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PUBLICAINS — PUDÈNS


par celles de Lévi et de Zachée, fut sincère et généreuse. Cf. Matth : , ix, 9-13 ; Marc, ii, 14-17 ; Luc, v, 27-32 ; xviii, 13-14 ; xix, 2-10. Jésus avait une grande influence sur beaucoup d’entre eux.

3° Bibliographie. — Struckmann, De portitoribus in Novo Teslamento obviis, Lemgo, 1750 ; C. G. Muller, De TcXcivatç et àfiapToXotc, Géra, 1779 ; Salkowski, Qusestiones de jure socielatis prxcipue pvblicanorum, in-8°, Regiomonti Borussi, 1859 ; G. Friedlânder, Darstellungen aus der Sitlengeschichte Roms in der Zeit von Augusi bis zum, Ausgang der Antonine, in-8°, Leipzig, 1865-1867, t. ii, p. 25-27, G. Humbert, Les douanes et les octrois chez les Romains, in-8°, Toulouse, 1867, extrait du Recueil de l’Académie de législature ; , T. Marquardt, Rômische Staatsverwaltung, Berlin, 1876, t. ii, p. 261-269 ; du même auteur, De l’organisation financière chez les Romains, trad. franc, du t. x de T. Mommsen et J. Marquardt, Manuel des antiquités romaines, in-8°, Paris, 1888, p. 379-384 ; L. Herzfeld, flandelsgesckichte der Juden des Alterthums, in-8°, 1865, p. 160-165 ; A. G. Dietricb, Beitrâge zur Kenntniss des rbmisch. Steuerpàchtersystems, in-8°, Leipzig, 1877, p. 5-10 ; Id., Dierechtliche Natur der Societas publicanorum, in-8°, Meissen, 1889 ; Edersheim, The Life and Times of Jésus the Messiah, in-8°, Londres, 1883, t. i, p. 545-518 ; Vigie, Les douanes dans l’empire romain, in-8°, Montpellier, 1884, p. 157168 ; F. Thibault, Les douanes chez les Romains, in-8°, Paris, 1888 ; P.-Allard, Les publicains et l’organisation dans l’ancienne Rome, dans la Réforme sociale, février 1889. L. Fillion.

PUBL1US (grec : IIôtiXio ; , forme grécisée du latin Publius), « premier », tiomto ; , de l'île de Malte (voir Premier, col. 602), à l'époque où saint Paul y aborda après son naufrage. Il gouvernait File en qualité de légat du proconsul de Sicile. Il possédait des terres à l’endroit où furent jetés les naufragés : il fit bon accueil à l’Apôlre et à ses compagnons et lui donna l’hospitalité pendant trois jours. Saint Paul l’en récompensa ; il guérit son père qui était au lit malade de la fièvre et de la dysenterie, en priant pour lui et en lui imposant les mains. Act., xxvtn, 6-8. Dieu lui accorda à lui-même une grâce plus grande encore, le don de la foi. D’après la tradition, Publius devint évêque d’Athènes après saint Denis l’Aréopagite et reçut la couronne du martyre, S. Jérôme, De vir. M., 19, t. xxiii, col. 637 ; Acla sanctorum, januarii t. ii, édit. Palmé, p. 792.

PUCE (hébreu : par’os, le purSu’u assyrien ; . Septante : « J/ûXXoc ; Vulgate : pulex), insecte diptère et suceur,

199. — Pulex irritans (grossi de 20 diamètres).

composé de douze segments cornés, dont la tête est armée de petites scies et d’un suçoir aigu, et dont les longues pattes, surtout celles de derrière, sont conformées pour permettre à l’animal des bonds extraordinaires pour sa taille (fig. 199). La puce femelle pond de huit à douze œufs qu’elle dépose dans la poussière, dans les fentes des boiseries ou des meubles ou dans

des linges malpropres. De ces œufs sortent de petites larves, qui se changent en nymphes, puis en puces parfaites. Cette transformation demande de vingt à trente jours. La chaleur et la malpropreté sont des conditions favorables à la multiplication de l’insecte. Le pulex irritans s’attaque à l’homme ; il y a d’autres espèces particulières pour les chiens, les chats, les poules, les pigeons, etc. — Les puces trouvent en Orient tout ce qu’il faut pour faire prospérer leur race. Tous les voyageurs se plaignent amèrement du supplice qu’elles leur font endurer. Cf. de Saulcy, Voyage autour de la mer Morte, Paris, 1853, t. ii, p. 463 ; lady Gordon, Lettres d’Egypte, trad. Ross, Paris, 1869, p. 33 ; Le Camus, Voyage aux pays bibliques, t. ii, p. 170. Aucun n'échappe à leur atteinte et les habitants de la Palestine, ordinairement si patients, ne peuvent se défendre de manifester leur irritation contre cet insecte. Parfois les Bédouins sont obligés de capituler devant les puces et de s’en aller camper ailleurs ; mais malheur au voyageurqui s’arrête à leur ancienne place, même s’ils l’ont quittée depuis un mois ! Des myriades de puces sortent de la poussière et s’acharnent après lui. Cf. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 305 ; Wood, Bible animais, Londres, 1884, p. 638. '— Après avoir épargné Saùl qui le poursuivait injustement, David lui dit : « Qui poursuis-tu ? Un chien mort, une puce ! » I Reg., xxiv, 14. Un peu plus tard, dans une occasion analogue, il dit encore : « Le roi d’Israël s’est mis en marche pour chercher une puce ! » I Reg., xxvi, 20. David parlait ainsi par hyperbole ; il se comparait à un insecte insignifiant, indigne d’occuper l’attention d’un roi. — Un certain nombre d’Israélites portèrent le nom de par’os, « puce ». I Esd., ii, 3 ; viii, 3 ; x, 25 ; II Esd., iii, 25 ; vii, 8 ; x, 15. Voir Pharos, col. 218. H. Lesëtre

    1. PUDENS##

PUDENS (grec : flo-JS^), chrétien de Rome, dont l’apôtre saint Paul envoie les salutations àTimothée avec les salutations d’Eubulus, Linus, Claudia et des autres frères. II Tim., jy, 21.

Le nom de Pudens est un cognomen assez fréquent chez les anciens Romains ; et il fut porté par deux consuls du IIe siècle, c’est-à-dire « Arvrius Pudens » de l’an 165 et « Servilius Pudens » de l’an 166. On le trouve aussi chez un personnage de la gens Pomponia adopté par un Flavien (P. Flavio Pudenti Pomponiano), Renier, Inscriptions de l’Afrique, n. 1521, et dans la gensOctavia. C. Oclavio FI. Pudenti, ibid., n. 3893. Il. y a aussi un L. Cassius Pudens militaire et un C. Valerius Pudens et d’autres encore comme on peut le voir dans les recueils épigraphiques. Corp. inscrip. lai., t. iii, n. 3543, cf. aussi Willmans, Exempta Inscrip-tïonum lalinarwr », eVc. lft^tyttv 4e ¥vveus Cwt aussi un nom servile qu’on trouve porté par des affranchis. Ainsi pour en citer un exemple on trouve en Espagne un Pudens affranchi de l’empereur Nerva. Corp. insc. lai., t. ii, n. 956.

On voit par là que le Pudens rappelé par saint Paul dans sa lettre envoyée de Rome à Timothée a pu être à la rigueur, soit un humble esclave chrétien, soit un affranchi, soit aussi un personnage distingué et appar- * tenant à une gens. Le plus probable, c’est qu’il a été un personnage d’une certaine distinction comme pouvait être aussi une femme distinguée, Claudia, rappelée dans la même lettre et qui porte un nom de la plus haute aristocratie romaine. On peut donc identifier notre personnage avec un Pudens qui, d’après un ancienne traditien, aurait reçu chez lui l’apôtre saint Pierre à Rome pendant sa première venue dans la capitale de l’empire et qui aurait été baptisé par l’apôtre même. On dit qu’il était fils d’un Punicus et d’une Priscille et qu’il fut le père des deux célèbres vierges chrétiennes Pudentienne et Praxède.