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RAMESSÈS


y reconnaître la Ramessès biblique, la ville sœur de Phithom, toutes les deux bâties parles Hébreux. Ramsès II y avait son temple. La stèle de granit rouge, par l’allusion aux villes bâties à son nom, suggère que nous sommes en présence d’une de ces villes, c’est-à-dire de Ra’amsès. Le groupe de Tum et de Ramsès II est probablement celui que sainte Silvie vit encore debout vers 385 : Nunc ibi (au site qu’on lui indiqua comme étant celui de Ramsès) nihil aliud est, nisi tantum ùnus lapis ingens thebeïts in quo sunt dux slatux excisée, ingénies, quas dicunt esse sanctorum hominum, id est Moysi et Aaron. Itinéra hierosolymitana sasculi iv-vni, dans Corpus scriptorum ecclesiasticovum

de Per-Ramsès, ni aucun vestige de greniers. Pétrie, loc. cit., p. 31, nous dit bien que sur un montant de porte tombale, remployé plus tard dans une construction de la ville, se lit l’inscription d’un préposé aux greniers. Mais le mot qu’il traduit par « greniers » est visiblement, d’après la pi. xxxi : , Khast, t terres

frontières, désert, pays étranger », et non, she nut, <t greniers’j ». Nous n’avons là qu’un surintendant des frontières. Toutefois, en acceptant, d’un côté, qu’aucun autre "site non identifié à l’ouest de Phithom ne renferme de monuments de Ramsès II ; étant donné, de l’autre, que Tell Rotab est au voisinage de Phithom,

215. — Ramsès II terrasse un Sémite devant le dieu Tum.

latinorum, t. xxxviii, Vienne, 1898, p. 48. À son tour, nous [l’avons vii, Ramsès III s’occupa de cette localité et justement, dans un texte de son prédécesseur qu’il s’appropria et fit graver à Médinet Habou, Ptah le glorifie d’avoir « construit une résidence grande et magnifique pour affermir les frontières de l’Egypte, la ville de Ramsès, le grand trésor de l’Egypte… » Le dieu ajoute : « Ta Majesté est établie dans le palais, j’y ai bâti une enceinte qui est ma demeure… » Naville, Le décret de Ptah Totunen, loc. cit., lig. 23, qui répond à la lig. 16 du texte de Ramsès II, texte qu’elle pré^ cise peut-être, nous permettant de l’appliquer à Tell Rotab. Là viendrait aussi un autre texte, Papyrus Harris, pi. lx, lig. 2, où Ramsès III dit : « J’ai élevé un grand temple, travaillant à l’agrandir, dans la demeure de Soutek de Ramsès-Miamon. » Il faut l’avouer, toutes ces preuves restent fragiles : les textes de Ramsès III ne s’imposent pas absolument pour Tell Rotab ; ceux de Ramsès II pourraient se lire dans n’importe quel point de l’ouadi restauré par lui ; à Tell Rotab nulle part jusqu’ici ne s’est rencontré le nom

que la première station des Hébreux est dans la régionde Socoth ou Tkukut, quelque part entre Tell et Maskhouta et le lac Timsah, Tell Rotab demeure l’emplacement le plus probable de la Ramessès biblique.

C. Lagier.

2. RAMESSÈS, district d’Egypte. La région qui est appelée Gessen, Gen., xlv, 10 ; xlvi, 1, 4, 6, est aussi appelée terre de Ramessès, xlvii, 11. Ces deux nomssemblent donc être synonymes. La seconde appellation n’est certainement pas contemporaine de Jacob, mais elle est contemporaine de Moïse eVîlTï’en sert tout naturellement par un procédé familier auï historiens en pareil cas. On peut se demander ici si la terre tire sonnom de la ville. Ce n’est guère probable, car la ville de Ramessès n’était pas le centre administratif de la province. Il faut plutôt prendre Ramessès dans son sensoriginal, comme étant sans intermédiaire le nom royal de celui qui colonisa l’ouadi Toumilat, en fit son œuvre, y établit sa résidence préférée, et le remplit de monuments à son nom ; c’était vraiment sa terre : la terre de-Ramsés II. Cf. Naville, Goshen, p. 18-19. On peut se