22. La respiration, par conséquent la vie, est aux mains de Dieu. Dan., v, 23. La respiration est suspendue par une vive émotion. Dan., x, 17. Elle se ralentit et s’épuise par l’effet de la maladie. III Reg., xvil, 17 ; Job, xvii, 1. Quelquefois elle est arrêtée par la violence. C’est ainsi qu’Hazaël, prenant une couverture plongée dans l’eau, en couvrit, la tête de Rénadad, . roi de Syrie, et l’asphyxia pour régner à sa place. IV Reg., viii, 15. Tibère devait mourir étouffé d’une manière analogue. Cf. Tacite, Annal, , VI, 50. Aussi longtemps qu’il respirera, c’est-à-dire qu’il vivra, Job, xxvii, 3, repoussera l’iniquité de ses lèvres. Le souffle du crocodile allume des charbons, Job, xli, 12 ; ceci signifie qu’à la vive lumière du soleil, l’air mêlé de vapeur que l’animal rejette en respirant semble être enflammé, comme chez les tauri spirantes naribus ignem de Virgile, Georg, , ii, 140. Les idoles ne respirent pas, Ps. cxxxv (cxxxiv), 17 ; donc elles n’ont pas la vie. — 2° Au sens figuré, « respirer » signifie, comme en français, être au repos, n’avoir aucune de ces causes d’inquiétude ou d’agitation qui gênent l’acte de la respiration, si essentiel à là vie. Au septième jour de la création, Dieu lui même a respiré, nâfas, êTtsûuaro, cessavit, « a cessé » son œuvre. Exod., xxxi, 17. Ce même jour de la semaine, on doit laisser respirer la servante et l’étranger, en arrêtant le travail. Exod., xxiii, 12. Arrivés à Aiêfim (voir t. i, col. 298), David et ses gens respirèrent. II Reg., xvi, 14. Job, IX, 18, se plaint que Dieu ne le laisse pas respirer ; il voudrait pouvoir s’expliquer, afin de respirer ensuite à son aise. Job, xxii, 20. Holopherne menace les habitants de Réthulie de ne pas les laisser respirer tant

V. - 34