Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/445

Cette page n’a pas encore été corrigée
871
872
PUITS — PURETÉ


un âne ou un bœuf tombaient de temps à autre dans un puits et l’on s’empressait de les en retirer, même le jour du sabbat. Luc, xv, 5. Les puits dans lesquels pouvaient tomber de si gros animaux devaient avoir une certaine largeur, ce qui explique pourquoi ils n'étaient pas recouverts d’une pierre. Le bois était trop rare pour qu’on l’employât communément à couvrir les puits. — 2. On puisait l’eau à l’aide d’ustensiles divers, cruches, seaux, etc. Gen., xxiv, 20 ; Num., xxiv, 7 ; Joa., iv, 11. Il fallait évidemment des cordes quand le puits était profond ; il est probable même que l’on utilisait les poulies. Quand l’eau ne se trouvait qu'à deux ou trois mètres, on se servait vraisemblablement du schadouf, encore en usage dans l’Egypte moderne. Voir t. ii, fig. 532, col. 1609. — 3. Pour exhorter l’homme à se contenter des joies de la famille et à ne pas aller chercher ailleurs des jouissances coupables, l’auteur des Proverbes, v, 15, lui dit : « Bois l’eau de ta citerne et les ruisseaux qui sortent de ton puits. » Il compare ailleurs la femme de mauvaise vie à un puits profond et étroit. Prov., xxiii, 27. D’un pareil puits, il est difficile de tirer de l’eau et les cruches se brisent aisément contre les parois.

3° Autres espèces de puits. — 1. Il y avait dans la vallée de Siddim des puits de bitume, c’est-à-dire des excavations au fond desquelles se trouvait du bitume à l'état liquide. Au moment de la catastrophe de Sodome et de Gomorrhe, plusieurs des fugitifs tombèrent dans ces puits et y périrent. Gen., xiv, 10. Voir Bitume, 1. 1, col. 1802. — 2. Dans deux Psaumes, lvi (lv), 24 ; lxix (lxviii), 16, il est question d’un be'èr sahaf, « puits de perdition », dans lequel le suppliant ne voudrait pas tomber. Ce puits est le tombeau. Peut-être l’auteur sacré fait-il allusion à un genre de tombes fréquentes en Egypte. « Ainsi sont disposées les tombes de l’ancienne Egypte : un puits carré, creusé profondément dans le sol, et au fond de ce puits des chambres sépulcrales, à jamais closes quand elles ont reçu leur dépôt funèbre : tel est l’arrangement général… Le plus souvent le puits est comblé, le terrain nivelé tout autour ; rien n’annonce aux vivants la demeure des morts… C’est dans des puits semblables qu’on a découveet à Saïda, en 1887, la momie du roi de Sidon Tabnite, et les splendides sarcophages pour lesquels le sultan fait construire une nouvelle salle dans son musée de Constantinople. On rencontre également en Palestine quelques-uns de ces puits à tombeaux, moins profonds que ceux de l’Egypte. » Jullien, L’Egypte, Lille, 1891, p. 275, 276. À ces puits ressemblent assez les tombes de famille qui s’enfoncent verticalement dans le sol de nos cimetières de grandes villes. Pour descendre les sarcophages dans ces profondeurs sans les endommager, voici comment procédaient les anciens. Ils commençaient par remplir de sable toute la cavité et amenaient à l’orifice le monument à descendre. Puis, le sable retiré latéralement petit à petit, grâce à sa fluidité, abaissait peu à peu son niveau et le sarcophage s’enfonçait sans heurts jusqu'à ce qu’il eût atteint je sol définitif. Le psalmiste compare vraisemblablement à ces puits le séjour des morts d’où l’on ne revient pas. — 3. Dans une de ses visions, saint Jean parle d’une étoile tombée du ciel sur terre, c’est-à-dire d’un ange auquel on donne la clef du puits de l’abîme. Cet abîme est, sans doute, le séjour des démons, figuré comme communiquant avec la terre par un puits fermé à clef. Voir Abîme, t. i, col. 53. Du puits ouvert s'élève une fumée épaisse et de cette fumée s'échappent des sauterelles, figures des maux que Satan aura la permission de déchaîner sur la terre. Apoc, ix, 1-3.

H. Lesêtre.

PUK, mot hébreu, ^s, qui désigne la poudre avec laquelle on se peint les yeux en Orient. Voir Antimoine, I. I, col. 670. Dans deux passages de l'écriture, Is.,

Liv, 11, et I Par., xxix, 2, pûk a une autre signification qu’il est difficile de préciser et sur laquelle les plus anciens traducteurs eux-mêmes ne sont pas bien renseignés. — 1° lsaïe, s’adressant à Jérusalem, lui dit, liv, 11 :

Malheureuse, battue de la tempête, sans consolation, Voici que je poserai tes pierres dans le pûk….

Saint Jérôme a traduit pûk par per ordinem, « avec ordre », les Septante, par âvBpaxoe, « escarboucle », « je prépare pour toi des escarboucles au lieu de pierres. » Ils semblent avoir lu-si, nôjéft, « escarboucle », au lieu de "]is, puk. Dans son commentaire sur lsaïe, liv, 11, saint Jérôme, t. xxiv, col. 521, dit : Ubi nos diximus : Sternam per ordinem lapides tuos, in Hebraico scriptum est baphphuch, quod omnes prxter Septuaginta similiter transtulerunt ; Sternam in stibio lapides tuos. In similitudinem compta mulieris, quee oculos pingit stibio, ut pulchritudinem significet civitatis. Les modernes acceptent au fond cette explication et traduisent : « Je cimenterai tes pierres avec de l’antimoine. » J. Knabenbauer, Comment, in ls., t. ii, p. 345.

2° Dans I Par., xxix, 2, David dit qu’il a rassemblé pour la construction du temple de Jérusalem de l’or, de l’argent, de l’airain, du fer, du bois, « des pierres d’onyx, des pierres à enchâsser, des pierres de pûk, des pierres de diverses couleurs, et toute espèce de pierres précieuses et des pierres de marbre blanc en abondance. » Le mot pûk désigne donc une pierre dans ce passage. La Vulgate a traduit par lapides quasi stibïnos, c’est-à-dire par « des pierres semblables à. l’antimoine » ; les Septante n’ont pas rendu le mot. Les modernes entendent par là des pierres de prix et d’ornement, mais sans pouvoir en préciser la nature. Videntur, dit Gesenius, Thésaurus, p. 1094, lapides pretiosiores… parietibus vestiendis et quasi fucandis vel pavimentis faciendis adhibendi.

F. Vigouroux.

1. PUPILLE (hébreu : 'îSôn, bâbâh, 'ayin ; Septante : xôdyj ; Vulgate : pupilla), ouverture ronde située dans l'œil au milieu de la membrane de l’iris et par laquelle passent les rayons lumineux qui vont impressionner la rétine. Comme l’intérieur du globe de l'œil est obscur, la pupille forme comme un petit miroir dans lequel se reflètent en forme très réduite les images extérieures^ De là le nom de la pupille dans beaucoup de langues, particulièrement en hébreu, 'îsôn, « petit homme », de 'îs, « homme », en grec, xop-rç, « jeune fille », en latin pupilla, diminutif de papa, « petite fille ». Zacharie, h, 8, appelle la pupille bâbàh 'ayin, « porte de l'œil », parcequ’elle est l’ouverture par laquelle entre l’image des objets. — La pupille est chose très précieuse, puisque l'œil et la vue dépendent d’elle ; aussi figure-telle ce que l’on tient beaucoup à conserver. Dieu a gardé Israël comme la pupille de son œil, Deut., xxxii, 10 ; il déclare que toucher à Sion, c’est toucher à la pupille de son œil, Zach., ii, 8 ; il garde comme la pupille de son œil les œuvres de bien de l’homme charitable, Eccli., xvii, 18, et son serviteur lui demande de le protéger « comme la pupille, fille de l'œil. *> Ps. xvii (xvi), 8. Le sage recommande qu’on garde ses enseignements comme la pupille de l'œil. Prov., vii, 2. — La pupille est prise pour l'œil lui-même, qui verse des larmes. Lam., ii, 18. — Comme la pupille est au milieu de l'œil, le mot 'ïéôn est quelquefois employé pour désigner le milieu de la nuit, Prov., vii, 9, ou des ténèbres. Prov., xx, 20.

H. Lesêtre.

2. PUPILLE, orphelin confié à la garde d’tn tuteur. Voir Orphelin, t. iv, col. 1897.

    1. PURETÉ##

PURETÉ (hébreu : bôr, tdhôr, tohôrâh, niqqâyôn ; Septante : à-(vi{a, -/.aflaptôri) ;  ; Vulgate : munditia, pu-