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PURGATOIRE — PURPUREUS (CODEX)


pour lui suppose donc qu’il peut en être aidé, et que par conséquent il y a un purgatoire.

5° Le baptême pour les morts, auquel saint Paul fait allusion comme à une pratique à l’usage de certaines personnes, qu’il se gardedu reste d’approuver, I Cor., xv, 29, pourrait du moins attester cette croyance que certaines œuvres accomplies par les vivants sont utiles aux âmes des morts. "Voir Baptême des morts, 1. 1, col. 1441.

Les Pères ne s’appuient que sur les textes précédents, sauf les deux derniers, pour établir la doctrine du purgatoire. Cf. Turmel, Hist. de la théol. positive, Paris, 1904, p. 194, 363, 485. Le concile de Trente se référé en général aux Saintes Écritures, aux Pères et aux conciles, mais sans les citer, pour définir la doctrine du purgatoire. Sess. xxv, 11 ; sess. vi, can. 30 ; sess. xxii, can. 2, 3.

H. Lesêtre.

1. PURIFICATION (hébreu : tôhar, lohorâh, mii'î, tamrûq ; Septante : xaOapmsiôç, y.âûaput ;  ; Vulgate : purificatio, purgatio), enlèvement de l’impureté physique, - légale ou morale.

I. Purification physique. — Le mot mi’s’i, employé une seule fois, Ezech., xvi, 4, désigne la purification du nouveau-né au moyen du bain. Le mot tamrûq se rapporte à.la purification que l’on faisait subir aux jeunes filles avant de les présenter au roi de Perse. £sth., ii, 3. Les versions rendent ce mot par êmuiieia, n. soin », et ad usus necessaria, « ce dont on a besoin ». Sur les différents moyens de purification physique, voir Bain, t. i, col. 1386 ; Lavage, t. iv, col. 130 ; Lavement des pieds, t. iv, col. 132 ; Laver (Se) les mains, t. iv, col. 136.

IL Purification légale. — À chaque cause d’impureté légale correspondait une forme particulière de purification. Voir Impureté légale, t. iii, col. 857. — 1° L’ablution c’est-à-dire l’immersion dans l’eau était une première condition imposée dans toutes les purifications. Voir Lustration, t. iv, col. 423-425. — 2° Outre l’ablution, la purification exigeait en certains cas un sacrifice : o) La femme accouchée, quarante jours après la naissance d’un enfant mâle, et quatrevingts jours après celle d’une fille, devait présenter au Temple un agneau d’un an en holocauste et un jeune pigeon ou une tourterelle en sacrifice expiatoire. Si elle était pauvre, elle remplaçait l’agneau par un pigeon ou une tourterelle. Lev., xii, 1-8. C’est -ée second sacrifice qu’offrit la sainte Vierge pour sa purification. Luc, h, 24. Voir Premier-né, col. 601. — b) Sur la purification du lépreux, voir Lèpre, t. iv, col. 183. — c) Les impuretés de l’homme et de là femme, gonorrhée pour le premier, flux de sang anormal pour la seconde, exigeaient, le huitième jour après la guérison, l’offrande de deux tourterelles ou de deux jeunes pigeons, l’un en holocauste, l’autre en sacrifice expiatoire. Lev., xv, 2, 14, 15, 25, 29, 30. — 3° Les prêtres et les lévites, chargés des purifications du peuple, I Par., xxiii, 28, devaient commencer par se purifier eux-mêmes, quand il était nécessaire, avant de remplir aucune de leurs fonctions. Exod., xix, 22 ; Num., viii, 6-22 ; II Par., v, 11 ; I Esd., vi, 20 ; II Esd., xiii, 22. — 4° Les Israélites se purifiaient aussi quand ils avaient à s’approcher du Seigneur pour accomplir quelque devoir religieux. Gen., xxxv, 2 ; Judith, xvi, 22 ; II Mach., xii, 38 ; Act., xxi, 26. Ces [purifications comportaient des ablutions, Joa., .il, 6, et en plus des sacrifices, selon les cas. La fête annuelle des Expiations avait pour but la purification de tout Israël. Lev., xvi, 30. — 5° Avant de prendre possession du pays de Chanaan, les Israélites eurent ordre de le purifier de tout ce qui se rapportait à l’idolâtrie. Num., xxxiir, 52. Ézécbiel, xxxix, 12, 16, prévoit une purification analogue pour le pays souillé par Gog. À plusieurs reprises, on fut obligé de purifier le Temple, II Par., xxix, 15 ; I Mach., iv, 36 ; II Mach., i, 18, 36 ; x, 7 ; xiv, 36 ; le pays israélite, II Par., xxxiv,

3, les maisons et la citadelle de Jérusalem. 1 Mach., xui, 47, 50. Ces purifications consistaient principalement dans l’enlèvement de tous les objets idolâtriques, II Par., xxix, 16-19, et ensuite, quand il s’agissait du Temple, de sacrifices solennels. — Daniel, viii, 14, avait annoncé qu'à la suite de la domination grecque en Palestine, le Temple serait purifié.

III. Purification morale. — 1° Les prescriptions concernant la purification légale constituaient déjà par elles-mêmes une leçon de purification morale. L'épreuve contribue à cette purification. Prov., xx, 30 ; Dan., xi, 35. On la demande par la prière, Ps. li (l), 4, 9 ; les auteurs sacrés la prescrivent, Eccli., xxxv/ir, 10 ; Is., lu, 11, et les prophètes annoncent qu’elle sera surtout l'œuvre du Messie. Ezech., xxxvi, 25 ; Dan., xii, 10. — 2° Les Apôtres renouvellent les recommandations anciennes. Jacob, iv, 8 ; II Cor., vii, 1, et attribuent cette purification à la rédemption de Jésus-Christ, Eph., v r 26 ; Tit., ii, 14 ; Ileb., ix, 22, 23, appliquée par le

Saint-Esprit. Act., xv, 9.

H. Lesêtre.

2. PURIFICATION DE LA SAINTE VIERGE. — La

Sainte Vierge se soumit à la loi qui prescrivait à la mère de se présenter au Temple le quarantième jour après la naissance de son enfant. Luc, ii, 22-24. Voir Marie, III, ii, t. iv, col. 789 ; Présentation 2, col."610. L'Église célèbre la fête de la Purification le 2 février. Voir Acta sanclorum, februarii t. i, édit. Palmé, 1863, p. 270-276.

    1. PURIM##

PURIM, fête juive. Voir Phurim, col. 338.

    1. PURPUREUS##

PURPUREUS (CODEX). Les 227 feuillets de ce précieux manuscrit se trouvent actuellement dispersés en cinq endroits différents : 2 sont à Vienne, Bibliothèque impériale (n. 2 du catalogue Lambeck) ; 4 à Londres, Musée Britannique, Cotton, Titus C. XXV ; 6 à Rome, Vatican, grec 3875 ; 33 à Patmos, Couvent de Saint-Jean ; 182 à Saint-Pétersbourg, Bibliothèque impériale. — Le Codex Purpureus est en parchemin très fin, teint en pourpre et écrit en lettres d’argent que le temps a noircies. Les noms divins 0Ç, XC, etc. sont en lettres d’or. Les pages (0, 320 x 0, 265) ont deux colonnes de seize lignes. L'écriture, très grosse et très régulière, n’a d’autre ponctuation qu’un simple point en haut et quelques alinéas marqués par une majuscule initiale : il y a très peu d’esprits et pas d’accents. Les caractères paléographiques font dater le manuscrit de la fin du vi{e}} siècle, mais l’aspect général semblerait plus ancien. Le codex Purpureus est désigné en critique par la lettre N ; par le siglee 19 dans la nouvelle notation de von Soden. Il contient des fragments des quatre Évangiles : on en trouvera le détail exact dans Gregory, Textkritik, 1. 1, p. 57-58, ou dans von Soden, Die Schriften des N, T., t. i, p. 120-121. — Les pages du Purpureus conservées à Vienne furent décrites par Lambeck, Comment, de aug. biblioth. Csesar. Tindob., Vienne, t. iii (1776), col. 30-32. Tischendorf, Monumenla sacra inedila, Leipzig, 1846, p. 11-36, publia tout ce qu’on connaissait alors du manuscrit, c’est-à-dire les feuillets de Vienne, de Londres et du Vatican. Duchesne, Archives des missions scientifiques et littéraires, Paris, 1876, 3 me série, t. iii, p. 386-419, a donné une édition des feuillets de Patmos. Enfin Cronin a publié l’ensemble du texte, y compris les feuillets de SaintPétersbourg, Codex Purpureus Petropolilanus ; The text of codex N of the Gospels edited with an introduction and an appendix, Cambridge, 1899, dans Texls and Sludies, t. v, n. 4. C’est l'étude la plus complète sur ce manuscrit. — Voir Scrivener, Introduction, 4° édit. Londres, 1894, t, i, p. 439-141 ; Gregory, Textkritik des N. T., Leipzig, t. i, 1900, p. 56-59 ; von Soden, Die Schriflen des iV. T., Berlin, t. i, 1902, p. 120-121. F. Prat.