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PUDENS

maison dans laquelle le sénateur Pudens avait reçu saint Pierre, et qui fut transformée en église au 11e siècle, sous Pie I er. Elle prit le nom de titulus Pastoris, du nom du frère de ce Pape ; mais nous savons par quelques inscriptions qu’elle fut appelée aussi titulus Pudentis. Les Bollandistes ont admis qu’il a existé deux personnages du nom de Pudens, celui qui donna l’hospitalité à saint Pierre, et un autre qui aurait vécu an 11e siècle et qui serait un descendant du premier et le père des saintes Praxède et Pudentienne. Cette supposition n’est pas nécessaire ; il suffit pour justifier les données des documents, que les deux saintes aient eu une longue vie, et de fait la mosaïque de l'église les représente sous les traits de personnes assez âgées.

qui est au Vatican, prise à tort par Visconti pour une inscription mithriaque et qui dit :

MAXIMVS HAS OLIM - THERMAS « ^ DIVINAE MENTIS DVCTV CVM - O M^

Elle devait rappeler une restauration faite par Maxime des Thermes déjà tranformés en église sous l’inspiration divine (divinx mentis ductu). Une autre mosaïque représentait saint Pierre assis sur une chaire et enseignant au milieu d’un troupeau d’agneaux : monument qui nous montre dès le ive siècle la tradition locale relative à saint Pierre. J.-B. De Rossi mit en relation avec ces thermes le souvenir de saint Justin, qui, d’après ses actes, habita prope ad balneum cognomento Timo 200. — Mosaïque de l'église Sainte-Pudentienne.

Le titre de Pudens était en relation avec le cimetière de Priscille, sur la via Salaria dont j’ai résumé tout à l’heure les grands souvenirs. Or tout cela s’accorde parfaitement avec la tradition du séjour de l’Apôtre dans la maison qui devint après l'église de SaintePudentienne. Dès le ive siècle cette église était appelée ecclèsia Pudentiana. C’est le nom que Pasqualini, au xvi « siècle, a lu sur une inscription dont il n’a pas noté la provenance. De Rossi, Bull, d’arch. crist., 1867. On le lit aussi sur une autre inscription qui se trouve encore au cimetière de Saint-Hippolyte, et sur la mosaïque même de l’abside : Dominus conservator ecclesix Pudentianœ.

Toutes ces indications sont confirmées par les notes des archéologues du xvie siècle qui ont pu voir l'église avant qu’elle fût gâtée par les restaurations modernes.

Ciæconio nous a laissé un dessin d’une mosaïque de la chapelle de Saint-Pierre qui représentait le Sauveur entre deux personnages, probablement No rat et Timothée, avec l’inscription Maximus fecit cuwi suis. C’est probablement un souvenir de ce Maxime et des Thermes de Novat que nous avons dans une autre inscription

DtCT. DE LA BIBLE.

tinum. Il en tira la conclusion que près des thermes de Novat et du titulus Pudentis on devrait reconnaître un centre d’enseignement chrétien même au II" et au m ? siècle.

On voit qu’il y a quelque chose d’historique dans les légendes relatives à ces titres, tandis qu’il ne faut attribuer aucune valeur aux relations supposées par Bianchini entre Pudens et le centurion Corneille ou à l’histoire de la chaire curule donné par le sénateur Pudens à saint Pierre qu’a imaginée Febeo. D’abord oratoire privé, l'église de Sainte-Pudentienne devint au IVe siècle basilique publique. Le successeur de Damase Sirice, la restaura. Ce lait a de l’importance même par rapport à la tradition de la venue de saint Pierre au vicus patricius et à la via Salaria. On peut penser en effet que Sirice avait un culte spécial pour les souvenirs du cimetière de Priscille, où en effet il fut enterré. L’inscription de son tombeau renferme des allusions à une autre chaire et à une fontaine baptismale ; et l’une et l’autre étaient apparemment dans ce cimetière. Dans cette inscription on dit qu’il mérita d'être reconnu comme pape près d’un très célèbre baptistère, qui était

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