Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/457

Cette page n’a pas encore été corrigée
895
896
PYGARGUE — PYRAMIDE


nombreuses, dans le Sahara, la Nubie, PÉgypte et l’Arabie. Elle est bien connue des Bédouins, qui la rencontrent au sud de la mer Morte. La forme de ses cornes, permet de la distinguer facilement de l’oryx et du bubale. C’est un bel animal, qui a près de trois pieds et demi de haut aux épaules et dont les cornes ont deux pieds et demi de long. Il est tout blanc, avec une courte crinière noire et une nuance fauve sur les épaules et le dos. Cf. Tristram, The natural hislory of

the Bible, Londres, 1889, p. 126.

H. Lesêtre.
    1. PYGMÉES##

PYGMÉES (hébreu : Gammadîm ; Septante : ç-iXaxe ;  ; Théodotion : rou.ta ?îu. ; "Vulgate : Pygmxi), nom d’un peuple qui fournissait des archers à Tyr. Ezech., xxvii, 11. La véritable signification de ce nom a été problématique pour les anciens traducteurs euxmêmes qui l’ont rendu de manières fort différentes. Les Septante ont traduit ç-jXaxe ; , « des gardes », comme s’ils avaient les Sômrîm ; Symmaque, divisant le nom, a lu gâm Mâdîm, « et aussi les Mèdes ; » la paraphrase chaldaïque, dérivant le mot de Gomer, a entendu les Cappadociens qu’elle prend pour les descendants de Gomer. Cf. Ezech., xxxviii, 6. Les rabbins, de même qu’Aquila et la Vulgate, rattachent Gammadimk gômèd, « coudée », cf. Gesenius, Thésaurus, p. 292, parce qu’ils ont cru que ce mot signifiait « des hommes d’une coudée », c’est-à-dire les Pygmé s, dont le nom vient de tcuyM » « P°ing, coudée ». Mais Saint Jérôme, In Ezech., xxvii, 11, t. xxv, col. 252, donne une autre étymologie : Pygmxi sunt, dit-il, hoc est, bellatores et ad bella promptissimi, ômb tîiç iru-fu, ^ ; , 9*** greeco sermone in « certamen » vertitur. Quoi qu’il en soit de cette étymologie, les modernes ont donné des explications encore plus diverses mais purement conjecturales, quoique plusieurs traduisent encore par « hommes vaillants, braves soldats ». Le contexte d'Ézéchiel, décrivant les auxiliaires de Tyr, semble exiger un nom de peuple, et on l’admet assez généralement aujourd’hui, mais on ne connaît pas de ville du nom de Gamad. Le P. Knabenbauer, Comment, in Ezech., 1890, p. 272, pense avec Cornill que nnoi est une altération de nnia, les Samaréens, Gen., x, 18, qui habitaient entre Arvad et Émath (Hamath). D’autres pensent que ce sont les Gamales de Pline, H. N., Il, 93, édit. Lemaire, 1827, t. i, p. 418. « Pygmœi, dit Huré, Dictionnaire de philologie sacrée, édit. Migne, 1846, t. iii, col. 649, sont des peuples de Phénicie, braves à la guerre appelés en hébreu Gammadsei, Cubitales, parce qu’ils habitaient près de la mer, dans une langue de terre faite en forme de coude. Plin., ii, 91 (93). » — La découverte des lettres de Tell el-Amarna a fourni une explication nouvelle. Il y est question des Qamadu = Kutnidi, peuplade voisine de PHermon. Buhl, Gesenius' Handwbrterbuch, p. 156. Cf. Kamid el-Lauz, dans Ed. Robinson, Biblical Researches, 2e édit., 1856, t. iii, p. 425. Ces Qamadu peuvent être les Gammadim. Voir aussi Nègres, 3°, t. iv, col. 1562. — Ézéchiel, xxvii, 11, dit que les Gammadîm étaient sur les tours de Tyr, dont ils avaient la garde ; ils suspendaient leurs boucliers à ses murs. F. ViûoUROi’x.

    1. PYLE Thomas##

PYLE Thomas, théologien anglican, né en 1674 à Stodey dans le comté de Norfolk, mort à Swaffham dans le même comté le 31 décembre 1756. Après avoir étudié à Cambridge, il fut chargé de la paroisse de SainteMarguerite à Lynn et obtint une prébende à Salisbury. Il a publié : À paraphrase, with short and useful notes on the Books of the Old Testament, 4 in-8°, Londres, 1717-1725 ; À paraphrase with notes on the Révélation of St. John, , in-8°, Londres, Ï735 ; À paraphrase with notes on the Acts of the Apostles, and upon ail the Epistles, 2 in-8°, 1725 ; 3e édit., 1737. —Voir W. Orme,

Biblioth. biblica, p. 365.

B. Heurtebize.
    1. PYRALE##

PYRALE, insecte lépidoptère nocturne, dont la chenille est particulièrement nuisible à la vigne. Cette chenille (fig. 205) a le corps ras ou garni de poils rares et courts. Elle s’attaque aux arbres fruitiers. Elle vit dans les feuilles roulées en cornet, repliées sur leurs bords ou réunies ensemble. Certaines espèces se nourrissent aux dépens des bourgeons de la vigne : d’autres pénètrent à l’intérieur des tiges et des fruits. Toutes nuisent beaucoup à la vigne et empêchent la production du raisin. Il est dit au Deutéronome, xxviii, 39, que, si les Israélites sont infidèles, ils planteront la vigne et la cultiveront, mais ils n’en recueilleront rien,

205. — Pyrale. Au bas, à droite, cocon ; au-dessus, la chenille et devant elle la feuille de vigne à laquelle elle s’attaque. Au bas, à gauche, le papillon du pyrale. « parce qu’elle sera ravagée par les vers. » Sous le nom de ver, tolâ'at, o-x<o).y]?, vermis, le texte sacré désigne ici, comme dans plusieurs autres passages, une chenille. Celle qui devait ravager les vignes des Hébreux était probablement la chenille du pyrale, indépendamment des autres vers capables de nuire à la plante.

H. Lesêtre.

PYRAMIDE (grec : 7rjpa[juç ; Vulgate : pyramis), construction à base quadrangulaire, dont les quatre crêtes se rejoignent au sommet, et qui est destinée à servir de tombeau. — On a cru trouver une allusion aux pyramides d’Egypte, voir t. ii, fig. 534, col. 1613, dans ce passage de Job, iii, 13-15 :

Je dormirais, je me reposerais

Avec les rois et les grands de la terre,

Qui se sont bâti des hôrâbûf.

Les hôrâbôf sont ordinairement des endroits déserts, des « solitudes », quelquefois des ruines. Quelques auteurs ont pensé qu’il fallait lire ici hôrâmôt, des édifices, des mausolées. Cf. Rosenmûller, lobus, Leipzig, 1806, t. i, p. 96. D’autres préféreraient 'armenôt, cf. Buhl, Gesenius' Handivôrt., p. 276, à cause de l’arabe 'ahrâtn, qui veut dire « haute construction, pyramide », et de l’ancien égyptien amr, qui est le nom même de la pyramide. Le mot grec Ttupaftîç pourrait même n'être qu’une transposition de amr, précédé de l’article égyptien. Cf. Delitzsch, Dos Buch lob, Leipzig, 1876, p. 71. L’allusion aux pyramides est, sinon probable, du moins possible de la part de l’auteur de Job, si bien informé des choses d’Egypte. — Simon Mâcha-