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PUDENS

PUITS

très probablement celui auquel on rattachait le souvenir du baptême administré par saint Pierre : Fonte sacro niagnus mentit sedere sacerdos. Pavinio a vu près de l’autel de sainte Pudentienne l’inscription : Satvo Siricio epiçcopo Ecclesiae sanctæ il y avait à la suite : et Icilio Leopardo et Maximo. L’un de ces textes est au musée de Latran, l’autre à Sainte-Pudentienne. La date de cette inscription nous est fournie par "une autre inscription que copia Suarez au temps d’Urbain VIII. Cette restauration eut donc lieu entre 387 et 398. Elle est par conséquent contemporaine d’autres travaux et exécutée prés du vicus Patricius, par les mêmes prêtres et par l’autorité publique. En effet on a retrouvé en 1850 cette inscription qui est maintenant au musée de Latran.

OMNIA QVAE VIDENTUR

A NE.NOfUA SANCTl MAR

Tms ppo.m x/sqx/e hvc

SVRGERE TECTA 1L1CIVS

PRESB SUMPTV PROPRIO FECIT

Or l’église de Saint-Hippolyte se trouve précisément sur le vicus Patricius. On l’appelle Saint Hippolyte in fonte, parce que, suivant une tradition, ce serait la .maison du geôlier de saint Laurent converti et baptisé tpar le saint diacre. Il s’agit dans l’inscription d’un portique construit par ce prêtre Icilius. D’autre part on a trouvé près de Sainte-Pudentienne une inscription rappelant des travaux d’embellissement ordonnés par FI. Valerius Messala, préfet de Rome, à la fin du IVe siècle. Corsini, Séries prœfectoium urbis, p. 304.

La reconstruction de l’ancienne église de Pudens, commencée par le pape Sirice fut achevée par le pape Innocent I er au commencement du Ve siècle, et en effet l’Panvinio put voir dans l’abside un fragment de l’inîscription commémoralive SALVO-INNOCENTIO (episcopo). D’autres restaurations suivirent pendant le moyen âge jusqu’à la dernière du cardinal Gætani, à la fin du xvi « siècle qui changea l’ancienne forme de l’édifice et qui détruisit aussi en partie la belle mosaïque. Cette , mosaïque (6g. 200) est la plus importante des mosaïques basilicales romaines, et elle appartient, comme on a dit, à l’époque du pape Sirice. Le Sauveur assis occupe le centre de la composition ; de la main droite il semble

! bénir, de la gauche il tient un livre ouvert sur lequel

sont tracés les mots DOMINVS CONSERVATOR ECCLESI/E PVDENTIAN/E. Et cette manière dédire est très importante, et montre l’antiquité du monument ; caràune époque postérieur&on aurait dit « église de Sainte-Pudentienne », tandis que « église Pudentienne » est une dénomination primitive et qui signifie l’église bâtie dans la maison de Pudens.

A côté du Sauveur étaient les douze Apôtres (maintenant on n’en voit que dix) et au-dessous de Saint Pierre et de saint Paul il y avait leurs noms. Derrière les deux chefs des apôtres, on voit deux femmes qui présentent au Christ leurs couronnes, probablement sainte Praxéde et sainte Pudentienne. Derrière la série des Apôtres on voit un édifice formé d’un portique et, au-dessus, une colline avec d’autres monuments, et au milieu une grande croix gemmée. Parmi les différentes explications qu’on a données de cette [scène, la plus vraisemblable est qu’elle représente une reproduction des monuments locaux ; c’est-à-dire de la maison même de Pudens et du portique qui flanquait le vicus Patricius. Au-dessus on aurait représenté le Viminal avec ses édifices, et enfin la croix pour indiquer le triomphe définitif du christianisme sur l’idolâtrie.

En 1895 on fit des fouilles dans les souterrains de Sainte-Pudentienne et on retrouva des ruines imposantes des thermes de Novat et de l’ancienne maison de Pudens qu’on peut encore visiter et qui montre la grande importance de cet édifice. Ce groupe monu mental a été dernièrement en grand danger d’être détruit à cause de la construction d’une nouvelle rue de la Rome moderne, la « via Balbo », qui devait passer derrière l’église de Sainte-Pudentienne. Mais la Commission d’archéologie qui veille sur les grands souvenirs de la ville éternelle a réussi à empêcher ce vandalisme qui aurait été une honte ineffaçable. Cette menace de destruction a même amené à faire de nouvelles études sur cet ensemble imposant de monuments et à étudier la manière de le rendre mieux visible au public étant resté jusqu’à présent en grande partie caché à l’intérieur du monastère de religieuses qui habitent là. De cette manière, quand les travaux proposés par la Commission archéologique seront terminés, on pourra voir dans toute sa magnificence ce vénérable édifice de l’ancienne maison de Pudens, qui peut être considéré comme le pendant du cimetière de Priscille. En effet dans cette maison urbaine et dans ce cimetière suburbain se conserve le grand souvenir de la première prédication apostolique dans la ville des Césars.

H. MaRUCCHI..

    1. PUITS##

PUITS (hébreu : bëêr, bayîr ; Septante : çpsap ; Vulgate : puteus), excavation creusée dans le sol jusqu’à une profondeur où l’eau puisse se trouveW/ig.’20’l.l.

201. — Un des puits de Bersabée, avec ses auges. D’après H. van Lennep, Bible Lands, laiô, p. 47.

1° Pùils mentionnés dans la Bible. — 1. Les puits sont en Orient, surtout dans le désert sans cours d’eau et sans sources, d’une nécessité extrême. Sans eux, il serait impossible d’abreuver les troupeaux et de désaltérer les hommes, et la vie nomade et pastorale serait impossible dans beaucoup de régions. Aussi, dans la Genèse en particulier, est-il souvent question de puits comme de propriétés importantes. 1. Le premier puits dont il soit parlé est celui qu’Agar aperçoit dans le désert ; elle y va, remplit son outre et désaltère son fils Ismaël. Gen., xxi, 19. — 2. En Mésopotamie, le serviteur d’Abraham, Éliézer, s’arrête avec sa caravane non loin de la ville de Nachor, auprès d’un puits. Rébecca puise de l’eau du puits et abreuve les chameaux d’Éliézer, qui, à ce signe, reconnaît la future épouse d’Isaac. Gen., xxiv, 11, 20. À son arrivée en Chanaaa, Rébecca rencontra lsaac non loin du puits de Lafjtay rô’î, « le vivant me voit », ainsi nommé jadis par Agar quand, maltraitée par Sara, elle avait fui au désert et y avait entendu la voix de Jéhovah lui annonçant les