Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/456

Cette page n’a pas encore été corrigée

PUTIPHAR — PYGARGUE

894

serviteur, xli, 12. La seule chose qui fasse difficulté, c’est qu’il est désigné aussi sous. le titre de sar hattabbahîm, et la prison elle-même est appelée la prison du sar hat-tabbahim, xl, 3 ; xli, 10. Mais le gouverneur de là prison, en vertu même de son titre et comme ayant des gardes sous ses ordres, pouvait bien être sar hat-tabbahim, quoique à un degré inférieur à Putiphar. Ce que nous savons de la hiérarchie égyptienne, de l’accumulation des titres sûr un même personnage, du nombre des titulaires pour une désignation honorifique, ne s’oppose pas à eette explication. Une autre solution est celle de Delïtzsch, Die Genesis, t. ii, 2e édit. p. 94 : « Putiphar était comme sar hat tabbahîm à la tête du pouvoir exécutif. La prison d’État était sous ses ordres et le sar bel has sohar était ainsi son subordonné. Cette distinction fait évanouir la difficulté imaginée par Tuch et Knobel, d’après lesquels Joseph aurait dû avoir deux maîtres qui’auraient dû être l’un et l’autre chefs des gardes du corps. »

Bibliographie. — Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. ii, p. 23-33, 68-69 ; Heyes, Bibel und Aegypten, t. i, 1804, p. 105-112, 117-128.

C. Lagier.

. 2. PUTIPHAR (hébreu : Potivhera’; Septante : Ile-T £ ?pfi), prêtre d’Héliopolis. Voir Héliopolis, t. iii, col. 1571-1575. À l’époque où nous sommes, Héliopolis, avec son temple de Rà ou du soleil, est le centre religieux le plus célèbre de l’Egypte, comme il en est le plus ancien. Les rois de la Ve dynastie se glorifiaient déjà de tenir leur origine de Râ. Le premier d’entre eux, Ouserkaf, aurait commencé par être grand-prêtre d’Héliopolis. Papyrus Westcar, pi. ix, lig. 11-12 ; Erman, Die Mârchen des Papyrus Westcar, t. i, 1890, p. 20, ’55. Il introduisit dans le protocole royal le titre

de i^, sa râ, « fils du Soleil », qui désormais n’en

sortira plus, et que les rois Ryksos portent comme leurs devanciers indigènes. Ce n’est pas seulement son dieu qui rendit Heliopolis illustre, mais c’est aussi son collège de prêtres, réputé dès l’origine pour la profondeur de sa science et à qui l’on doit, au moins comme inspiration, la plus grande partie de fa littérature religieuse d’Egypte. Cf. Erman, Life in ancient Egypt, Londres, 1894, p. 27. Le grand prêtre de l’endroit était un des premiers personnages du royaume. Ail titre de

^|k « =- il’, mer henu neleru, « administrateur des

prophètes », qui lui était commun avec tous les autres

grands-prêtres, il joignait les épithètes de *T, ur-ma, « le grand veilleur », « celui qui voit les secrets du ciel », « le chef des secrets célestes ». Mariette, Monuments divers, 1872-1877, n° 18 ; Id.. Mastabas, 18811887, n » 149. Il n’avait donc pas son pareil comme astronome et astrologue. Une statue de la XVIIIe dynastie nous montre Anen, grand prêtre d’Héliopolis, avec la peau de panthère semée d’étoiles, pour bien nous marquer l’objet spécial de ses études (fig. 204). Alors même qu’Amon fut devenu sous le second empire thébain le dieu national de l’Egypte, voir No-Amon, t. iv, col. 1641, et quoique son grandprêtre se déclarât « chef des prophètes des dieux de Thèbes et de tous les dieux du sud et du nord, » Mariette, Catalogue d’Abydos, n. 408, Héliopolis et ses prêtres ne perdirent rien de leur renommée. Comme autrefois le prince Rahotep, Mariette, Monuments divers, loc. cit., nous voyons deux autres prinees, portant le même nom de Meri-Atoum, l’un fils de Ramsès II, l’autre fils de Ramsés III, être grands prêtres d’Héliopolis. À l’époque d’Hérodote, ii, 3, les prêtres du collège héliopolitain étaient toujours regardés comme les plus savants d’entre les prêtres égyptiens, ).oYicitaTot. Bientôt Platon, Eudoxe et d’autres viendront leur demander le dernier mot de la sagesse. — Par le

fait donc de son titré de prêtre et probablement de grand-prêtre d’Héliopolis, Putiphar avait rang parmi les courtisans les plus rapprochés du trône. Sa fille pouvait aspirer à la main des plus grands, même, à une main royale. Voir Pharaon, col. 202. Le roi la donna

204. — Anen, grand-prètre d’Héliopolis. Statue de la XVIIIe dynastie. Musée de Turin,

à Joseph. Gen., xli, 45. C’était du même coup honorer grandement son nouveau ministre et lui assurer le respect du peuple. C. Lagier.

    1. PUTOIS##

PUTOIS, petit quadrupède carnassier, répandant une odeur désagréable, et probablement confondu avec ses analogues, la belette, voir t. i, col. 1650, et la marte. Voir t. iv, col. 822.

    1. PYGARGUE##

PYGARGUE (hébreu : dison ; Septante : Kv^apYoç ; Vulgate : py g argus), espèce d’antilope. Voir Antilope, t. i, col. 669. Le mot dison ne se lit qu’une seule fois, Deut., xiv, 5, comme nom d’un animal qu’il est permisse manger. Les Septante traduisent ce mot par irjyapYOî ! animal qui a l’arrière-train blanc, et qn’Hérodote, rv, J&1, "place dans le nord de l’Afrique en compagnie des chevreuils et des bubales. Le pygargus est pour Pline, H. N., viii, 53, 79, et pour Juvénal, xi, 138, une espèce de gazelle ou d’antilope. Le nom de pygargue est probablement commun aux antilopes à croupe blanche, et l’on identifie communément le dîSon avec l’antilope addax, que les Arabes appellent adas ou akas, et qui serait celle que P.Iine, H. N., xi, 37, 45 ; rai, 53, 79, nomme arpeifuxspwç, strepsiceros, qui a les cornes recourbées en forme de lyre. Voir t. i, fig. 162, col. 669. L’antilope addax vit, en troupes peu