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RAHABIA — RAISON


I Par., xxiii, 17, qui forma du temps de David une famille de Lévites, xxiv, 21. La Vulgate, qui écrit le nom du fils d’Ëliézer sous la forme Rahabia, XXVI, 25, l’orthographie Rohobia, xxiii, 17, et xxiv, 21.

    1. RAHAM##

RAHAM (hébreu : Raham ; Septante : ’Pa£|i)> fi’9 de Samma, de la tribu de Juda. Il descendait de Caleb, fils d’Hesron, et eut, un fils appelé Jercaam. I Par., ii, 44. D’après les Quxst. hebr. inlib. 1 Paralip., t..xxm, col. 1569, Jercaam né serait pas le nom du fils de Jaham, mais d’une ville fondée par lui.

    1. RAHELAIA##

RAHELAIA (hébreu : Réêlâyâh : Septante : ’PseXîac), nommé le quatrième parmi les « fils de la province » qui retournèrent de Babvlone en Palestine avec Zprobabel. 1 Esd., ii, 2. Dans II Esd., vii, 7, il est nommé Raamias. Voir col. 911.

    1. RAHUEL##

RAHUEL (hébreu : Re’û'él ; Septante : ’Payeur, /.), nom, dans la Vulgate, d’un Édomite et d’un Benjamite qui portent dans le texte hébreu le même nom que le beau-père de Moïse, écrit Raguël par saint Jérôme. Voir Raguel, col. 932.

1. RAHUEL, un des fils d’Ésaû, par Basemath. Il fut père de Nahath, de Zara, de Somma et de Méza. Gen., xxxvi, 4, 10, 13, 17 ; I Par., i, 35, 37.

2. RAHUEL, fils de Jébanias et père de Saphatias, de la tribu de Benjamin. Il figure dans la généalogie d’Ela, un des chefs des Benjamites qui s’établirent à Jérusalem après la captivité. I Par., ix, 8.

RAiA (hébreu : Re’âydh, « Yah voit, pourvoit » ), nom de trois Israélites dans le texte hébreu. Dans la Vulgate, le nom de l’un d’entre eux, I Par., v, 5, est écrit Réïa.

. RAiA (hébreu : Re’âyâli ; Septante : ’Piôce ; Alexandrinits : ’Psïà), fils de Sobal, et petit-fils de Judas. Il eut pour fils Jahath. I Par., iv, 2.

2. RAIA (Septante : ’Païi, I Esd., Il, 47 ; ’Paaut,

II Esd., vii, 50), chef d’une famille de Nathinéens qui revint de Chaldée eii Palestine avec Zorobabel. IEsd., n, 47 : II Esd., vii, 50.

    1. RAISIN##

RAISIN, fruit de la vigne. Voir Vigke.

    1. RAISON##

RAISON (hébreu : binâh, da’at, Ijésbôn, mezimmdh, sêkèl, tebùnâh ; chaldéen : binâh, manda’, sokletdnû ; Septante : aîsS/iiriç, ’évvo’.a, voû ; , ’oive<71ç ; Vulgate : intellectus, intelligentia, mens, ralio, sensus), faculté de l’âme au moven de laquelle elle connaît, juge, dirige la volonté et préside à tous les actes conscients de la vie naturelle. Les écrivains sacrés ne distinguent pas les facultés de l’âme avec autant de précision que nous pouvons le faire. Aussi les mots qui correspondent à l’idée de raison ont-ils des sens assez larges, marquant tentôt la faculté elle-même tantôt son exercice, tantôt même Son résultat. À ces mots il convient de joindre celui de lêb, « cœur », parce qu’en hébreu le cœur est considéré comme le siège principal de la pensée et du raisonnement. Voir Cœur, t. ii, col. 823. Cf. Frz. Delitzsch, System der biblischen Psychologie, Leipzig, 1861, p. 166-187.

1° Sa source. — En Dieu résident la sagesse, le conseil, l’intelligence, Job, xii, 13 ; il est par conséquent la raison suprême. Lui seul peut donner l’esprit de sagesse, d’intelligence, de conseil, de connaissance. Is., xi, 2. « C’est l’esprit mis dans l’homme, le souffle du Tout-Puissant qui lui donne l’intelligence. » Job, xxxii, 8. Le Verbe même dé Dieu éclaire tout homme, Joa., i, 9, et la raison de l’homme n’est pas autre chose que

cette illumination divine. Dieu a donné aux hommes le discernement, un cœur pour penser ; il les a remplis de science et d’intelligence, il leur a fait connaître le bien et le mal, il a mis son œil dans leurs cœurs pour leur montrer la grandeur de ses œuvres. Eccli., xt, 5-7. La sagesse de Dieu « nourrit l’homme du pain de l’intelligence et lui donne à boire l’eau de la sagesse. » Eccli., xv, 3. Notre-Seigueur voulut lui-même ouvrir le sens à ses Apôtres afin qu’ils comprissent les Écritures. Luc, xxiv, 45. Saint Paulassure â son disciple que Dieu lui donnera l’intelligence en toutes choses. II Tim., ii, 7. « Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître le vrai » Dieu. I Joa., v, 20. En somme, c’est par sa raison que l’homme est créé à l’image de Dieu. Gen., 1, 27.

2° Son pouvoir. — La raison a été donnée à l’homme pour le rendre capable de connaître les choses de l’ordre naturel. Si nous sommes incapables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes, Il Cor., m, 5, c’est dans l’ordre surnaturel. « L’homme naturel, » c’est-à-dire celui qui ne pense qu’avec les seules lumières de la raison, « ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, parce qu’elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est par l’Esprit qu’on en juge. » I Cor., ii, 14. Il y a donc tout un domaine dans lequel la raison est incapable de pénétrer à l’aide de ses seuls moyens. Néanmoins, elle a sa puissance propre, continuellement supposée dans toute la Sainte Écriture, et il faut tout d’abord qu’elle entre en exercice pour que l’homme puisse arriver à la connaissance des choses de Dieu et à la pratique du devoir. Dans le Pentateuque, Moïse s’adresse sans cesse à la raison des Hébreux, pour leur faire comprendre ce que Dieu a fait pour eux, ce qu’ils doivent faire pour lui, et les conséquences qui résulteront pour eux de leur obéissance ou de leur infidélité. Il leur commande d’aimer Dieu de tout leur cœur et de toute leur âme, Deut., xxx, 6, ce qui, dans la langue hébraïque, implique, toute la raison, tout l’esprit, comme dira Nôtre-Seigneur. Matth., xxii, 37 ; Marc, XII, 30, 33. Les auteurs des livres sapientiaux n’ont pour but que d’inculquer â la raison la connaissance et l’amour du devoir. Les prophètes interpellent à chaque instant la raison pour lui faire reconnaître ses torts et la mettre à même de prendre les décisions les plus avantageuses pour la nation et pour les individus. Dans l’Évangile, le Sauveur fait appel à la raison de ses auditeurs. Matth., xv, 17 ; xvi, il ; Marc, vii, sl8 ; viii, 21, etc. ; il leur demande s’ils ont compris, Marc, xiii, 51, constate que leur jugement a été correct. Luc, vii, 44. Il argumente souvent avec les docteurs et excite leur raison à comprendre la portée de ses enseignements et de ses miracles. C est encore à leur raison qu’il demande de comparer ses propres actes avec les annonces des prophètes. Joa., v, 39. Saint Paul déclare aux Romains, i, 20, que la raison peut et doit parvenir à la connaissance de Dieu ; « car ses perfections invisibles, son éternelle puissance et sa divinité sont, depuis la création du monde, rendues visibles à l’intelligence par le moven de ses œuvres. » La raison a donc un pouvoir certain dans l’ordre des connaissances naturelles ; ces connaissances peuvent même s’élever très haut, puisque, par sa raison, l’homme arrive à acquérir la notion certaine de Dieu et de son existence ! et une idée suffisante de ses perfections. Cf. Act., xvii, 27.

3° Ses limites. — La raison est bornée, par le fait même qu’elle est créée. L’homme ne peut donc « comprendre l’œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu’à la fin, » Eccle., iii, 11 ; il n’en saisit qu’une partie, et encore assez imparfaitement, bien qu’avec une certitude suffisante. Les derniers chapitres du livre de Job, xxxviii-XLii, ont pour but de montrer que la raison