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RAMA — RAMATHAÏM-SOPHIM

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3. RAMA (hébreu : hâ-Bâmdh ; Septante, Vaticanus : ’ApaTjX ; Alexandrinus : ’Px[Li), ville de Nephthali, dont le nom est transcrit dans la Vulgate, Jos., six, 36, Arama. Voir arama 1, t. i, p. 876.

L. Heidet.

4. RAMA (hébreu, Râmâh ; I Sam., xix, 22, 23 ; xx,

I, xxv, 1 ; Septante, ’î < Pof(j.i, excepté Vaticanus : xxv, 1, où on lit : ’Apu16a’41 ; Vulgate : Ramatha), résidence du prophète Samuel où étaient les Naïoth, où-vint le trouver David fuyant jSaûl et où il fut enseveli. Gesenius, Thésaurus, p. 1276, suppose que cette Ramah est la même que Ramatha, mais différente de Ramathaïm-Sophim. EUe serait encore identique à Rama de Matlh.,

II, 18, et à la Ramta’du Talmud ; Schabb., ꝟ. 26, 1 ; cette localité doit être cherchée, suivant cet auteur, au delà du tombeau de Rachel, par rapport à Gabaa, c’est-à dire au sud, parceque Saül se rendant de Rama à Gabaa, sa patrie, trouva ce tombeau sur son chemin. I Reg., x, 2. Le site de l’ancienne Hérodium, aujourd’hui djebel Fereidis (à six kilomètres au sud-est de Bethléhem), lui conviendrait très bien. Thésaurus, p. 1275-1276-La plupart des interprètes et des critiques voient une seule localité dans Rama, Ramatha et Ramathaïm-Sophim, ou plutôt Rama est une des « deux Rama » de Ramathaïm. — Quant à la Ramfa du Talmud, c’est selon toute probabilité, Ver-Ràrnéh des Arabes ou tell er-Raméh) la Bélharan delà Bible. — Voir Rama 7, Ramatha et Ramathaïm-Sophim. L. Heidet.

5. RAMA (hébreu, 1 Sam., xxx, 27 : Rdmof-Négéb ; Septante : ’Potuoc vôto-j, « Rama du midi » ; Alexandrinus : Pap.a8 ; Vulgate : Ramolli ad méridien i), ville du sud du pays d’Israël. Voir Ramoth Négeb.

L. Heidet.

6. RAMA (hébreu, II (IV) Reg., viii, 29 : Râmâh ; Septante, Vaticanus : ’Pimi.wb ; Alexandrinus : ’Pajuie, Vulgate : Ramoth), ville de la région transjordanique, ordinairement appelée Ramoth en Galaad. Voir Ramoth et Ramoth-Galaad. L. Heidet.

7. RAMA, .Matth., ii, 18, est, suivant certains interprètes, le nom commun de « hauteur » ; suivant d’autres, c’est le nom propre d’une localité. — L’Évangéliste, en appliquant au massacre des Innocents, le passage de Jérémie, xxxi, 15 : « Une voix a été entendue à Rama… [c’est] Rachel qui pleure ses fils…, » attribue sans doute à Rama la même signification que lui donne le prophète. « Nous ne pensons pas que l’expression in Rama, dit Jérôme, soit le nom de la localité voisine de Gabaa, mais Rama signifie hauteur, excelsum, de manière que le sens est : « Une voix s’est fait entendre « sur la hauteur, in excelso, c’est-à-dire s’est répandue « au long et au large, id est longe lateque diffusa. » In Matth., ii, 18, t. xxvi, col. 28. Les chaînes origéniennes et les gloses l’entendent généralement de même. Cf. iTischendorf, Kovum Testamentuni grmcum, edit. 8°- critica major, Leipzig, 1872, t. r, p. 8. — Eusèbe cependant l’entend d’une localité : « Il y a une autre Rama de Benjamin, dit-il, dans le voisinage de Bethléhem dont il est dit : Une voix a été entendue à Rama. » Onomasticon, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 306. Le nom de Benjamin est ici une erreur ; Bethléhem et tousses alentours appartenaient à la tribu de Juda. Le mosaïste de Madaba a rapporté l’indication à un monument situé près de Bethléhem que l’on peut prendre pour le sépulcre de Rachel ; mais on ne trouve nulle part que le lieu où se trouve ce sépulcre ait jamais porté le nom de Rama, non plus qu’aucun site des alentours. — La plupart des exégètes modernes tiennent aussi le mot de Rama pour un nom propre. Le grec et les versions, même la Vulgate, qui ont tous Rama, ne permettent pas de douter qu’il n’appartienne au texte original de saint Matthieu. Or, si l’évangéliste

eût voulu dire in excelso, il aurait fait usage de bemarôm, en hébreu, ou be-marôma’, en araméen, non de be-Râmâh inusité en ce cas. — Pourplusieurs de ces interprètes, cette Rama ne serait pas différente de Rama de Benjamin située à quinze kilomètres au nord de Bethléhem et l’expression de l’évangéliste et du prophète indiquerait la véhémence des cris de douleur des méreâ qui retentirent jusque-là. Pour les autres, comme pour Gesenius, il s’agit réellement d’une localité des alentours de Bethléhem, souvent identifiée par eux avec Rama ou Ramatha de Samuel. Pour Eusèbe et le mosaïste, ce sont deux localités différentes. Voir Maldonat, In Matth., dans Migne, Cursus Scripturse, t. xxi, col. 424-426 ; F. Vigouroux, Manuel biblique, 12e édit., t. ii, p. 704, note 1 ; Polus, Synopsis criticorum, Math., Francfort-sur-le-Mein, 1712. Voir col. 924 ; Rama 4 et Ramatha. L. Heidet.

    1. RAMATHA##

RAMATHA (hébreu : hà-Râmâtâh ; Septante : ’ApfiaôatV, variante : ’Ap(jt, a6é, ii, excepté Codex Alexandrinus : I Reg., xxv, 1 : ’Paiii), patrie et résidence de Samuel. — Ramatha ou Rdmâtâh est le nom de Râma ou Râmâh, Râmat à l’état construit avec le hé (n) final, signe du mouvement. La Vulgate transcrit Râmâh, de l’hébreu par Ramatba, I Reg., xix, 19, 22, 23 (2 fois) ; xx, 1 ; xxv, 1 ; xxviii, 3. La transcription grecque’Ap[iaôaffi, équivalente de hd-Rdmd(aim, porteraità induire que cette leçon se lisait primitivement partout où se lit maintenant Râmdfâh, dans le texte massorétique. Le nom de "Pa[j.a6É[j. (variante : ’PaDa^ecv ; Vulgate : Ramathan, ace. de I Mach., xi, 34, et de Ramthis forme gréco-romaine usitée au rv" siècle, probablement pour Ramlhaim, comme Esbous, Marrous, Nemarias pour Hésébon, Marom, Nemarlm (Onomasticon), et qui l’une et l’autre semblent bien être la Ramatha de Samuel, paraissent en même temps montrer la persistance dans l’usage du duel Râmâtaîm. Ce nom devait s’écrire et se prononcer Râmatêm, comme Oronaïm Qariataïm, dans l’inscription de Mésa, s’écrit fforonên ou IJoronêm Qariatên, etc., comme les Arabes bédouins prononcent tous les duels. Ainsi, il est possible et vraisemblable que Ramathaïm écrit diidt dans les anciens exemplaires soit devenu rtrim, par une erreur de transcription du scribe de la massore. Quoi qu’il en soit, l’identité de Rama et Ramatha avec Ramathaïm, indiquée déjà par la leçon constante des Septante, n’est guère contestable. Voir Ramathaim-Sophim.

L. Heidet.

    1. RAMATHAi’M-SOPHIM##

RAMATHAi’M-SOPHIM (hébreu, I Sam., i, I : hâ- Râmâtaîm Sofïm- ; Seplante : ’Ap|jia6tii[ji Stiâ ; Vaticanus : 2et : pdc : Alexandrinus : Stoçipi), ville d’Éphraïm, patrie d’Elcana et du prophète Samuel, son fils.

1° Nom. — Ramatbaïm-Sophim, « les deux Rama des Sophim », se trouvant une fois seulement dans la Bible hébraïque, des critiques l’ont suspecté le fait de quelque copiste et cru Ramatha le véritable nom. La leçon’Ap(ia8a ! (i des Seplante semble plutôt, voir Ramatha, indiquer le contraire. Ramathaïm était employé pour désigner la localité en général et Rama la partie particulière où étaient les naïoth et où Samuel avait fixé son habitation au milieu des prophètes. Sophim est apposé comme déterminatif pour distinguer ce Rama des nombreuses autres. Ce nom a été interprété différemment ; Pour le Targum de Jonathan c’est la « Ramatba des disciples des prophètes », pour la version syriaque c’est « la colline des vedettes », la version arabe y voit a la hauteur de l’exploration ». On admet plusgénéralement qu’il faut entendre : « la doubleRama des Suphites n on « des fils de Suph » dont descendait Elcana et dont la région était appelée du nom de leur père « la terre de Suph. » I Reg., i, 1 ; I Par., vi, 35 ; I Reg., ix, 5. Cf. Polus, Synopsis criticorum,