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RAM — RAMA


Ram fut le frère cadet de Jéraméel, I Par., Il, 9, 10 ; il a la gloire d’avoir été un des ancêtres de Notre-Seigneur. Matth., ii, 4 ; Luc, iii, 3. Les deux évangélistes ont adopté l’orthographe des Septante et l’appellent Aram. Voir Aram 4, t. i, col. 876.

2. RAM (Septante : ’Pâti), fils aine de Jéraméel et neveu de Ram 1, père de Moos, de Jamin et d’Achar, de la tribu de Juda. I Par., Il, 25, 27.

3. RAM (Septante : ’Pàn), chef d’une famille d’où descendait Éliu, un des interlocuteurs de Job. Job, xxxii, 2. Ce Ram est inconnu. Certains commentateurs ont voulu l’identifier avec le Ram de la tribu de Juda et en faire ainsi un descendant d’Abraham, mais cette identification est en désaccord avec la qualification de Buzîte qui lui est donnée, car les Buzîtes ne font pas partie de la postérité d’Abraham. Voir Buzîte, t. i, col. 1082 ; Éuu, t. ii, col. 1698.

RAMA (hébreu : Ràmâh, « élévation », et plus souvent hâ-Râmâh, « le lieu élevé », avec l’article ; Septante’Pa[i.ii), nom de six ou sept villes d’Israël.

1. RAMA, ville de Benjamin, aujourd’hui er-Râm. Ce village situé un peu à droite du chemin de Jérusalem à Ndblus et à Nazareth, est à huit kilomètres au nord de la ville sainte, à quatre et demi de Sa’afâtet àtrois et demi de Tell el-Fûl dont les sites occupent celui de Gabaa de Saûl. Il est, à quatre kilomètres et demi ou cinq kilomètres vers l’est d’el-Djib eous’Nébi-Samûel, l’ancienne Gabaon, à trois kilomètres à l’ouest de Djéba ou Gabaa de Benjamin, à six au sud i’El-Biréh tenue par un grand nombre pour Béroth, à neuf et demi de Beitîn, l’antique Béthel. La correspondance de cette situation aux données bibliques et historiques jointe à l’identité des noms, fait que l’identification d’Er-Râm avec Rama de Benjamin est universellement adoptée.

1° Situation d’après la Bible et l’histoire. — Rama est nommée dans le lût des villes attribuées à la tribu de Benjamin entre Gabaon et Béroth. Jos., xviii, 25. En indiquant « le palmier de Débora entre Béthel et Rama, » Jud., iv, 5, l’écrivain sacré montre cette dernière localité assez rapprochée de l’autre. La parole du lévite de Bethléhem : « nous passerons la nuit à Gabaa ou à Rama, » ibid., xre, 13, la suppose peu éloignée de Gabaa de Saül et plus au nord. Le passage de I Reg., xxii, 6, oit il est dit de Saül qu’  « il se tenait à Gabaa, sous le tamaris de Rama, » en fait deux villes toutes voisines. Il en est de même de I Esd., ii, 26 ; II Esd., vu, 30 ; Is. x, 29, où Rama est constamment unie à Gabaa. Elle paraît avoir été la forteresse frontière septentrionale du royaume de Juda. III fieg., xv, 17, 22 ; II Par., xvi, 1, 5, 6. D’après le verset cité d’Isaïe, on voit qu’elle étaitau noiylde Gabaa de Saül et de Jérusalem, etàl’est de Machmas et de Gabaa de Benjamin. Josèphe qui transcrit son nom’Apaiiaôûv (variante : ’Pa[ia6û>-j), Ant. jud., VIII, xii, 3, la dit éloignée de Jérusalem de 40 stades ou près de sept kilomètres et demi. D’après Eusèbe et saint Jérôme elle est au VIe milliaire, c’est-à-dire au delà de 7480 mètres, au nord d’iElia ou Jérusalem. Onomasticon, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 308-309.

2° Description. — Er-Râm est assis au sommet d’un mamelon de 792 mètres d’altitude, complètement dénudé à l’ouest et au sud, mais planté de vignes et de figuiers au nord et à l’est. C’est un pauvre petit village arabe de moins de cent habitants, tous musulmans. La petite mosquée à coupole est bâtie dans les ruines d’une église. On remarque dans les murs des masures actuelles quelques pierres de bel appareil ayant appartenu à des constructions plus anciennes et à côté du village une petite piscine. Des sépulcres taillés dans le roc de la

montagne attestent également l’antiquité de la localité. 3° Histoire. — La position stratégique occupée par Rama de Benjamin en fit une des villes importantes non seulement de la tribu de Benjamin, mais de tout Israël. Débora s’asseyait près de Rama, sous le palmier qui fut appelé de son nom, pour juger le peuple. Jud., iv, 5. Saül était près de Rama, la lance à la main, entouré de ses hommes d’armes, et leur reprochait leur sympathie pour David, quand Plduméen Doëg dénonça le grand-prêtre Achimélech pour avoir accueilli le fils d’Isaï et lui avoir fourni des vivres et remis l’épée de Goliath. Le roi envoya aussitôt un détachement à Nobé pour lui amener le pontife et les prêtres. Les guerriers refusant d’obtempérer à l’ordre criminel de Saûl, et de tuer les prêtres du Seigneur, il en chargea Doëg qui mit à mort les quatre-vingt-cinq prêtres qui avaient été conduits en cet endroit. IReg., xxii, 6-18. Sous le pieux rot Asa, Baasa, roi d’Israël, envahit le territoire de Juda, s’empara de Rama et se mit à la fortifier de manière à pouvoir empêcher les Juifs de passer au delà et à arrêter ceux des Israélites qui voudraient aller en Juda. Asa acheta le concours duroi de Syrie Bénadad qui attaqua le royaume d’Israël au nord. Baasa dut retirer ses soldats pour voler au secours de son pays attaqué. Asa reprit possession de Rama et avec les matériaux qu’y avait apportés son adversaire, il alla fortifier Gabaa de Benjamin et Maspha.III Reg., xv, 1723 ; II Par., xvi, 1-6. Rama, située tout près de Gabaa de Benjamin où l’armée assyrienne de Sennachérib dans sa marche contre Jérusalem, tracée à l’avance par Isaïe, x, 29, allait, après avoir franchi le passage de Machmas, se reposer, devait être elle-même frappée de terreur et sans doute, comme les villes ses voisines, prise et occupée par l’ennemi. — C’est à Rama, que, après l’incendie du temple et la destruction de Jérusalem, Nabuzardan, général de l’armée chaldéenne de Nabuchodonosor, réunit les captifs qu’il allait conduire à Babylone et que fut délivré Jérémie. Le prophète, suivant les commentateurs juifs et d’autres, Jér., xl, 1-5, aurait fait allusion à la désolation des prisonniers et à la ruine de la nation accomplie alors, dans la célèbre parole : « Une voix s’est fait entendre à Rama, [voix] de lamentation, de deuil et de pleurs ; [c’est] Rachel qui pleure ses enfants, parce qu’ils ne sont plus. » Ibid., xxxi, 15. Cf. S. Jérôme, In Jer., t. xxv, col. 876-877. Suivant plusieurs interprètes, il s’agirait ici d’une autre Rama située prés de Bethléhem. Voir Rama 7. La Vulgate a pris Râmâh pour le nom commun et le traduit par in excelso. Les Septante ont faitde même, Ose., v, 8, où le prophète s’écrie : « Sonnez du cor à Gabaa, de la trompette à Rama. » — Quelques auteurs tiennent Rama de Benjamin pour identique à Rama, ville de Samuel ou Ramathaïm-Sophim. Voir Rama 6 et Ramathaïm-Sophim. — Les gens originaires de Rama et de Gabaa qui se joignirent à Esdras, pour retourner dans la terre de leurs pères, étaient ensemble au nombre de 621. I Esd., ii, 26 ; II Esd., vii, 30. Rama fut habitée de nouveau par des Benjarnites probablement du nombre des précédents. II Esd., xi, 33. Elle est appelée par Josèphe, Ant. jud., VIII, xii, 3, « une ville non sans célébrité. » Rangée parmi les cités nobles que rebâtit Salomon, par saint Jérôme, elle n’était plus à l’époque de ce père qu’un pauvre petit village, parvus viculus. In Soph., i, t. xxv, col. 1354. Voir À Reland, Palxstina, Utrecht, 1714, p. S63-964 ; E. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Boston, 1841, t. ii, p. 110, 315-316 ; V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 199-204 ; The Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1889, t. iii, p. 13. L. Heidet.

2. RAMA (hébreu : hâ-Râmâh ; Septante : ’P^uii), ville de la tribu d’Aser, dont le nom est transcrit, Jos., xix, 29, Horma. Voir Horma 2, t. iii, col. 756.