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RÉGÉNÉRATION — RÉGOM


veur à Nicodème. « Nul, s’il ne naît de nouveau, ne peut voir le royaume de Dieu. Nul, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Il faut que vous naissiez de nouveau. » Joa., m, 5-7. Cette naissance nouvelle n’est pas une naissance corporelle, comme l’imagine le docteur d’Israël ; elle s’opère par l’eau du baptême et l’Esprit qui produit dans l’âme la vie surnaturelle. De cette manière, les hommes sont « régénérés d’un germe non corruptible, mais incorruptible, parla parole de Dieu vivante et éternelle. » I Pet., i, 23. Dieu « nous a sauvés par le bain de la régénération, en nous renouvelant par le Saint-Esprit qu’il a répandu sur nous largement par Jésus-Christ. » TH., iii, 5, 6. Le Sauveur, par sa mort, a réconcilié ensemble Juifs et Gentils, « afin de fondre en lui-même les deux dans un seul homme nouveau. » Eph., ii, 15. Il n’importe donc nullement d’avoir été circoncis ou non ; « ce qui est tout, c’est d’être une nouvelle créature. » Gal., vi, 15. « Quiconque est en Jésus-Christ, est une nouvelle créature ; les choses anciennes sontpassées, tout estdevenu nouveau. » II Cor., v, 17. Être en Jésus-Christ, c’est ne plus vivre selon la nature, mais par l’effet de la grâce surnaturelle qui unit à Dieu et fait vivre de la vie divine. II Pet., i, 4. Le chrétien devient par là un homme nouveau, au lieu d’être comme auparavant ce vieil homme qui vivait de l’ancienne vie purement humaine. Saint Paul exhorte à se dépouiller du vieil homme, corrompu par les convoitises trompeuses, et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté véritables. Eph., iv, 22-24. Le vrai chrétien a « dépouillé le vieil homme avec ses œuvres et revêtu l’homme nouveau qui, se renouvelant sans cesse à l’image de celui qui l’a créé, atteint la science parfaite. » Col., iii, 9, 10. « Alors même que notre homme extérieur dépérit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. » II Cor., iv, 16. Désormais, dit-il aux Romains, vii, 6, « nous servons Dieu dans un esprit nouveau, et non selon une lettre surannée. » Il ajoute : « Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle. » I Cor., v, 7. Cette régénération dqit donc être reçue de Dieu, conservée avec soin, renouvelée sans cesse. Sans elle comme l’a dit NotreSeigneur, on ne peut entrer dans le royaume de Dieu, on est exclu de l’Église et ensuite du ciel. — Sur le sens dans lequel il faut entendre l’impossibilité de la rénovation à la suite de la rechute grave. Heb., vi, 6. Voir Pénitence, col. 43. — Dans saint Matthieu, xix, 28, la régénération est prise dans le sens de résurrection. — La résurrection corporelle est l’image de la résurrection spirituelle ; Jésus-Christ est venu pour rendre la vie aux âmes, comme il la rendra aux corps à la fin des temps. Il est né « pour la chute et la résurrection d’un grand nombre en Israël. » Luc, ii, 34. Le baptême était considéré comme une sorte de sépulture dont on sortait par la résurrection spirituelle. « Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous aussi nous marchions dans une vie nouvelle. » Rom., vi, 4. Cf. Col., ii, 12, 13. « Si donc vous êtes ressuscites avec le Christ, recherchez les choses d’en haut. » Col., iii, 1. Dieu, « selon sa grande miséricorde, nous a régénérés par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts pour une vivante espérance. » IPet., i, 3 ; cf. iii, 21. La mort de Jésus-Christ est donc la cause de notre réconciliation avec Dieu, et sa résurrection, celle de notre régénération. C’est pourquoi l’Apôtre écrit que Notre-Seigneur a été « livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification. » Rom., iv, 25. — Saint Paul recommande à son disciple de ressusciter, « vaÇwîtupetv, de « rallumer » en lui la grâce de l’ordination. II Tim., i, 6. Voir

Baptême, 1. 1, col. 1433.

H. Lesêtre.
    1. REGINA##

REGINA, sœur de Galaad, de la tribu de Mariasse, que la Vulgate a ainsi appelée parce qu’elle a traduit son nom hébreu, ham-M ôléhéf (Septante : MaXex^)> mère d’Ishod (t. iii, col. 989 ; Vulgate : Virum décorum), d’Abiézer 1 (t. i, col. 47) et de Mohola (t. iv, col. 1188). II Par., vii, 18. Gédéon fut un de ses descendants. On ignore pourquoi son nom a été conservé dans la généalogie de sa tribu, par exception à l’usage général. D’après une tradition juive, rapportée par Kimchi dans son commentaire sur ce passage, elle aurait régné sur une partie du territoire de Galaad, mais cette tradition tire probablement son origine de l’étymologie de son nom.

    1. RÈGLE##

RÈGLE (hébreu : qdv ; grec : xavwv ; Vulgate : régula), ligne de conduite à suivre pour arriver à un but. Le mot hébreu qdv désigne tout d’abord la corde tendue à l’aide de laquelle on mesure ; en grec, xavwv est le roseau ou la barre de bois dont on se sert pour tirer une ligne droite ; le latin régula et le français « régie » ont ordinairement le même sens. Ainsi la Vulgate appelle régula aurea, « règle d’or », la barre d’or nommée en hébreu lesôn zdhâb, yXônoa -/puff^, « langue d’or ». Jos., vii, 21. Les mots qui désignent l’objet, corde ou barre de bois, au moyen duquel on peut tracer une ligne droite, ont été ensuite employés pour désigner l’ensemble des prescriptions, techniques ou morales, dont il faut tenir compte si l’on veut atteindre directement un but déterminé. — Isaie, xxviii, 10, met en scène les prêtres et les faux prophètes de Jérusalem qui, pris de viii, le tournent lui-même en ridicule et répètent en balbutiant : sav lasav, sav lasdv, qav Idqdv, qav lâqâv, « ordre sur ordre, ordre sur ordre, règle sur règle, règle sur règle », faisant ainsi allusion aux conseils d’Isaïe. Les versions, Septante : èXni’Sâ ÈTi’èXTiiSi, « espérance sur espérance », Vulgate : expecta, reexpecla, « attends, attends encore », ont rattaché qdv au verbe qivvdh, « attendre, espérer ». Dans la suite du même oracle, le Seigneur dit qu’il prendra le droit pour règle, qàv, Septante : eîç ilTziSa, « pour espérance », Vulgate : in pondère, « pour poids ». Is., xxviii, 17.

— Saint Paul appelle x « vmv, régula, « règle », le champ d’action qui a été assigné par Dieu à son apostolat et qu’il ne veut pas dépasser. II Cor., x, 13, 15, 16. Après avoir rappelé que la circoncision et J’incirconcision ne sont rien par elles-mêmes et quo l’essentiel est d’avoir part à la régénération en Jésus-Christ, il souhaite paix et miséricorde « à ceux qui suivront cette règle ». Gal., vi, 16. Il dit aux Philippiens, iii, 16 : « Marchons comme nous l’avons déjà fait jusqu’ici, » ce que la Vulgate traduit : « Tenons-nous en à la même règle. »

H. Lesêtre.
    1. REGMA##

REGMA (hébreu : Ra’emdh ; Septante : ’Ptyi.â ; dans Ézéchiel : ’Pa[iâ), fils de Chus et père deSabætde Dadan. Gen., x, 7 ; I Par., i, 9. C’est un nom ethnique. Ézéchiel, xxvii, 22, parle de la tribu qui portait ce nom comme d’une tribu qui faisait le commerce avec les Syriens. Les Septante^ en transcrivant le nom hébreu par’PsY(xâ, semblent avoir pensé que ce peuple habitait la ville de la rive orientale du golfe Persique appelée de ce nom. Ptolémée, vi, 7, 14. Cette identification très ancienne est généralement-adoptée. « Regma (de Ptolémée) est rapprochée avec raison du Ra’emah biblique, » dit Ed. Glaser, Skizze der Geschichte und Géographie Arabiens, 1890, t. ii, p. 252 ; cf. p. 325, où il place Regma à Ras Mesandum. Voir aussi D. H. Muller, Der Status constructus im Bimjarichen, dans Zeitschrift der deutschen morgenlândisschen Gesellschaft, t. xxx, 1876, p. 122. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 1297.

    1. RÉGOM##

RÉGOM (hébreu : Régém ; Septante : ’Paysi*), fils aîné de Jahaddaï, de la tribu de Juda, descendant de