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REMMON


risent sa terrible puissance. Les rois assyriens, dans leurs annales, lorsqu’ils racontent leurs conquêtes rapides, aiment à les comparer aux manifestations redoutables de Rammân. Voir Frd. Delitzsch, Assyrisches Handivôrterbuch, aux mots sagamu et rahamu, p. 640, 617-618. Il joue un rôle important dans l’histoire du déluge babylonien. La phrase « Puisse Rammân faire briller ses mauvais éclairs sur le pays de tel ou tel » était employée comme une formule de malédiction. Le taureau lui était consacré ; c’est pourquoi on trouve parfois des cornes de bœuf sur ses images. Il était aussi honoré comme le dieu des oracles, bêlbiri. Dans la seconde triade divine, qui se composait habituellement des dieux Sin, Samas etlstar, il apparaît souvent à la place d’istar. On le regardait comme le fils d’Anu et d’Anatu, et on lui consacrait le mois de sebaf, qui était le onzième de l’année babylonienne (janvier-février), et le mois des pluies. Son nom entre dans la composition de divers noms propres assyriens,

227. — Cylindre babylonien. Sceau de Ramman-Taiar, fila de Taribum. D’après Riehm, Handivôrterbuch des biblischen Altertums, 1884, t. ii, col. 1294.

tels que Rammànidri, Rammânlidari, Rammânnirâri, Rammânbelliduri, etc. Voir Tiele, Babyl.-assyrische Geschichte, p. 640 ; Winckier, À Uoriental. Forschungen, t. î, p. 564. Les études assyriologiques ont aussi établi que Rammân est identique à Adad ou Hadad de Syrie. Cf. Hadad, t. iii, col. 392 ; Schrader, Die Keilinschriften und das A. Test., 3e édit., p. 343-344. Il est dit dans les annales de Salmanasar II que ce prince, pendant une de ses campagnes, offrit des sacrifices au dieu Rammân à Alep. Cf. Winckier, loc. cit., p. 84. — Sur ces divers points, voir aussi W. Baudissin, Studien zur semitischen Religionsgeschichte, in-8°, Leipzig, 1876-1878, t. i, p. 294-308 ; E. Schrader, Keilinschriften und Geschichtsforschung, in-8°, Giessen, 1878, p. 538539 ; Die Keilinschriften und das Aile Testament, 3e édit., publiée par H. Zimmern et H. Winckier, in-8°, Rerlin, 1903, p. 442-451 ; Sayce, The God Rammân, dans Zeitschrift fur Assyriologie und verwandte Gebiete, t. ii, 1887, p. 331-332 ; F. Baîthgen, Beitrâge zur semitischen Religionsgeschichte, in-8°, Rerlin, 1888, p. 75 ; Hugo Winckier, Geschichte Babyloniens und Assyriens, in-8°, Leipzig, 1892, p. 164, 166 ; du même, Alttestamentliche Forschungen, in-8°, t. i, Leipzig, 1893, p. 84-85 ; H. V. Hilprecht, Assyriaca, eine Nachlese auf dem Gebiete der Assyriologie, in-8°, Berlin, 1894, p. 76-78 ; C. P. Tiele, Babylonische-assyrische Geschichte, 2 in-8°, Gotha, 1886-1888, t. ii, p. 325526 ; A. Jeremias, Das Alte Testament im Lichte des alten Orient, in-8°, Leipzig, 1904, p. 39-40, 320-321 ; W.Jastrow, Die Religion Babyloniens und Assyriens, in-8°, Giessen, 1905, p. 156-161. L. Fillion.

3. REMMON (Septante, Vaticanus, Jos., xv, 32 : ’Epw|iw8 ; xix, 7 : ’Epe^càv ; I Par., iv, 32 : ’Pe(ivtiv ; Zach., XIV, 10 : ’Pejijitiv ; Alexandrinus : ’PejifJitôv partout, excepté Jos., xix, 7, où on lit’Peuh^O ; Vulgate : Remmon, excepté Jos., xv, 32, où elle a Remon), ville de ! a tribu de Siméon. — Les transcriptions’Epe[j, (58 et’EpejiiJiiSv sont évidemment pour’Ev-’Penniiv.Les Septante, dans ces deux passages de Josué, tiennent ainsi pour une seule localité’Aïv et’P£(X(xtiv distinguées dans le texte hébreu, excepté II Esd., xi, 29, où l’on trouve’Ên-Rinvmôn. La Vulgate les distingue toujours, ainsi que les Septante, si ce n’est en ces deux endroits. La distinction semble indubitablement établie par le fait que Ain était une ville lévitique, tandis que Remmon était habitée par la famille de Séméi, de la tribu de Siméon. Cf. Jos., xxi, 16 ; I Par., iv, 32 ; Aïn, t. i, col, 315. — Le prophète Zacharie fait allusion, xiv, 10, à cette « Remmon au midi de Jérusalem » qu’il distingue ainsi de Remmon de Benjamin. — Eusèbe mentionne. « ’Epetigwv, très grande ville de Juifs, au XVIe milled’Éleuthéropolis. » Saint Jérôme ajoute qu’Éremmon est « au midi, dans la Daroma. » Onomasticon, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 190 et 191. Au mot Remma, les deux Pères, parlant de la même localité, disent que’P^iioû ; , Remmus (d’après le codex de Leyde’Peniniv, Remmon), est un « village de la Daroma. » Ibid., p. 312 et 313. — Les modernes croient reconnaître le nom de Remmon dans celui de la ruine appelée Umm er-Remàmin. Celte ruine est en réalité à 27 kilomètres et demi (= 19 milles romains) au sud de Beit-Djebrin, l’ancienne Éleuthéropolis des Grecs et des Romains. Les chiffres de V Onomasticon, souvent approximatifs, n’infirment pas cette identification, confirmée d’ailleurs par l’état des ruines. Elles occupent toute la surface d’une large colline dont l’altitude est, d’après les travaux de la Société anglaise d’exploration de la Palestine, de 482 mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée. On y rencontre d’innombrables citernes, silos et chambres souterraines creusées dans le roc. Les pierres des habitations, éparses sur le soi, dépassent souvent les dimensions de l’appareil moyen et sont très régulièrement équarries. Au sommet, on remarque les restes d’une grande construction, divisée en nombreux appartements, dont plusieurs assises sont en place. — Remmon avait fait partie du lot primitif de Juda. Jos., xv, 32. Au retour de la captivité de Babylone, elle fut occupée de nouveau par les Juifs. II Esd., xi, 25, 29. - Cf. E. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Boston, 1841, t. iii, p. 193 ; Ad. Neubauer, Géographie du Talniud, Paris, 1868, p. 118 ; V. Guérin, Judée, t. ii, p. 352-354 ; The Survey of Western Palestine, Memoirs, t. iii, p. 32.

L. Heidet.

4. REMMON (Septante, Vaticanus : ’PEjiixwvaâ ; Alexandrinus : ’Psnixiovài).), ville de la tribu de Zabulon. Jos., xix, 13. — Dans leur transcription, les Septante unissent au nom les premières syllabes du mot ham-Metô’âr qui suit, dans le texte hébreu. Voir Amthar, t. i, col. 527 ; Noa 2, t. iv, col. 1635. Remmono, I Par., vi, 77, transcrit par les Septante-f)’Pe(A[u5v, nom d’une ville de Zabulon assigfiëe aux lévites de la famille de Merari, n’est sans doute qu’une variante de Remmon. Il en est probablement de même de Damna, Jos., xxi, 35, transcrit Remin par la version syriaque. Cf. Damna, t. ii, col. 128 Remmono, col. 1039. « On appelle Remmon de Zabulon Rûmmânéh, » nous assure le rabbin Estôri ha-Parchi, au xiii » siècle. Caftor va-Phérach, édit. Luncz, Jérusalem, 1897-1899, p. 293. J. Schwarz désigne pour Remmon la même localité, qu’il indique à trois quarts de lieue au nord-est de Séphoris, mais dont il altère le nom en l’appelant Reimûn et Rûmein. Tebuoth ha-Arez, édit. Luncz, Jérusalem, 1900, p. 208, 242. Cette