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REHUM — REINE DU CIEL


2. REHUM, lévite, fils de Benni, qui travailla du temps -de Néhémie à la reconstruction des murs de Jérusalem.

Il Esd., iii, 17.

3. REHUM, un des chefs du peuple qui, du temps de Néhémie, signèrent l’alliance avec Jéhovah. II Esd., .3, 25.

RÉI (hébreu : Rê’î ; Septante : ’Priai), un des partisans de Salomon avec Sadoc, Banaï, Nathan et les gardes de David, quand Adonias tenta de lui ravir le trône. III Reg., i, 8. Son nom ne se lit pas ailleurs. Il parait suspect aux critiques. D’après les Qusest. hebr. in 1Il Reg.. i, 8, t. xxiii, col, 1363, Rhei (pour Rei), ipse est Hiram Zairites sacerdos, idest, magister David. Les exégètes modernes ont fait les hypothèses les plus diverses sur ce personnage, mais sans fondement.

    1. RÉI À##

RÉI À (hébreu : Re’âyâh ; Septante : ’Pr/xà), fils de Micha, de la tribu de Ruben, père de Baal. I Par., v, 5. Voir Raïa, col. 937.

1. REINE, nom de femme dans la Vulgate. Voir Regina, col. 1022..

2. REINE (Septante : flaaftio-cra ; Vulgate : regina), titre donné à la femme d’un roi et à celle qui règne sur une nation. — I. Nom. — En hébreu, il y a plusieurs mots pour exprimer ce titre. —1° Malkâh se dit d’une reine régnante, comme la reine de Saba, I (III) Reg., X, 1, 4, 10, 13 ; II Par., ix, 1, et d’une épouse royale, Esther, i, 9, ii, 22, etc., IV Reg., x, 13, etc. ; mais sans impliquer dans ce second cas la dignité qui est attachée à ce titre dans les monarchies d’Europe. C’est le féminin de mélék, « roi ». — 2° Gebîrâh est employée dans le même sens et signifie « puissante ». I (III) Reg., xi, 19 ; II (IV) Reg., x, 13 ; Jer., xiii, 18 ; xxix, 2. Maacha, grand-mère d’Asa, est appelée gebîrâh. II Par., xv, 16. Ce titre est donné aussi à Jézabel, femme d’Achab, II (IV) Reg., x, 13, qui eut-beaucoup d’ascendant sur son mari. — 3° Sëgal désigne la femme du roi dans le Psaume xlv (xliv), 10 ; dans Daniel, v, 2, 3, 23, et dans Néhémie, ii, 6. — 4° èârâli, proprement « t princesse ». Ce mot est pris dans le sens de reine, Is., xlix, 23, d’une manière générale, et I (III) Reg., xi, 3, il est appliqué, par opposition à concubines, aux femmes de Salomon. Cf. Lam., i, 1. — 5° Athalie, qui avait usurpé le trône de Juda, est appelée risSb,

môlékéf. II (IV) Reg., xi, 3 ; II Par., xxii, 12. — 6° Le nom grec de (jacrîXicrcra se lit quatre fois dans le Nouveau .Testament. Matth., xii, 42 ; Luc, xi, 27 (parlant de la reine de Saba) ; Act., viii, 27 (de Candace) ; Apoc, xviii, 7 (de Rome au figuré). — 7° Les femmes de second rang du roi sont appelées pilgdsîm et distinguées expressément des melakôf. Cant., VI, 8.

II. Histoire. — Nous savons peu de choses de l’histoire des reines. Sous le premier roi, Saûl, elles semblent avoir continué à mener la vie simple des femmes israélites. Nous connaissons le nom d’Achinoam, la mère de Jonathas, I Reg., xiv, 50, et de la concubine de Saûl, Respha, célébrée pour son dévouement maternel.

II Reg., III, 7 ; xxi, 8-11. — David multiplia le nombre de ses femmes et le nom de plusieurs d’entre elles nous a été conservé. II Reg., iii, 2-5 ; v, 13-16 ; xi, 3. Voir Abigaïl 1, t. i, col. 47 ; Bethsabée, col. 1712. — Salomon épousa la fille d’un pharaon d’Egypte et augmenta successivement sans mesure le harem royal.

III Reg., iii, l ; xi, 1-3 ; Cant., vi, 8. Plusieurs de ces mariages étaient contraires à la loi et les femmes étrangères de Salomon le portèrent à l’idolâtrie. III Reg., xi, 2-4. Ce fut le crime dont se rendirent coupables les autres reines sur lesquelles les auteurs sa

crés nous ont donné quelques détails dans la suite de l’histoire des rois, Maacha, grand’mère d’Asa, III Reg., xv, 13 ; voir Maacha, t. iv, col. 465, en Juda ; Jézabel, femme d’Achab, t. iii, col. 1535, en Israël, et, en Juda, sa fille Athalie, 1. 1, col. 1207. — En dehors des reines dont il vient d’être parlé, on ne connaît que le nom de quelques autres dont les fils montèrent sur le trône de Juda et qui sont mentionnées pour cette raison. Voir Femmes mentionnées dans l’Ecriture, t. iii, col. 2194-2199. Le nom de deux reines perses, Vasthi et Esther, nous est connu par le livre qui porte le nom de cette dernière. Voir Esther, t. ii, col. 1973, et fig. 606, une reine perse ; Vasthi. — Sur la cour des reines israélites, leur costume, etc., nous ne sommes pas renseignés. On peut’conclure seulement de Jérémie, xm, 18, que la reine portait, comme le roi, le diadème. — Voir une reine assyrienne, la femme d’Assurbanipal, t. iv, fig. 97, col. 289.

F. Vjgouroux.

    1. REINE DU CIEL##

REINE DU CIEL, hébreu : melékét has-sàmaïm ; Septante : y paat’Xitfcîix toû oùpavoû ; dans Jer., vii, 18, ï) (jtpattà to3 oùpavoO ; Vulgate : regina cxli), déesse, d’après l’opinion la plus commune, adorée par les Juifs infidèles. Selon divers commentateurs et selon les Septante eux-mêmes, dans leur traduction de Jer.,

225. — Astarthé. Pierre précieuse antique trouvée à Damas. D’après Wilson, Lands ofthe Bible, t. ii, p. 769.

vu, 18, ce n’est pas de la reine du ciel, mais de la milice céleste qu’il s’agit, c’est-à-dire des astres en général, en lisant îcnSd, comme le portent quelques manuscrits, au lieu de robn. Le culte qu’on rendait à cet

objet d’idolâtrie consistait à lui offrir des gâteaux appelés havvanîm, et préparés par des femmes. Les enfants ramassaient le combustible pour les faire cuire, les pères allumaient le feu ; c’étaient les femmes qui pétrissaient la pâte. On les offrait dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem. avant Jérémie et du temps de ce prophète, et l’on attribuait à ces offrandes l’abondance des récoltes et la prospérité du peuple. C’étaient surtout les femmes qui accomplissaient ces rites, mais avec la complicité de leurs maris. Le prophète prédit à ses compatriotes les maux qui seront le châtiment de leur idolâtrie. Jer., vii, 17-20 ; xliv, 15-30.

Il n’est pas impossible que les femmes juives rendissent un culte à toute la milice célestef^Ju’Astarthé, déese lunaire (voir 1. 1, col. 1185), groupait autour d’elle (fig. 225), mais on a cru beaucoup plus généralement, avec saint Jérôme, qu’il s’agissait d’une déesse spéciale, de la lune, quoique le saint docteur ne se prononce pas expressément. Reginse cxli, dit-il, In Is., vii, 17, t. xxiv, col. 732, quant lunam debemus recipere ; vel certe militiez cxli, ut omnes stellas intelligamus. II estassezprobableque l’objet de l’adoration des femmes juives était, sinon la lune, la planète Vénus, que les Assyriens identifiaient avec la déesse Istar (fig. 226), appelée dans les documents cunéiformes bilil sam-i-i,

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