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REMMON — REMORDS

O identification a été communément acceptée. — Rum-r mânéh est un tout petit village de moins de 70 habitants, tous musulmans, à 4 kilomètres et demi au nordnord-est de Safûriéh (Séphoris). Il s'élève sur les dernières pentes, à l’occident, du Djébél-Tûrân, sur la limite méridionale de la plaine de Battaûf, en face de Qdnah, au milieu d’assez belles plantations d’oliviers. De nombreuses citernes antiques perforent la colline. On remarque aussi aux alentours quelques anciennes grottes sépulcrales. Cf. E. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Boston, -1841, t. ii, p. -141-143 ; The Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1882, t, i, p. 363. L. Heidet.

5. REMMON (ROCHER DE) (hébreu : Séla hâ-Rimmôn, Jos., xx, 45, 47, Séla' Rimmôn, sans l’article, Jos.. XXI, 13 ; Septante : 7) izhpa toO 'Pe^ji/âv et -^ nézpa 'PE[i|i<iv ; Vulgate, Jos., xx, 45 ; petra cujus vocabulum est Remmon, 47 et xxi, 7 : petra Remmori), montagne rocheuse de Benjamin où s’enfuirent et restèrent quatre mois les six cents Benjamites qui échappèrent à l’extermination de leurs frères, à la bataille de Gabaa. Le même nom, sous la forme Rammûn, lui est demeuré jusqu’aujourd’hui. — « Remmon, dit Eusèbe, est maintenant un village près d’yElia (Jérusalem), au XVe milliaire (22 kil. 496 m.), au nord. » Onomasticon, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 315 et 316. Sur la carte mosaïque de Madaba, voir fig. 180, vis-à-vis col. 695, Remmon est désignée par une petite forteresse placée au nord-est de Jérusalem et au sud d' « Éphron ou Éphraïm où vint le Christ. » La localité indiquée par ces documents est incontestablement la Rammûn actuelle, située en effet à 3 kilomètres au sud de Tayibéh, l’ancienne Éphrem, et à 22 ou 23 kilom. au nord-nord-est de Jérusalem. Le récit du livre des Juges, xxi, nous conduit dans la même direction. Attirés dans l’embuscade que leur avait tendue l’armée d’Israël, les Benjamites tombèrent en masse sous les coups de leurs adversaires, « à l’orient de Gabaa, » probablement entre ljizméh et Djéba', là où se voient les curieux monuments connus sous le nom de Qobûr bnî Israîn, « tombes des fils d’Israël », peutêtre élevés en souvenir de ce terrible combat. Le corps d’armée laissé pour prendre Gabaa, après l’avoir livrée aux flammes et massacré tous ceux qu’elle renfermait, s’avançait du sud-ouest ; les Benjamites ne pouvaient retourner en arrière. Il ne leur restait qu'à s'échapper par le désert, c’est-à-dire par l’est et le nord ; c’est ce qu’ils firent en gagnant Remmon. Six cents seulement l’atteignirent. — L’identité du « rocher de Remmon » avec l’actuel Rammûn est admise de tous.. — Rammûn couronne une montagne rocheuss haute de 762 mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée. Des vallées profondes l’entourent de toute part, excepté du côté du nord où le rocher sur lequel est bâti le village ne domine que d’une cinquantaine de mètres le large col qui le relie à la colline de Tayibéh. De nombreuses grottes sont creusées dans le roc, surtout à la partie supérieure de la montagne, peut-être les mêmes que celles où s’abritèrent les échappés de la défaite de Gabaa. La population du village, toute musulmane, est de quatre à cinq cents âmes. Des vergers plantés de figuiers, de grenadiers, d’oliviers et de vignes se développent çà et là autour de la montagne. — Cf. J. Schwarz, Tebuoth ha-Arez, èdit. Luncz, Jérusalem, 1900, p. 101 ; E. Robinson, Biblical researches in Palestine, Boston, 1841, t. N, ' p. 113-114 ; V. Guèrin, Judée, t. ii, p. 352-354 ; The Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1882, t. ii, p. 292. L. Heidet.

    1. REMMON O##

REMMON O (hébreu : 'Rimmônô ; I Chr., ii, 62 ; Septante :-f) 'P£[ji[iiov, I Par., vi, 77), ville lévitique de Za bulon. C’est sans doute une variante pour Remmon. Au passage parallèle de Jos., XXI, 35, parmi les villes attribuées à la famille lévitique de Mérari, on trouve dans la Peschito Damna remplacée par Remîn. La plupart des interprètes tiennent Damna pour une altération de Remmon ou Remmono. Voir Remmon 2 et Damna, t. ii, col. 1231. Cf. A. Reland, Palx&tina, . Utrecht, 1714, p. 735 et 974 ; I. Schwarz, Tébuoth havrez, édit. Luncz, Jérusalem, 1900, p. 208, 280 ; Armstrong, Wilson et Conder, Names and Places in the Old Testament, Londres, 1887, p. 49, 148 ; Gesenius, Thésaurus, p. 1292.

    1. REMMONPHARÈS##

REMMONPHARÈS (hébreu : Rimmôn-Pérés, à la pause Parés, « grenade brisée » ; Septante : Pifi|j.i>v <ï>apéç), la quatrième station des Israélites dans le désert, après le départ du Sinaï. Num., xxxiii, 19-20. Elle est entre la station de Rethma et celle de Lebna. Le site n’en a pas été retrouvé jusqu’ici par les explorateurs. On peut cependant, semble-il, déterminer d’une manière générale la région où elle peut être cherchée. Elle doit se trouver, croyons-nous, au sudest du Djebel ef-Tamad, à peu près à la latitude de l’extrémité septentrionale du golfe de 'Aqâba, à 30 ou 35 kilomètres plus à l’ouest et un peu au sud de laroute du hadjj égyptien de la Mecque. De 'Ain JJudeirah, assez sûrement identifiée avec Haséroth la seconde station, jusqu'à cette région il y a environ 70 kilomètres. À mi-distance doit se rencontrer Rethma. la troisième station. À 35 kilomètres au nord du point, indiqué, sur le bord de Vouâdi-Djéràféh, M. Aloïs Musil indique une région appelée el-Beida, « la Blanche », où l’on trouve de l’eau, et qui pourrait bien correspondre à la station de Lebna, dont la signification est la même, et qui suit Remmonpharès. Cf. Musil, Karte von Arabia Petrea, Vienne [1908].

L. Heidet.

    1. REMORDS##

REMORDS (hébreu : mikêôl lêb, I Sam., xxv, 31 ; Septante : p5eJ.uYiJ.QC, >ûjtï] àfj.apTtaç ; Vulgate : scrupulus cordis, tristitia delicti), reproche que la conscience adresse avec persistance à celui qui a commis le mal. Le sens de ce mot est plus précis dans nos langues modernes que dans les langues anciennes. — Le remords se fait sentir immédiatement après le premier péché et oblige Adam et Eve à se cacher. Gen., iii, 7, 10. Abigaïl prie David de ne pas sévir contre Nabal et sa maison, afin de s'épargner à lui-même le remords et la souffrance du cœur après l’effusion du sang. I Reg., xxv, 31. Au temps d’Esdras, les Israélites sont saisis de remords à la suite de leurs unions avec des femmes étrangères. I Esd., ix, 4. Antiochus IV Épiphane, frappé d’une terrible maladie, a le remords du mal qu’il a fait aux Juifs. II Mach., îx, 13-17. Hérode le tétrarque, meurtrier de saint Jean-Baptiste, est troublé par ce qu’il entend raconter de Jésus-Christ et s’imagine que sa victime est ressuscitée sous ce nom. Matth., xiv, 1, 2 ; Marc., vi, 14-16 ; Luc, ix, 7-9. Le remords amène Judas, le traître, à se pendre. Matth., xxvii, 3. — Parfois, lépécheur arrive à étouffer le remords dans sa conscience. Il dit alors : « J’ai péché et que m’est-il arrivé de fâcheux ? » Eccli., v, 4. Il boit l’iniquité commel’eau, Job., xv, 16, sans qu’elle lui fasse plus d’effet. Néanmoins, il n’y réussit pas toujours. Le faux docteur a la conscience cautérisée, c’est-à-dire marquée d’une cicatrice deshonoran te. ITim., IV, 2. Il est aÛToxatàxpiîoc, il se condamne lui-même dans sa conscience. Tit., iii, 11. La Vulgate parle du « glaive de la conscience », Prov., xii, 18 ; le texte hébreu et les Septante ne mentionnent que le glaive en général. L’Ecclésiastique, , xiv, 1, proclame heureux l’homme « qui n’a pas été meurtri par le remords de fautes commises. » — Le remords suivra les méchants dans l’autre vie. « Ils se diront les uns aux autres, pleins de regret, et gé-