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RAMOTH-GALAAD


Galaad, tous les deux le disent « un village de la Pérée près (xapâ, juxta) du fleuve Jaboc. » Ibid., p. 314, 315. — De ce que l’on ne peut chercher le territoire de Gad â l’est de’Amman et se fondant sur le texte d’Eusèbe, les savants identifient Ramoth avec la ville actuelle d’es-Salt. Ainsi Karl Ritter, après Burkhardt, Irby et Mangles, Erdkunde von Asien, p. 1121, et carte de Palestine, Berlin, 1840 ; Grætz, Schauplatz der heiligen Schrift, in-8°, nouvelle èdit., Ratisbonne, p. 442 ; Van de Velde, Map ofthe Holy Land, Gotha, 1865 ; H. Kiepert, Neue Handkarte Palsestina’s, Berlin, 1875 ; Tristram, The Land of Israël, in-8°, Londres 1885, p. 550-555 ; F. de Saulcy, Dictionnaire topographique abrégé de

Zerqâ. Pour ces auteurs, Ramoth et Galaad sont deux noms d’une même ville, dont le dernier survit dans les localités indiquées. Quelques autres le voient à Djébél Os’a, à six kilomètres au nord de Sait. Cf. Gesenius, Thésaurus, GiVad, p. 290, ; Buhl, Géographie des alten Palàstina, Fribourg, 1896, p. 262 ; J.-M. Lagrange, Au delà du Jourdain (extrait de la Science catholique), Paris-Lyon, 1890, p. 21-23 ; Galaad 5, t. iii, col. 46 ; Ramoth-Masphé.

2° Ces identifications et toutes les autres que l’on pourrait proposer au sud du Jaboc, sont contestées par d’autres interprètes et palestinologues, parce que selon toutes les données bibliques et plusieurs extra-bibliques,

216. — Es-Salt. Vue générale. D’après une photographie de M. L. Heidet.

la Terre-Sainte, in-8°, Paris 1877, p. 256 ; P. Séjourné, dans Revue biblique, t. ii, 1893, p. 228-232, et plusieurs autres. — Es-Salt ou es-Salt, écrit encore es-Salt par les auteurs arabes, est située à 25 kilomètres environ au sud de la rivière ez-Zerqd, l’ancien Jaboc, et à23 ou 24 à l’ouest-nord-ouest de’Amman. Entourée de montagnes et bâtie en grande partie sur les pentes d’un mont de 835 mèlres d’altitude dont le sommet est couronné des restes d’un ancien château-fort, nulle localité ne mérite mieux le nom de Ràmah ou Ramoth (fig. 216). Le nom A’es-Salt semble venir du latin saltus, « forêt », et de l’époque de la domination romaine. Le Sait est aujourd’hui la capitale de la Belqà qui correspond assez exactement à la partie méridionale de l’antique Galaad (fig. 217). La population du Sait est d’environ douze mille habitants dont neuf mille sont mahométans et les autres chrétiens grecs et catholiques, avec quelques protestants, la plupart de race arabe d’origine bédouine. Cependant plusieurs explorateurs modernes préfèrent chercher Ramoth à Djil’ûd ou Djîl’dd, localités avec ruines, au nord et au nord-est Ses-Salt, et à six ou huit kilomètres au sud de la

UCT. DE LA BIBLE.

Ramoth de Galaad doit être cherchée au nord de ce fleuve. D’après le Talmud de Babylone, Makkoih, 96, les villes de refuge de la Transjordane étaient opposées aux villes de refuge de la région occidentale, et Ramoth-Galaad, faisait face à Sichem. Se fondant sur cette indication et le mot du Midras, Samuel, xm : « Géras c’est Galaad, » le Dr Sepp, qui voit aussi dans Galaad et Ramoth deux noms de la même ville, la reconnaît dans Djéras. Cf. A. Neubauer, Géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 55, 250 ; R. von Riess, Biblische Géographie, Fribourg-en-Br, , 1872, p, -76. Plusieurs la cherchent aux alentours de Géras. Ibid.

Les membres de la Société anglaise d’exploration de la Palestine proposent comme « probable » l’identification de Ramoth avec Reimûn, village situé à sept kilomètres â l’ouest de Djéras et à huit au nord du Jaboc. Cf. C. R. Conder, Heth and Moab, Londres 1885, p. 158195 ; Armstrong, Names and places in the Old Testament, Londres, 1887, p. 144, etc. Le rabbin Schwarz remonte jusqu’au Qal’at-Rabad, situé sur une haute montagne voisine de’Adjloûn et d’où l’on voit comme en face le Garizim. Tebuolh ha-Arez, édit. Luncz,

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