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PYRAMIDE — PYTHONISSE

bée éleva sept pyramides sur les tombeaux de son père et de ses frères à Modin. I Mach., xra, 28. Voir ModiN, t. iv, col. 1186. Sur les pyramides d’Egypte, voir Flinders Pétrie, The Pyramids and Temples of Gizeh,

in4° ; Londres, 1883.

H. Lesêtre.
    1. PYRRHUS##

PYRRHUS (grec : Iluppo ; ), père de Sopater de Bérée, l’un des compagnons de saint Paul. Act., xx, 4. On ne connaît de lui que son nom. Il est omis dans certains manuscrits, maïs il se lit dans un grand nombre et dans la Vulgate latine ; on admet communément l’authenticité de la leçon. C’est le seul cas du Nouveau Testament où le nom patronymique est ajouté à un nom propre à la manière grecque : Sopater Pymhi. Peut-être cela indique-t-il qu’il était de famille noble. Voir Sopater.

    1. PYTHON##

PYTHON (hébreu : 'ô6 ; Septante : iyya<iTp{[jiu90 ;  ; "Vulgate : pytho), esprit qui fait parler le devin, spécialement le nécromancien. Voir Divination ; Évocation des MORTS, t. ii, col. 1446, 2128. — 1° Les Septante traduisent ordinairement '6b par ÈYYa<7rp ! [rj60ç, « ventriloque ». La ventriloquie est l’art de parler sans remuer les lèvres et en modifiant la voix dé telle sorte qu’elle semble venir de tout autre que de celui qui parle. Un sujet qui a les prédispositions nécessaires et un exercice suffisant peut arriver ainsi à faire illusion à ceux qui l’entourent. Aujourd’hui encore des hommes se livrent à cet art singulier et réussissent à produire des effets surprenants. Cf. l’abbé de la Chapelle, Le ventriloque ou V engastrimythe, Londres, 1772. Beaucoup d’auteurs pensent que les oracles païens n'étaient qu’un effet de la ventriloquie pratiquée par les devins et les prêtres des dieux. Plutarque, De defect. oracul., 9, prétend que les pythons étaient tout simplement des ventriloques. Dans la fable, Python désignait un serpent énorme qui gardait l’oracle de Delphes et qu’Apollon mit à mort. Il en prit le nom d’Apollon Pythien, cf. Ovide, Metam., i, 438, et devint l’inspirateur de la pythie. Pour rendre ses oracles, la pythie s’asseyait sur un trépied au-dessus d’une ouverture d’où sortaient des vapeurs sulfureuses. Ces vapeurs produisaient en elle une excitation violente qu’on prenait pour l’action de l’esprit divin. Elle proférait alors des paroles incohérentes que les prêtres d’Apollon interprétaient et auxquelles ils donnaient la forme d’oracle. Il est clair que ces interprètes entendaient à leur convenance les exclamations de la pythie et prêtaient un sens à ce qui n’en avait pas. Cf. Fontenelle, Histoire des oracles, Paris, 1908, p. 86, 105. Cependant Platon, Conviv., trad. Aimé Martin, Paris, 1845, t. ii, p. 359, et Plutarque, De defect. oracul, , 7, croient à

l’influence de démons intermédiaires entre les dieux et les hommes dans l’inspiration de la pythie et des devins en générai. Cf. Dôllinger, Paganisme et judaïsme, trad. J. de P., Bruxelles, 1858, t. i, p. 292-294. Plutarque ayant identifié les pythons et les ventriloques, saint Jérôme rendit habituellement le grec èYYaorp£i<, u60ç par pytho, mot d’origine mythologique, qui a l’avantage de ne pas restreindre la divination à un simple phénomène naturel et de laisser supposer en elle une influence démoniaque. Le pseudo-Clément, Recognit, , iv, 20 ; Bomil., ix, 16, t. i, col. 1323, t. ii, col. 253, remarque en effet que « les pythons font de là divination, mais que nous les regardons comme des démons et les mettons en fuite. » Il est incontestable, que la supercherie n’explique pas tous les faits et que bien souvent les démons, pour abuser les hommes, ont dû intervenir dans la production de ces phénomènes. — 2° La loi mosaïque portait la peine de la lapidation contre ceux-qui évoquaient les esprits ou se livraient à la divination. Lev., xx, 27 ; Deut., xviii, 11. — Sur le cas de la pythonisse d’Endor, I Reg., xxviii, 7, 8 ; I Par., x, 13, voir t. ii, col. 2128. — Le roi Manassé favorisa de tout son pouvoir l’influence des devins, IV Reg., xxi, 6, que Josias chercha ensuite à faire disparaître. IV Reg., xxiii, 24. — Isaïe, viii, 19, mentionne les devins qui « parlent d’une voix sourde en chuchotant. » Il dit, xxix, 4, , de Jérusalem humiliée et châtiée :

Ta voix viendra de terre comme un 'ôb,

Et ta parole de la poussière comme un murmure.

Ces expressions laissent soupçonner des pratiques comme celle de la ventriloquie. Le démon n’inspirait pas toujours les devins ; il trouvait souvent son compte dans leurs seules supercheries et dans les mensonges au moyen desquels ils combattaient les vrais prophètes. — À Philippes, saint Paul et Silas rencontrèrent une jeune fille qui avait un esprit python, îivEvfioc twôwv, spiritus pytho. Elle les poursuivit longtemps en les proclamant serviteurs du Très-Haut venus pour enseigner la voie du salut. Il ne s’agissait pas là de ventriloquie, mais de possession véritable. La jeune fille rapportait grand gain à ses maîtres par sa divination, et il est à croire que le démon qui l’inspirait voulait accaparer à son profit et faire attribuer à son influence l’action merveilleuse des deux Apôtres. : Saint Paul coupa court à cette obsession en commandant à l’esprit de sortir de la jeune fille. Dès lors, celle-ci fut réduite à l’impuissance, Act., xvi, 16-18. H.Lesetre.

PYTHONISSE. Voir Python ; Évocation des morts, t. ii, col. 2129.

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DICT. BÇ^WLE.

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