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RABBI — RABSACËS


au mot Abi ; Dessauer, Aramâisches Wôrterbuch, p. 216.

C’estdu mot rabbi que dérive le substantif « rabbin », qui sert à désigner actuellement les ministres principaux du culte judaïque, dont les fonctions sont de prêcher, de célébrer les mariages, etc. De rabbi vient aussi, d’après la prononciation ribbi ou rebbi, qu’on rencontre sur des inscriptions juives relativement récentes, le titre rebb, octroyé par les juifs contemporains à quiconque, chez eux, possède quelque connaissance du Taîmud. Voir la Revue des Études juives, t. vi, p. 205 ; Corpus inscript, lalin, , t. îx, n. 648 et 6220 ; L. Kompert, Scènes du Ghetto, trad. franc., Paris, 1859, p. 11, n. 1.

Bibliographie. — Buxtorf, De abbrevialuris hebraicis, Bâle, 1640, p. 172-177 ; W. mil, De Hebrœorum rabbinis seu magistris, léna, 1746, in-4° ; , 1. A. Othon, Lexicon rabbinico-philologicum, in-12, Altona, 1757, p. 560-563 ; J. Hamburger, Real-Encyclopâdie furBibel und Talmud, in-8°, t. ii, Strelitz, 1883, p. 943-944 ; J. Levy, Neuhebrâisches und chaldâisches Wôrterbuch ùber die Talmudim und Midraschim, in-4°, t. iv, Leipzig, 1889, p. 409-410, 416-417 ; G. Dalman, Die Worte Jesu, in-8°, t. i, Leipzig, 1898, p. 267-268, 272280 ; Leopold Loew, Gesammtl. Schriften, in-8°, t. iv, 1898, p. 211-216. L. Fillion.

    1. RABBINIQUES##

RABBINIQUES (BIBLES). On appelle ainsi les éditions de la Bible hébraïque qui contiennent avec le texte original les commentaires de rabbins célèbres. On leur donne aussi le nom de mVni mNipn, Migr’aôt gedôlôt, « grandes Bibles ». — 1° La première Bible rabbinique est celle de Bomberg, 4 in-f » ou in-4°, Venise, 1516-1517, dont Félix Pratensis dirigea l’impression, t. ii, col. 2187. Voir Bomberg, t. i, col. 1844.

— 2° Cette première édition, ayant été critiquée par les juifs, Bomberg en publia une seconde, également à Venise, 4 in-f », 1524-1525, sous la direction de Jacob ben Chayim (né à Tunis vers 1470, converti au christianisme dans sa vieillesse et mort vers le milieu du xvi » siècle). — 3° Une nouvelle édition de la Bible de Bomberg, avec des modifications, fut publiée à Venise en 1546-1548 sous la direction de Cornélius Adelkind (t. i, col. 215). — 4° La quatrième édition de la Bible de Bomberg, 4 in-f°, Venise, 1568, par Jean de Gara, fut revue par Isaac ben Joseph Salam et Isaac ben Gerson Trêves et éditée avec divers changements. — 5° La cinquième édition, publiée à Venise, 4 in-f », 16171619, par Pietro et Lorenzo Bragadin, sous la direction de Léon de Modène (né à Venise, le 23 avril 1571, mort dans cette ville en 1648) et d’Abraham Chaber-Tob ben-Solomon Chayim Sopher. C’est à peu de chose près une reproduction de la précédente. Elle porte l’imprimatur du censeur René de Modène, 1626.. — 6° La sixième édition, éditée par Jean Buxtorf, parut à Bâle., 2 in-f », 1618-1619. — 7° La septième édition, connue sous le nom de Bible d’Amsterdam, fut éditée dans cette ville en 4 in-f°, 1724-1727, par Moses Frankfurter. C’est la plus estimée des Bibles rabbiniques. Elle a pour base les éditions de Bomberg et « lie reproduit tout ce qu’elles contiennent, ainsi que ce qui se trouve dans la Bible de Buxtorf, avec des additions nouvelles, Onkelos, la grande Massore, les commentaires de Raschi, d’Abenesra, de Kimchi, etc. ; les variantes des manuscrits orientaux et occidentaux, les différences du texte de Ben-Ascher et de Ben-Naphthali, recueil important pour la critique du texte hébreu. — 8° Mentionnons une dernière Bible rabbinique publiée à Varsovie par Lebenson, 12 petits in-f », 1860-1868, qui renferme,-outre le texte hébreu, les Targums, la grande et la petite Massore, les variantes de Ben-Ascher et de Ben Naphthali, et divers commentaires dus à des rabbins.

RABBONI. C’est le mot rabbân ou rabbôn, avec le suffixe î ; plus simplement peut-être, ’d’après divers auteurs, une autre forme de rabbi. Voir ce mot. Dans le grec des Évangiles, paëoovî d’après le texte reçu, Vulgate : rabboni ; paëëouvi ou paëëovivei d’après de nombreux manuscrits. Ce titre apparaît deux fois seulement dans le Nouveau Testament. 1° Marc, x, 51, l’aveugle de Jéricho s’écrie : « Rabboni, que je voie. » 2° Joa., xx, 16, Marie Madeleine interpelle par ce même nom le Sauveur ressuscité, après l’avoir reconnu dans le jardin. Saint Jean traduit rabboni par StSioxaXs. — Voir J. Dalman, Die Worte Jesu, in-8°, t. î, Leipzig, 1898, p. 279. L. Fillion.

    1. RABBOTH##

RABBOTH (hébreu : hd-Rabbif ; Septante : Codex Vaticanus.AaêeipoSv ; Codex Alexandrinus : PaggtM), ville de la tribu d’Issachar, mentionnée une seule fois dans la Bible, Jos., xix, 20. Elle se trouve citée entre Anaharath, aujourd’hui très probablement En-Na’urah, sur la partie septentrionale du Djebel Dâhy, et Césion, appelée aussi Cédés, et représentée sous ce dernier nom par Tell Abu Qudéis, au sud-est d’El-Led/djûn. Voir la carte d’Issachar, t. iii, col. 1008.. Mais ces deux points ne nous servent guère pour l’identification de Rabboth. Il faut descendre jusqu’au sud-est de Djénîn pour rencontrer un nom correspondant à celui-là. Ce nom est Râbd, qui représente bien l’antique dénomination. Le village n’a aucune importance ; on remarque, au nord-ouest, des citernes parmi des ruines. Cf. V. Guérin, Samarie, t- î, p. 336 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, t. ii, p. 227228 ; ’A. Buhl, Géographie des allen Palàstina, Leipzig, 1896, p. 204. Cette identification est regardée au moins comme probable par les différents auteurs. Rabbît fut une des villes prises par Sésac du temps de Roboam. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient,

6e édit., 1904, p. 422.

A. Legendre.
    1. RABDOMANCIE##

RABDOMANCIE, divination au moyen de bâtons ou d’objets analogues. — II en est question dans deux passages bibliques. Ezech., xxi, 26 ; Ose., IV, 12. D’après saint Jérôme, In Ezech., vii, 21 ; In Ose., i, 4, t., xxv, col. 206, 850, il y est "en effet question de bélomancie et de rabdomancie, divination par les traits ou par les bâtons. Le bârû ou devin babylonien « levait le cèdre, » c’est-à-dire probablement un bâton de ce bois servant à ses présages. Cette verge divinatoire paraît désignée dans les textes par le mot gU-Hm. Cf. Martin, Textes religieux assyriens et babyloniens, Paris, 1903, p. 220, 228 ; Lagrange, Etudes sur les religions sémitiques, Paris, 1905, p. 236. Chez les Arabes nomades, le prêtre rendait des oracles pour indiquer ce qu’il y avait à faire, par exemple entreprendre la guerre ou y renoncer. La réponse était fournie au moyen de flèches ou de bâtons. Cf. Lagrange, Études, p. 218. Le bâton sémitique a quelque analogie avec le lituus de l’augure romain, bâton recourbé en crosse et servant à tracer des lignes idéales dans le eiel pour deviner l’avenir. Cf.’Cicéron, Divinat., 1, 17 ; Tite Live, I, 18. Le bâton du bàrû et celui de l’augure n’avaient qu’un pouvoir magique ou fictif. La rabdomancie à laquelle les prophètes font allusion n’était en réalité qu’un appel au sort. Le Prqtévangile de Jacques, 8, 9, imagine une scène de rabdomancie compliquée de surnaturel pour expliquer le choix de Joseph comme époux de Marie. Le Coran, iii, 39, se réfère à ce récit. Voir Divination,

t. ii, col. 1444.

H. Lesêtre.
    1. RABSACÈS##

RABSACÈS, hébreu : nptfai, rabsaqêh ; Septante : ’PaëoixY) ; , Pa^âxTi ; . Ce mot n’est ni un nom propre comme l’avaient admis beaucoup de versions et d’interprètes anciens, ni un composé hébreu signifiant « grand échanson » formé de rab, « grand, chef », et saqêh