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REDEMPTION — REFRAIN


4, 32 ; II Cor., v, 21, mais encore le prix de la rançon a été très élevé. I Cor., vi, 20 ; vii, 22, 23, « Là où le péché avait abondé, la grâce a surabondé. » Rom., t, 20.

2° Réconciliation avec Dieu. — Les exigences de la justice divine ayant reçu satisfaction, l’homme a été réconcilié avec Dieu, aux yeux duquel il était naguère -un révolté. Rom., v, 10 ; II Cor., v, 18-19 ; Eph., ii, 416 ; Col., i, 19-23 ; I Thés., i, 10 ; I Pet., iii, 18. Le Sauveur « a détruit l’acte qui était écrit contre nous et nous était contraire avec ses ordonnances, et il l’a fait disparaître en le clouant à la croix. » Col., ii, 14. La rédemption est ainsi devenue la cause du salut du monde en le sauvant des effets du péché qui faisait de Dieu, source unique de la vie éternelle, l’ennemi de l’homme. Joa., iii, 17 ; viii, 28 ; xii, 32, 47 ; Heb., vii, 25, 27 ; I Joa., iv, 10, 14. Cette rédemption a été universelle, acquise à tous les hommes qui veulent en profiter.

I Joa., ii, 12 ; Apoc., v. 9, 10. Si, à la dernière Cène, le Sauveur dit seulement que son sang est versé « pour beaucoup », Matth., xxvi, 27 ; Marc, xiv, 24, c’est que c mort pour tous > ; en droit, II Cor., v, 14, même pour ceux qui se détournent de lui, Il Pet., ii, 1, il ne parlait alors que de ceux qui, en fait, devaient profiter de sa mort.

3° Ruine de l’empire de Satan. — Avant la rédemption, Satan était le « prince de ce monde, » Joa., xii, 31 ; xiv, 30 ; « il avait l’empire de la mort, » Heb., ii, 14, par laquelle il exerçait sa tyrannie sur les hommes qui avaient préféré son service à celui de Dieu. Par la rédemption, Jésus-Christ le jette dehors. Joa., xii, 31.

II dépouille les principautés et les puissances, et les livre hardiment en spectacle. Col., ii, 15. Il brise par sa mort la puissance de celui qui avait l’empire de la mort, c’est-à-dire du diable. Heb., ii, 14. Il détruit les œuvres du diable, I Joa., iii, 8, c’est-à-dire le péché et l’influence néfaste dont Satan disposait pour le faire commettre.

4° Délivrance de toutes les servitudes. — Jésus-Christ met fin par sa mort à la servitude du péché, Col., i, 14 ; Eph., i, 7 ; Tit., ii, 14 ; Heb., ix, 26 ; I Joa., iii, 4-6 ; à celle de Satan, II Tim., ii, 26 ; à celle de la mort, Heb., ii, 14 ; II Tim., 1, 10, et à celle de la loi ancienne. Rom., vii, 14 ; Gal., iii, 13 ; iv, 5. Il remplace ces servitudes par la loi de liberté. Jacob., i, 25 ; ii, 12. C’est la liberté glorieuse des enfants de Dieu, Rom., vni ; 21, par laquelle le Christ nous a affranchis. Gal., iv, 31 ; cf. v, 13.

5° Biens de la vie spirituelle. — « Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous ; comment donc, avec lui, ne nous a-t-il pas donné tous les biens ? » Rom., viii, 32. Ces biens sont multiples. Jésus-Christ nous a assuré la possession de la vie, Joa., x, 10 ; Col., ii, 13 ; I Joa., iii, 14, de cette vie spirituelle et surnaturelle qui doit conduire à la vie éternelle. Joa., iii, 15 ; Heb., v, 9 ; ix, 12 ; I Joa., v, 11,

13. Cettte vie surnaturelle comporte la sanctification, Joa., xvii, 19 ; Heb., x, 10, 14 ; xiii, 12, l’adoption divine qui fait de l’homme racheté l’enfant de Dieu, Joa., i, 12 ; Rom., viii, 15, 23 ; Gal., iv, 5 ; Eph., i, 5, le constitue roi et prêtre, Apoc, i, 6 ; v, 9 ; I Pet., ii, 5, c’est-à-dire le consacre pour le service de Dieu et lui donne de vivre pour Jésus-Christ. II Cor., v, 15 ; I Thess., v, 10. Pour que toutes les grâces que comporte cette dignité nouvelle soient accordées à l’homme et dignement utilisées, Jésus-Christ rédempteur est tout à la fois l’intercesseur qui les demande dans le ciel, Heb., iv,

14, 15, et le modèle à imiter sur la terre. I Pet., ii, 21, 24 ; iv, 1, 13.

6° Gloire de Dieu. — Cette gloire est, à vrai dire, le premier et principal résultat que le Fils de Dieu avait en vue en venant sur la terre, tout en se proposant de la procurer par la rédemption des hommes : « Gloire,

dans les hauteurs, à Dieu, et sur la terre, paix, bienveillance pour les hommes. » Luc, II, 14 : Dans ce qu’il dit, ce qu’il fait et ce qu’il souffre, le Fils de Dieu ne cherche que la gloire de son Père. Joa., viii, 49, 50 ; xm, 31, 32 ; xiv, 13. Au moment de partir pour Gethsémani, il dit aux apôtres : « Afin que le monde sache que j’aime mon Père et que j’agis selon le commandement que mon Père m’a donné, levez-vous, partons d’ici. » Joa., xiv, 31. Il rappelle à son Père qu’il l’a glorifié toute sa vie et demande à pouvoir le faire encore en mourant. Joa., xvii, 1, 4, 6, 26. Enfin, dans son agonie, il accepte la mort parce que telle est la volonté de son Père. Matth., xxvi, 39, 42 ; Marc, xiv, 36 ; Luc, xxii, 42. Cette mort est le sacrifice par excellence ; elle procure donc éminemment la réalisation des fins du sacrifice ; elle n’est pas seulement un acte d’expiation et d’intercession en faveur des hommes coupables, elle est aussi et avant tout un acte d’adoration et de reconnaissance envers le Père qui est dans les cieux.

H. Lesêtre.
    1. RÉÉMA##

RÉÉMA, ville d’Arabie, Ezech., xxxvii, 12, dont le nom est écrit en hébreu comme celui que la Vulgate a rendu par Regma. Gen., x, 1 ; 1 Pav., i, 9. VoirREGiu, col. 1022.

REFAÏMVoir Raphaïm, col. 975.

    1. REFRAIN##

REFRAIN, un ou plusieurs mots qui se répètent à plusieurs reprises dans un chant. Le refrain répété en chœur est un élément commun à toutes les poésies populaires, il appartient à toutes les liturgies. La Bible l’exprime par le mot n : y, ’ândh, « élever la voix », spécialement : « répondre », Gen., xxiii, 14 ; Ps. lxvii (lxvi), 14 ; Dan., 11, 7 ; et « chanter (en refrain ou en chœur) ». Ex., xxxii, 18 ; Num., xxi, 27 ; Ps. CXlvii (cxlvj), 7 ; Is., xxvii, 2. Dérivés : ma’ânâh, Job, xxxii, 3, et ma’anit, Ps. cxxix (cxxviii), 3, « réponse ». Les Syriens appellent le refrain’ûnîtâ. C’est le ^W » -, « réplique, réponse », des chants arabes, Viç-j^to-i ou YvKaiiô-tj des hymnes grecques.

1° L’usage du refrain dans les chants hébreux estattesté par l’Écriture, le refrain lui-même est souvent, mais pas toujours régulièrement, porté dans les pièces bibliques. Le Ps. xxvin (xxvii) donne en titre l’indication lë’annôt, « pour chanter » ou « pour répondre ». L’Exode dit gôl’ânôt, « voix de chants » ou c< de chœurs ». Ex., xxxii, 18. Certains auteurs croient que l’expression’alpé sin’dn, Ps. lxviii (lxvii), 18, « les milliers qui répètent », signifierait la réponse en chœur des foules. Goussanville, Prxf. ad Antiphonarium S. Gregorii, dans Gerbert, Monuni. vel. lit. Alem., t. i, p. 64. Quoi qu’il en soit, l’usage du refrain est prouvé par le Talmud, Sota, 20 b : « Après chaque division (de strophe), le peuple reprenait les paroles initiales. » Voir H. Grùnewald, Ueber den Einfluss der Psalmen auf die Enttialtung der katholischen Liturgie, Francfort, 1890, p. 17, 18. Il était très pratiqué chez les Thérapeutes : àvctçiivoiç ipjjLovfat ; … atpotpâç te, ., xai àvTKTtpôçnu ; ..’. (UXsffiv àvTr, xoi ; *ai àvitçiovoiç. Philon, De vita contemplàtiva, xi, édit. Mangey, 485, 486 ; comme aussi dans les premières liturgies chrétiennes : Carmen Christo quasi Deo, dicere SECUM invicem. Pline le jeune, Epist. lxix ad Trajan., édit. Lemaire, t. ii, p. 199 : « À celui qui psalmodie dans l’église, les vierges et les enfants répondront en psalmodiant. Si deux ou trois se trouvent psalmodiant à la maison, ils se répondront l’un à l’autre en psalmodie. » Rahmani, Testamentum D. N. J. €., Mayence, 1899, p. 142, 143.’O X « b « xà ày-pooTt^ia v-xafyoù.Xézia. Constit. apostol., II, 57, t. i, col. 728. Les termes liturgiques ûitaxoT, , îmaKoŒtv, fréquents sous la plume des écrivains ecclésiastiques grecs, Acta Concil. Nicseni 11, Mansi, Conc., t. xiii, col. 170 ; S. Jean Chrysostpme, In Ps. xli, t. lv, col. 155-158 ;