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RAPHIDIM


Erfayid, qui ne figure que dans la grande carte anglaise du Survey, une petite vallée qui débouche dans l’ouadi Emleisah situé à proximité du Djebel Mouça. Cf. Lagrange, L’itinéraire des Israélites, dans la Bévue biblique, 1900, p. 86. Cet itinéraire a le grand inconvénient d’aller contre toutes les données traditionnelles ; il est dépourvu de tout souvenir local, et pour ce qui regarde l’identification de Raphidim, elle n’a dans le mot Erfayid qu’un équivalent arabe à peine suffisant. Cette même route du nord, au lieu de pénétrer dans le Debbet er-Ramléh, peut replier au sud, s’élever jusqu’à la chaîne du Nagb-Buderah et le franchir, pour gagner les mines égyptiennes de l’ouadi Maghâra, et retomber ensuite dans l’ouadi Feiran, pour aboutir

plus facile, tandis que des détachements isolés, pour éviter un détour de dix-sept kilomètres de chemin, purent quitter assez vite la plaine d’el-Markha à onze kilomètres environ plus bas que Y Aïn-Dhafary, au sud ; remonter d’ouest en est l’ouadi Sidrêh ; là, tourner à droite pour aller rejoindre, du nord-ouest.au sud-est, par l’ouadi Mokatteb, l’ouadi Feiran, à vingt-sept kilomètres au-dessus de son embouchure, et ici, six kilomètres environ au-dessous d’' Hési-eUKhattaiin, attendre le gros du peuple qui venait par la route plus longue et plus facile. La seule objection que l’on puisse faire contre l’itinéraire de ces détachements d’Israël c’est la crainte que, en passant tout près des mines de Maghara, ils auraient pu trouver là des Égyptiens em 221. — Vue de l’oasis Feiran.

d’ici au Sinaï. Il s’agit cependant d’un passage difficile qui n’a été ouvert que dans les temps modernes, et qui par conséquent fort peu probablement peut avoir été tenté par les Israélites.

Une deuxième route descend de la plaine d’el-Markha au midi, pénètre dans le désert d’el-Qâah, et après l’avoir parcouru, remonte au Sinaï soit tout à fait au sud par l’ouadi Islih soit un peu plus au nord par l’ouadi Rebran ; ou bien, sans arriver jusqu’à l’ouadi Hebran, par l’ouadi Feiran à 46 kilomètres à’Aïn-Dhafary, la source d’eau douce qui devait alimenter les Hébreux dans le désert de Sin. En remontant à ce point l’ouadi Feiran jusqu’à Rêsi-el-Khattatin, et tournant ensuite au sud par le même ouadi, la route va aboutir au Sinaï. Aucune considération ne permet de prolonger au sud jusqu’à l’extrémité de la péninsule l’itinéraire des Israélites : nous écartons par conséquent, comme un prolongement inutile d’itinéraire, l’opinion qui les fait remonter au Sinaï soit par l’ouodi Islih, soit par l’ouadi Rebran ; mais nous trouvons très vraisemblable que le gros des Israélites, avec les troupeaux, soit remonté au Sinaï par l’ouadi Feiran, suivant un itinéraire

ployés aux travaux des mines et la garnison qui les surveillait ; mais l’exploitation des mines de Maghara paraît avoir cessé sous la XIIe dynastie, c’est-à-dire longtemps avant l’exode. Cf. Vigouroux, Mélanges bibliques, 2e édit., p. 265. D’après tout ce qui vient d’être dît, Raphidim doit être placé dans l’ouadi Feiran (fig. 221) : la tradition chrétienne, la topographie des lieux, les monuments archéologiques chrétiens de la tradition locale appuient cette identification.

La tradition chrétienne place Raphidim dans l’ouadi Feiran, avant l’oasis omonime. L&/Pe), egrinatio Sylviee (vers l’an 385), édit. Gamurrini, p>140, en est le premier écho. D’après ce document, les Hébreux y vinrent après avoir franchi l’ouadi Mokatteb ; et l’endroit de Raphidim y est précisé à el-Kessuéh, où des bosquets de palmiers ombragent quelques misérables huttes en pierre, disséminées autour d’une petite mosquée, elle-même construite avec les matériaux d’une église chrétienne, à un peu plus de deux kilomètres, avant d’arriver à l’oasis Feiran. Il semble bien que les chrétiens de la plus haute antiquité aient attaché le nom de Raphidim au hameau d’el-Kessuéh ; mais