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RAPHON — RASIN


relâché. I Mach., v, 36-43 ; H Mach., xji, 20-25. Cf. Ant. jud., XII, viii, 4.

2° Pline l’ancien, B. N., v, 18, compte Raphana d’Arabie parmi les villes de la Décapole. Le nom de Capiloliade qui se trouve, au lieu de Raphana, parmi les villes de la Décapole énumérées par Ptolémée, Gèogr., v, 15, a fait supposer à quelques auteurs que Raphon ou Raphana n’est pas différente de Capitoliade. Cf. Rich. v. Riess, Eiblische Géographie, Fribourg-en-Brisgau, 1872, p. 29 et 80 ; Buhl, Géographie des Allen Palàstina, Leipzig, 1896, p. 249-250. Capitoliade est communément identifiée avec le village actuel de Beit-Râs, situé à quatre kilomètres au nord d’irbid de’Adjlûn, et à vingt kilomètres au sud-est d’el-Mezeirxb identifié par quelques-uns avec Carnaïm ou Camion des Machabées et où se voient de nombreuses ruines gréco-romaines. Cf. G. Schumacher, Northern’Adjlûn, Londres, 1889, p. 154-168. La plupart des auteurs n’admettent pas cette identité et il est certain que l’on n’a pas toujours recensé les mêmes villes parmi les dix de la confédération décapolite. Voir Décapole, t. ii, col. 1334.

— Quelques uns ont proposé de voir Raphon dans Tell es-èihdb, « la colline des Braves », grand village, avec des ruines anciennes, situé à cinq kilomètres à )’ouest-sud-ouest A’el-Mezeirîb et sur le bord d’un des principaux affluents du Yarmouk. Cf. Buhl. loc. cit., et Schumacher, Across the Jordan, Londres, 1886, p. 199-203. On ne voit pas de raison positive pour justifier ce choix. — Les géographes reconnaissent assez généralement Raphon dans Ràféh, dont la similitude du nom est incontestable. Râféh est un village situé à quinze kilomètres à l’ouest de Bosr el-Hariri du Ledjà et à treize au nord-est de Seih-Sa’ad, le chef-lieu actuel du Hauran. Ce Bosr est très probablement Bosor, la dernière ville nommée, I Mach., v, 36, dont Judas venait de s’emparer, et c’est autour de Seith-Sa’ad que l’on cherche Astaroth-Camaïm et Camion où se réfugièrent les débris de l’armée de Timothée après la bataille de Raphon. Le torrent sur le bord duquel se livra le combat pourrait être l’ouad’el-Lebuah qui n’est guère distant que de trois kilomètres, au nordest de Ràféh, L’ouadi-Qanauât qui court à la même distance au sud-est pour aller rejoindre l’ouadi précédent, n’a guère d’eau qu’au moment des grandes pluies de l’hiver. Cf. R. C. Cpnder, Tent-Work in Palestine, Londres, 1878, t. ii, p. 344 ; Armstrong, Names and places in the Old Testament, Londres, 1887, p. 144 ; Rich. von Riess, Bibel-Atlas, Fribourg-en-Br., 1887, p. 25. Cf. ; Carnion, t. ii, col. 306-308 ; Judas Machabêe, iv, t. iii, col. 1794. L. Heidet.

    1. RAPHU##

RAPHU (hébreu : Râfû’; Septante : ’Pacoû), fils de Phalti, de la tribu de Benjamin. Il fut choisi au nom de cette tribu pour aller explorer la Terre Promise, du temps de Moïse, avec les onze autres espions israélites. Num., xiii, 9.

    1. RAPINE##

RAPINE (hébreu : bésa’, gâzêl, gezêlâh, péréq ; Septante : àfTzxirt, « pitaYC-ôç ; Vulgate : rapina), soustraction du bien d’autrui à l’aidé de la violence. La rapine s’exerce à découvert, par un plus fort au détriment d’un plus faible. Elle se distingue ainsi des atteintes au bien d’autrui exécutées en cachette ou par ruse. Voir Fraude, t. ii, col. 2398 ; Injustice, t. iii, col. 878 ; Vol. — La loi condamnait celui qui avait exercé la rapine à restituer ce qu’il avait pris, avec un cinquième en plus, sans compter le sacrifice de réparation auquel il était obligé. Lev., VI, 2. — Jéthro conseilla à Moïse de choisir^ pour juger le peuple, des hommes ennemis de la rapine. Exod., Xvm, 21. La rapine est signalée de temps en temps par les écrivains sacrés. Les fils d’Héli, I Reg., ii, 12, puis ceux de Samuel s’en rendirent coupables. I Reg., vjii, 3. (1 est

recommandé de ne pas mettre son espoir dans la rapine, Ps. lxii (lxi), 11, et de longs jours sont promis au prince qui hait la rapine. Prov., xxviii, 16. Dieu la hait également, Is., lxi, 8, et le juste s’en détourne. Is., xxxiii, 15. Mais il en est qui s’y adonnent. Is., iii, 14 ; xlii, 22 ; Lvii, 17. Jérémie, xxii, 17, accuse les rois de Juda d’avoir les yeux et le cœur tournés à la rapine. Ézéchiel, xviii, 7, 12 ; xxii, 17, 29, signale ses progrès parmi ses compatriotes ; ceux-là seuls sont justes qui s’en abstiennent. Ezech., xviii, 16. Amos, iii, 10, reproche aux riches d’entasser dans leurs palais le fruit de leurs rapines, et Malachie, i, 13, dit qu’on ose offrir au Seigneur des victimes qui sont le fruit de la rapine. Nahum, iii, 1, annonce à Ninive le châtiment que vont lui attirer ses rapines. Au temps de Notre-Seigneur, les scribes et les pharisiens étaient à l’intérieur pleins de rapine et d’intempérance. Matth., xxiir, 25 ; Luc, il, 39. — Les premiers chrétiens souffraient avec joie la rapine dont leurs biens étaient l’objet. Heb., x, 34.

Voir Proie, col. 704.

H. Lesêtre.
    1. RASCHI##

RASCHI (Rabbi Salomon Jarchi), rabbin juif, né à Troyes en Champagne, en 1040, mort dans cette ville, le 13 juillet 1105. C’est le plus célèbre des rabbins français du moyen âge. Son père s’appelait Isaac et c’est de là que lui est venu le’surnom d’Isaaki. Son nom lui-même est formé par les initiales des mots Rabbi Schelomo Isaaki. Il est souvent cité sous le nom de Jarchi, par confusion avec un autre Salomon de Lunel, et comme ce mot Jarchi, en hébreu, signifie « de la lune », plusieurs en ont conclu à tort qu’il était originaire de Lunel, en Languedoc. Il fit de bonne heure de grands progrès dans l’étude de l’Écriture Sainte et du Talmud, qu’ilétudia à Worms et dont il fut le premier et le plus utile commentateur. Pour perfectionner ses connaissances il alla, dit-on, visiter les écoles juives d’Egypte, de Perse, d’Espagne, d’Allemagne et d’Italie ; ses voyages sont considérés aujourd’hui comme légendaires. Il a semé ses écrits de fables et d’allégories ; cependant il s’attache surtout à l’explication littérale de l’Écriture, en rapportant dans leurs termes mêmes les opinions des rabbins les plus accrédités. Son style est concis, mais obscur et bariolé de termes hébreux, chaldêens, rabbiniques et français, ce qui ne l’a pas empêché d’être cité par les commentateurs chrétiens, Nicolas de Lyre, Siméon de Muis, etc. — Ses principaux écrits scripturaires sont : Commentarius in Penlateuchuni, en hébreu, Reggio, 1475 (sans le texte ; avec le texte à Bologne, en 1482), et souvent depuis, Francfort a. M., 1905 ; Commentarius in Canticum, Ecclesiasten, Ruth, Ester, Daniel, Esdram, Nehemian, in-4°, Naples, 1487, etc. Le. commentaire sur le Pentateuque est le premier livre hébreu daté qui ait été imprimé. Dans l’édition de Bologne de 1482, le commentaire fut placé en marge du texte, et c’est le premier commentaire imprimé de la sorte. Les commentaires de Raschi ont été à leur tour l’objet de nombreux commentaires, à cause de leur réputation. On lui a attribué beaucoup d’autres ouvrages, dont plusieurs ne sont pas de lui. — Voir Georges, Le Rabbin Salomon Raschi, dans V Annuaire administratif du département de VAv.be, 1868, part. 2 ; Kronberg, Raschi als Exeget, Halle, 1882 ; A. Berliner, Beitràge zur Geschichte der Raschi-Commentare, in-8°, Berlin, 1903 ; Jewish Encyclopedia, t. x, New-York, 1905, p. 324328 ; Schlôssinger, Raschi, hit lif.e and his work, Baltimpre, 1905.

    1. RASIN##

RASIN (hébreu : Resîn ; Septante : ’Pâaiv), nom d’un roi de Damas et d’un chef de Nathinéens.

1. RASIN (hébreu : Resîn, Septante : ’Poatv, ’Paaaaiiv), roi de Damas, qu’on peut considérer comme le second du nom. Voir Damas, t. ii, col. 1225. D’après les