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RACHEL — RAFRAICHISSEMENT


sir Muses Montefiore. Le tombeau est dans l’intérieur de l’édifice. C’est un monument en forme de double plan incliné, comme un de nos toits ; sa hauteur est de trois à quatre mètres ; sa surface est recouverte d’arabesques en stuc. Mais si le monument est moderne, sa position répond parfaitement au texte de la Genèse. Le tombeau y est mentionné comme existant au temps de Moïse. Sept cents ans plus tard, Samuel l’indique à Saûl. I Reg., x, 2. Saint Jérôme le cite plusieurs fois. Epist. cviii, 10, t. xxii, col. 884 ; Adv. Jovin., i, 19, t. xxiii, ’col. 237. Arçulphe (h, 7) le décrit au vn « siècle comme surmonté d’une pyramide, et il mentionne une stèle érigée par Jacob. Édrisi, géographe arabe du XIIe siècle, dit que sur ce tombeau sont douze pierres placées debout en mémoire dés douze tribus. Ainsi, par suite d’une tradition constante, juifs, chrétiens et musulmans saluent en ce lieu la sépulture de la gracieuse épouse de Jacob. » Chauvet-Isambert, Syrie, Palestine, Paris, 1890, p. 349 ; cf. Josèphe, Ant. jud., I, XXI, 3 ; Socin-Benzinger, Palàstina und Syrien, Leipzig, 1891, p. 123 ; Le Camus, Notre voyage aux pays bibliques, Paris, 1894, t. i, p. 389. — Rachel était l’épouse de prédilection de Jacob ; de là le grand amour qu’il porta toujours aux deux fils qu’il tenait d’elle, Joseph et Benjamin. Aussi, dans le souvenir des Israélites, Racbel prenait-elle le pas sur sa sœur Lia. Ruth, iv, 11. — On lit dans Jérémie, xxxi, 15 :

Une voix a été entendue à Rama,

Des lamentations et des pleurs amers ;

Rachel pleurant ses enfants,

Elle refuse d’être consolée

Parce que ses enfants ne sont plus.

Le prophète fait allusion à l’exil d’Israël. Du haut de la colline de Rama, d’où l’on domine le pays d’Éphra’im, Rachel, mère de Joseph et par conséquent aïeule d’fcphraïm et de Manassé, est représentée comme pleurant ses enfants disparus. Saint Matthieu, ii, 17, 18, applique ces paroles au massacre des innocents, sur le territoire de l’ancienne tribu de Benjamin, second fils

de Rachel.

H. Lesêtre.
    1. RACINE##

RACINE (hébreu et chaldéen : soréi ; Septante : pfSct ; Vulgate : radix), organe au moyen duquel la plante puise dans le sol l’humidité et les éléments nécessaires à sa nutrition.

I. Au sens propre. — La plante ne peut pas végéter sises racines ne trouvent pas l’humidité indispensable. Matth., xiii, 6 ; Marc, iv, 6. Desséché jusqu’à la racine, l’arbre meurt. Marc, xi, 20. Si, avant qu’il soit mort, ses racines rencontrent l’eau, il peut revivre. Job, xiv, 8. Pour le faire périr sûrement, on coupe sa racine avec la cognée. Matth., iii, 10. Il y a des racines qui possèdent des propriétés nutritives ou médicinales ; la connaissance de ces propriétés a été attribuée à Salomon. Sap., vii, 20. Il fallait être réduit à une bien grande misère pour se nourrir de la racine du genêt. Job, xxx, 4 ; voir Genêt, t. iii, col. 185.

2° Au sens figuré,-r Les écrivains sacrés donnent le nom de racine à tout ce qui, dans un être quelconque, remplit un rôle analogue à celui de la racine dans la plante. — 1. Israël est comme une vigne plantée parle Seigneur dans la terre de Chanaan ; il y a enfoncé et étendu ses racines, c’est-à-dire il y a fixé sa vie matérielle et sa vie nationale et il y a prospéré. Ps. lxxx (lxxix), 10 ; Ezech., xvii, 6, 7, 9. Pour lui faire place, Dieu a détruit les racines de l’Amorrhéen. Ara., ii, 9. La racine d’Éphraïm a été complètement desséchée. Ose., ix, 16. Juda, à son tour, sera transporté ailleurs, mais ce quien reviendra poussera des racines dessous et des fruits dessus, c’est-à-dire prospérera de nouveau. IV Reg., xix, 30 ; Is., xxxvii, 31. Le peuple juif, héritier des anciennes promesses, a été la

racine sur laquelle a vécu ensuite le peuple converti de la gentilité. Rom., xi, 16-18. Autrefois, Assur plongeait ses racines dans 1 les eaux abondantes, il était prospère et puissant. Ezech., xxxi, 7. — 2. Le juste, béni de Dieu, a ses racines arrosées par les eaux. Job, xxix, 19 ; Jer., xvii, 8. Sa racine ne sera pas ébranlée et elle donne son fruit. Prov., xii, 3, 12. — 3. L’impie lui aussi étend ses racines. Job, v, 3 ; Jer., xii, 2. Mais ces racines sont semblables à la pourriture, Is., v, 24 ; elles s’entrelacent entre les pierres, Job, viii, 17 ; Eccli., xl, 15 ; se desséchent, Job, xviii, 16 ; n’ont pas de profondeur. Sap., iv, 3. Le Seigneur les arrache, Ecc)i., ix, 18, et les fils des méchants ne poussent pas de racines, Eccli., xxiii, 35. Le jour du Seigneur ne laissera aux impies ni racines ni rameaux. Mal., iv, 1. Toutes ces images signifient que la prospérité du méchant ne peut être qu’éphémère. — 4. À une racine sont comparés ceux qui donnent naissance à une postérité. La racine de Jessé a produit un rejeton qui est le Christ. Is., xi, 1 ; Rom., xv, 12 ; Apoc, v, 5 ; xxii, 16. "Voir t. iii, fig. 185, col. 937. Des successeurs d’Alexandre sortit une racine d’iniquité, Antiochus Épiphane. I Mach., i, 11 ; cf. Dan : , xi, 7. Nabuchodonosor fut puni, mais Dieu lui laissa sa souche avec ses racines, Dan., iv, 12, 20, 23, c’est-à-dire la possibilité de recouvrer sa royauté.

— 5. Certaines causes sont comme la racine des effets qu’elles produisent. À qui a été révélée la racine de la sagesse ? Eccli., i, 6. Cette racine ne périt pas, Sap., m, 15, et elle s’est répandue au milieu du peuple élu. Eccli., xxiv, 13. La connaissance de Dieu est la racine de l’immortalité. Sap., xv, 3. La racine d’un procès est le motif de condamnation. Job, xix, 28. La cupidité est la racine de tous les maux. I Tim., vi, 10. Il y a une racine produisant le poison et l’absinthe, Deut., xxix, 18, et une racine d’amertume. Heb., xii, 15. Sous ces images sont signalés aux Israélites et aux chrétiens les péchés et les vices qui attirent le malheur et sèment la discorde. Les âmes faibles, succombant aisément à la tentation, ne permettent pas à la parole de Dieu de prendre racine en elles. Matth., xiii, 21 ; Marc, iv, 17 ; Luc, viii, 13. — 6. Par analogie, on donne le nom de racine à ce qui occupe la partie inférieure d’une chose et lui sert de soutien. Il est question de la racine des pieds, Job, xiii, 27, de la racine de la mer, Job, xxxvi, 30, de la racine d’un lieu, Gen., xxxv, 8, et surtout de la racine des montagnes, Exod., xix, 17 ; xxiv, 4 ; xxxii, 19 ; Deut., iii, 17 ; iv, 11, 49 ; I Reg, xxv, 20, de celle de l’Hermon. Jos., xi, 3. Israël restauré poussera ses racines comme le Liban. Ose., xiv, 6. Les mineurs ébranlent les montagnes dans leurs racines. Job,

xxviii, 9.

H. Lesêtre.
    1. RADDAÏ##

RADDAÏ (hébreu : Baddaï ; Septante : ’PaSSai, dans le Codex Alexandrinus ; Vaticanus : ZaBSoci [ZaëSac], un des frères de David, le cinquième des fils de Jessé. I Par., iv, 14. Il n’est nommé que dans ce seul passage de l’Écriture.

    1. RAFRAICHISSEMENT##

RAFRAICHISSEMENT (hébreu : meqêrâh, de qdrar, « être froid », Jud., Ill, 20, non rendu par les versions), soulagement contre la grande chaleur. — 1° On prenait le frais dans une chambre haute, Jud., m, 20, sous un péristyle. II Mach., iv, 46, etc. La rosée rafraîchit les ardeurs du vent d’Orient. Eccli., xviii, 16. En enfer, le mauvais riche demande que Lazare lui vienne rafraîchir la langue. Luc, xvi, 24. — 2° Au sens figuré, le rafraîchissement désigne un bien moral analogue au bien physique que produit la fraîcheur quand il fait grand chaud, Saint Pierre appelle temps de rafraîchissement, a.'izty>Ze, ia< ; , rrefrigerii, celui où les Juifs convertis consentiront à recevoir la grâce de Jésus-Christ. Act., iii, 20. Notre Seigneur prédit qu’à la fin des temps, l’iniquité croissant, la foi d’un grand