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Q

Q. Voir Qoph, dix-neuvième lettre de l’alphabet hébreu.

    1. QADIM##

QADIM (hébreu : onp nn ; Septante : ave[xoc v6 toç ; Sv£[noç -/tâucnov v<Jto ;  ; Vulgate : ventus urens, spiritus vehemens ; ventus auster ; Q>ip ; xavsuv ; ardor, « stus, tienfws urens), vent de l’est. Qâdîni seul se dit par ellipse pour rûah qâdim. Quoiqu’il désigne le vent d’orient, on ne doit pas toujours prendre cette expression dans un sens rigoureux, les Orientaux désignant assez vaguement sous le nom de vent d’est tout vent qui souffle entre le nord et l’est, et entre l’est et le midi. Les traducteurs grecs l’ont traduit par ave[io ; xa’j<7wv, xavauv, de même que la Vulgate par ventus urens, ardor, xstus, parce que le trait le plus caractéristique de ce vent en Palestine, c’est qu’il est brûlant. Mais les Septante ont rendu qàdîm dans six passages, Exod., x, 13 (2 fois) ; xiv, 21 ; Job, xxxviii, 24 ; Ps. lxxvii, 26 ; Ezech., xxvii, 26, par votos, « vent du midi », parce que, en Egypte, il y a deux vents brûlants ; le premier, le khamsin, souffle du sud et non de l’est, et le second, le simoun, souffle du sud-est et du sud-sud-est. M. Lane, Manners and Customs of the modem Egyptians, 1837, 1. 1, p. 2-3. Dans la vallée du Nil, le vent d’est est plutôt frais, à rencontre du vent du sud.

1° Au sens propre. — Le vent d’est est très violent en Palestine et brûlant. Quand il y souffle plusieurs jours, au mois de mai, de juin, de juillet et d’août, il est désastreux pour les récoltes, pour les céréales et pour les vignobles, comme pour les navigateurs sur la Méditerranée. Job, xiv, 2 ; xv, 2 ; Ps. xlviii, 7 ; cm, 5 ; Is., xl, 7 ; Ezech., xvii, 10 ; Ose., xiii, 15 ; Jon., iv, 8 ; cf. Gen., xli, 6, 23. Ce vent traverse avant d’arriver en Palestine les sables de l’Arabie déserte, ce qui lui fait donner aussi le nom de « vent du désert », Job, i, 19 ; Jer., xiii, 24 ; il brûle et enfièvre comme le sirocco. Ezech., xvii, 10 ; xix, 12, etc.’Cf. Jac, i, 11. « Le vent d’est, privé d’ozone, dit Bædeker, Palestine et Syrie, 1882, p. 48, absorbe toute humidité et s’il fond sur les moissons avant l’époque de leur maturité, il détruit parfois toutes les espérances du moissonneur. Il dure souvent plusieurs jours de suite et élève le thermomètre à 40 degrés et plus. De temps à autre, il souffle par vives rafales ; pendant qu’il règne, l’atmosphère est ordinairement voilée. Il exerce sur l’homme une action énervante accompagnée d’insomnies et de maux de tête. » Cf. Palestine, t. iv, col. 2027.

2° Au sens figuré. — La violence du qâdim et les maux qu’il produit ont donné naissance à diverses métaphores dans les Livres Saints. Ce mot désigne un discours véhément, plein de malice, dans Job, xv, 2 ; il devient synonyme de calamités et de maux divers spécialement de la guerre, Is., xxvii, 8 ; Jer., xviii, 17 ; Ezech., xvxi, 10 ; xix, 12 ; xxvii, 26 ; Ose., xiii, 15 ; du jugement de Dieu, Job, xxvii, 21 ; suivre le qâdim, c’est suivre une voie funeste. Ose., xii, 1. « Tes rameurs, dit Ézéchiel en parlant de Tyr, xxv, 26, t’ont fait voguer

sur les grandes eaux, le qâdim t’a brisé au milieu de la mer. »

    1. QANAH##

QANAH (VALLÉE DE), ou vallée des Roseaux, vallis Arundineti dans la Vulgate. Jos., xvi, 8 ; xvii, 9. Voir Cana i, t. ii, col. 104.

    1. QARQOR##

QARQOR (Septante : Kapxâp ; Alexandrinus et Eusèbe : Kapx.i), nom d’une ville située à l’est du Jourdain. La Vulgate n’a pas conservé ce nom propre et elle l’a traduit par requiescebant : « (Zébée et Salmana) se reposaient, » au lieu de : « Zébée et Salmana (qui s’étaient enfuis après leur défaite par Gédéon) étaient (arrivés) à Qarqôr, avec (le reste de) leur armée, » comme le porte le texte hébreu. Les deux chefs madianites se croyaient là en sécurité, à l’abri de toute poursuite. Mais Gédéon les atteignit à l’improviste, battit les quinze mille hommes qui étaient avec eux et s’empara de leur personne. La situation précise de Qarqôr est inconnue. D’après le récit des Juges, viii, 10-11, cette localité était située à l’est du Jourdain, à une distance inconnueau ; delà de Socoth et de Phanuel, vers le sud, à l’est de Nbbé et de Jegbaa (voir Nobé 2, t. iv, col. 1655 ; Jegbaa, t. iii, col. 1218), peut-être dans le voisinage de Rabbath-Ammon. Voir la carte de la tribu de Gad, t. iii, col. 28. Eusèbe et saint Jérôme, dans VOnomasticon, édit. Larsow et Parthey, 1862, p. 252, 253, disent que, de leur temps, Qarqôr (Kapxdt, Carcar) s’appelait Carcaria, petit fort à une j ournée de distance au nord de la ville de Pétra, qui paraît être le Mons regalis, « Mont royal » des Croisés. On objecte contre cet emplacement qu’il est trop méridional. Le site de Qarqôr reste encore un problème.

    1. QEDÉSCHIM##

QEDÉSCHIM, QEDÉSCHOTH (hébreu : qedêslm, qedêsôl), prostitués des deux sexes qui par la plus étrange aberration morale s’imaginaient honorer Astarthé ou d’autres dieux infâmes en se livrant à l’impudicité. Num., xxv, 1-4 ; I (III) Reg., xv, 12 ; xxii, 47 ; cf. xiv, 24 ; ’II (IV) Reg., xxiii, 7 ; Job, xxiii, 14 ; Ose., iv, 14. Cf. Hérodote, i, 199. Le mot hébreu signifie « consacré », voué au culte. Il correspond au grec UprfSouXoç, mais, dans les Septante, les qedêSîm.sonX appelés nopveJtov ; <TÛv2e<T(ji.oç, I Reg., xiv, 24 ; zaSrjui’tJL, IV Reg., xxiii, 7 ; ïeTeXE<T(ievoi, III Reg., xxii, 47 (Vulgate : scortator, effeminati), et les qedêSôt, rcopvïj (Vulgate : nieretrix), Deut., xxiii, 17 (hébreu, 18). Les qedêsîm sont désignés aussi sous le nom de « chiens » dans le texte original et dans les versions, Deut., xxiii, 18 (hébreu, 19), et les hiérodules des deux sexes sont sévèrement condamnés. Voir F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iv, p. 506-512. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 1196-1197 ; S. Jérôme, In Ose., iv, 14, t. xxv, col. 851. =

QERI, « lis », c’est-à-dire ce qu’il faut lire, dans les Bibles massorétiques. Voir Keri, t. iii, col. 1889.