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RECONNAISSANCE — REDEMPTION


1, lï ; II Tim., i, 3 ; Phïlem., 4. Il recommande vivement le devoir de l’action de grâces : « En toutes choses rendez grâces, car c’est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à l’égard de vous tous. » I Thess., v, 18. Il constate souvent l’accomplissement de ce devoir.

I Cor., xiv, 17 ; Il Cor., i, 11 ; iv, 15 ; IX, 11, 12 ; Eph., v, 4, 20 ; Phil., iv, 3 ; Col., i, 12 ; ii, 7 ; iii, 17 ; iv, 2 ;

II Thess., ii, 12 ; ITim., ii, 1 ; cf. Apoc, vii, 12 ; xi, 17. 4° Les bienfaits de Dieu appellent la reconnaissance.

Dieu ne les a refusés à personne, pas même à ceux qui le méconnaissaient. Act., xiv, 16. Les gentils sont donc inexcusables, « puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces. » Rom., 1, 21. Sur dix lépreux guéris par Notre-Seigneur, un seul songea à venir le remercier. Luc, xvii, 16. L’aveugle de Jéricho, une fois guéri, suivait Jésus en glorifiant Dieu. Luc, xviii, 43. L’action de grâces du pharisien ne pouvait plaire à Dieu, parce qu’elle était dictée par l’orgueil. Luc, xviii, 11. — Notre-Seigneur rend grâces au moment de multiplier les pains. Matth., xv, 36 ; Marc, viii, 6 ; Joa., vi, 11, 23, Saint Paul rend grâces avant de manger, Act., xxvii, 35, et suppose que les fidèles font de même. Rom., xiv, 6 ; I Cor., x, 30 ; I Tim., iv, 3, 4. Le Sauveur surtout rend grâces avant d’instituer son divin sacrement, Matth., xxvi, 27 ; Marc, xiv, 23 ; Luc, xxii, 17, 19 ; I Cor., xi, 24, d’où le nom d’iîucharistie donné à ce

sacrement.

H. Lesêtre.
    1. RÉDEMPTEUR##

RÉDEMPTEUR (hébreu : gô’êl ; Septante : Xutputï |ç, Xytpo’j(j.6vos, py<ràu.evoç, pyiJfiEVOç, l£aipoyu.£voç ; Vulgate : redemptor), celui qui défend contre les ennemis, Job, xix, 25, et délivre d’eux. Voir Goêl, t. iii, col. 264265. Jéhovah est par excellence le rédempteur d’Israël, parce qu’il doit le délivrer des ennemis temporels qui le tiendront en captivité, comme il a fait dans les temps anciens, Is., lxiii, 16, et que, par son Messie, il délivrera le nouvel Israël, l’humanité rachetée, de la tyrannie de Satan et du péché. Au nom de go’êl, est souvent joint celui de « Saint d’Israël », Is., xlî, 14 ; xliii, 14 ; xlvii, 4 ; XLViir, 17 ; xlix, 7 ; liv, 5, ou de « Puissant de Jacob », Is, , xlix, 26 ; lx, 16, à cause de la victoire remportée sur Dieu par Jacob, Gen-, xxxii, 28, présage de la victoire que doit remporter en faveur d’Israël la miséricorde de Dieu sur sa justice. Le rédempteur est aussi « Jéhovah des armées », Is., xliv, 6 ; xlvii, 4, à cause de la puissance qu’il déploiera pour délivrer son peuple. Cf. Is., xliv, 24 ; liv, 8 ; lix, 20 ; Jer., L, 34 ; Lam., iii, 58 ; Ps. xix (xviii), 15 ; lxxviii (lxxvii), 35. — Dieu est aussi appelé mipldt, « celui qui délivre », pyorri ?, liberalor. Ps. xviii (xvii), 3, 48 ; lxx (lxix), 6 ; Cxliv (cxlih), 2 ; Dan., vi, 27. — Jésus-Christ est le rédempteur par excellence de son peuple et de toute l’humanité. Voir Rédemption. Cependant ce nom ne lui est jamais donné dans le Nouveau Testament. On lui attribue le nom équivalent de Sauveur. "Voir Sauveur. — Saint Etienne applique le nom de rédempteur, ïuTpcoTifc, à Moïse. Act., vii, 35. Celui-ci l’a mérité en tant que chargé par Dieu de tirer les Hébreux de la

servitude d’Egypte.

H. Lesêtre.
    1. RÉDEMPTION##

RÉDEMPTION (grec : Xy-rpuxriç, àitoX-J-ptouiç ; Vulgate : redemptio), mystère de Jésus-Christ donnant sa vie pour le salut des hommes.

I. Sa. réalité. — D’après certains auteurs protestants ou rationalistes, l’idée de rédemption serait étrangère à la Sainte Ecriture et à la pensée de Jésus. Au xviie siècle, les Sociniens ne voulurent voir dans la mort de Notre-Seigneur qu’un grand exemple de fidélité et de courage. D’après la théorie de Ritschl, aujourd’hui en faveur parmi les Don-catholiques, la mort . de Jésus ne nous sauverait qu’en nous démontrant les peines d’ici-bas : ce ne sont pas des châtiments, mais

des afflictions inséparables de toute vie humaine, et Jésus les endura avec une constance exemplaire. Cf. Bertrand, Une conceptien nouvelle de la Rédemption, Paris, 1891. « Il n’y a pas lieu de parler d’une condamnation surnaturelle et particulière atteignant Jésus sur la croix… Jésus souffre plus et mieux, mais il ne souffre pas autrement que Socrate, les martyrs, les sages, les bons, en un mot, engagés par la vie dans les trames que tissent ici-bas les crimes des méchants. » Aug. Sabatier, La doctrine de Vexpialiun et son évolution historique, in-16, Paris, 1903, p. 87. La doctrine de la rédemption apparaît tout autre dans la Sainte Écriture.

1° Dans l’Ancien Testament. — 1. Le récit de la chute montre Adam frappé d’une peine à cause de son péché ; cette peine est durable et doit s’étendre à toute sa postérité. Dieu promet, il est vrai, qu’un jour quelqu’un de cette postérité meurtrira l’ennemi à la tête, c’est-à-dire en triomphera ; mais la manière dont sera remporté ce triomphe n’est pas indiquée. Gen., iii, 1519. La pratique des sacrifices ne donne d’abord aucun renseignement à ce sujet. Gen., viii, 20. Mais le sacrifice commandé à Abraham présente une très haute portée figurative. Le patriarche reçoit l’ordre d’immoler son fils ; Dieu arrête l’exécution de cet ordre, et un bélier est pris et offert en holocauste à la place de l’enfant. Gen., xxii, 13. À la victime primitivement exigée, une autre est substituée et subit la mort, non pour le péché, il est vrai, mais pour rendre hommage à Dieu. Avec la loi mosaïque, l’idée de substitution s’affirme dans la prescription concernant les premiers-nés, qui appartiennent de droit au Seigneur, mais à la place desquels on doit immoler une victime. Exod., xiii, 13, 15. Puis des sacrifices sont spécialement institués pour le péché, c’est-à-dire que quand un péché a été commis, et qu’on veut en obtenir la rémission, le coupable, indépendamment de ses sentiments de repentir, doit immoler une victime, qui subit ainsi le châtiment à sa place. Lev., iv, 1-v, 13. Ces sacrifices sont offerts régulièrement par les Israélites ; mais le Seigneur leur fait savoir que, par eux-mêmes, les sacrifices ne lui sont pas agréables et. ne répondent pas aux exigences de sa justice. Ps. XL (xxxix), 7, 8 ; li (l), 18 ; Is., i, 11 ; .1er., vi, 20 ; Ose., viii, 13 ; Am., v, 22 ; Mal., i, II. Voir Sacrifice. — Le prophète Isaïe, décrivant les souffrances du serviteur de Jéhovah, c’est-à-dire du Messie, affirme clairement que ces souffrances seront endurées pour des pécheurs :

Véritablement c’étaient nos maladies qu’il portait Et nos douleurs dont il s’était chargé… Lui, il a été transpercé â cause de nos péchés, Brisé à cause de nos iniquités ;

Le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous avons été guéris.. Jéhovah a fait retomber sur lui

Notre iniquité à tous…

Et, parmi ses contemporains, qui a pensé Qu’il était retranché de la terre des vivants, [pie ?…

Que la plaie le frappait à cause des péchés de mon peu-Par sa science, le juste, mon serviteur, en justifiera beau-Et lui-même se chargera de leurs iniquités… [coup,

Il a livré son âme à la mort,

Et il a été mis au nombre des malfaiteurs, Lui-même a porté la faute de beaucoup Et il intercédera pour les pécheurs. Is., liii, 4-12.

Voici donc le serviteur de Jéhovah qui se livre lui-même à la mort, sur qui Jéhovah fait peser les iniquités des hommes, qui est frappé à cause des péchés de son peuple, qui intercède pour les pécheurs et qui, par ses souffrances, leur donne la paix et les guérit. C’est la prophétie formelle delà mission rédemptrice du Messie. Il est impossible de prétendre que ce serviteur de Jéhovah est le peuple juif persécuté, comme les docteurs juifs le soutenaient déjà du temps d’Origène,