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PTOLÉMÉE VI PHILOMÉTOR — PTOLÉMÉE (DE SYRIE)


mit fin à sa marche victorieuse. L’envoyé de Rome, Popilius Lœnas, l’arrêta à Eleusis près d’Alexandrie et, l’enfermant dans un cercle qu’il traça autour de lui, l’obligea à promettre de retourner immédiatement en Syrie, ce qu’il fit quin 168). Il dut aussi retirer sa flotte de Cypre. Polybe, xxix, 27 ; Tite Live, -XLV, xi, 8-xii, 8 ; Diodore ; xxxi, 2 ; Velléius Palerculus, i, 10 ; Appien, Syr., 66 ; Justin, XXXIV, iii, 1-4 ; Valère Maxime, vi, 3. En quittant l’Egypte, Antiochus IV s’arrêta à Jérusalem et se vengea aux dépens des Juifs des humiliations qu’il venait de subir de la part des Romains.

Ptolémée Philométor, au contraire, se montra bienveillant pour les Juifs de ses États et c’est sous son règne qu’Onias IV éleva dans le nome d’Arabie, à Léontopolis, près d’Héliopolis (vers 154), un temple rival

198. — Portrait de Ptolémée VI, à Kom-Ombo. D’après Mahaffy, dans Pétrie, t. iv, p. 180.

de celui de Jérusalem. Josèphe, Ant. jud., XIII, iii, 1. Les commentateurs placent communément sous le règne de Ptolémée Philométor le voyage de Dosithée qui apporta en Egypte la lettre des phurim, c’est-à-dire probablement la traduction du livre d’Esther en grec. Voir Cléopâtre 2, t. ii, col. 805 ; Dosithée, t. ii, col. 1494.

Après la mort ignominieuse d’Antiochus Épiphane, Ptolémée VI eut à combattre contre son propre frère qui était devenu roi.de la Cyrénaïque, mais voulait s’emparer en plus de l’Ile de Cypre. Il arrêta son ambition et songea alors à la Syrie. Pendant le règne du jeune Antiochus Eupator, il semble avoir pris parti pour Philippe le Phrygien (voir col. 266) contre le régent du royaume séleucide, Lysias. Cf. II Mach., ix, 29. Lorsque Démétrius I er eut fait périr Eupator, le roi d’Egypte prit d’abord parti pour Alexandre Balas, le rival de Démétrius, en haine de ce dernier.qui avait essayé de s’emparer de Cypre. Alexandre Balas battit et tua Démétrius I er. Philométor s’entendit alors avec le vainqueur et lui/lonna sa [fille Cléopâtre en mariage à Ptotémaîde

(150). I Mach., x, 51-58. Mais il cherchait par là à faire valoir ses droits sur la Syrie. Cf. I Mach., xi, 1, 10. Il eut à se plaindre d’Alexandre, qui attenta à sa vie, cf. I Mach., xi, 10, ce qui le fit tourner en faveur de Démétrius II, le compétiteur d’Alexandre Balas ; il enleva sa fille Cléopâtre. à Alexandre et la donna à son rival (147). La Syrie fut soumise en peu de temps par le roi d’Egypte et il fut couronné roi d’Asie à Antioche. I Mach., xi, 13. Mahaffy, The Empire of the Ploleniies, 1895, p. 366. Alexandre fit de vaines tentatives pour recouvrer le royaume ; il fut battu par les armées réunies de Philopator et de Nicator et périt peu après en Arabie. Voir Démétrius II Nicator, t. ii, col. 1362. Ptolémée VI devait le suivre de près dans la tombe (145), Grièvement blessé à la tête dans la bataille, les médecins essayèrent de le trépaner, mais il mourut pendant l’opération, la 36e année de son règne. Tite Live, Epist., lu. Cf. Josèphe, Ant. jud., XIII, iv, 8.

Ptolémée Philométor (fig. 198) est, avec son frère Ptolémée VII Physcon, le dernier roi d’Egypte nommé dans les Saintes Écritures. F. Vigouroux.

7. PTOLÉMÉE VII PHYSCON ÉVERGÈTE II, roi

d’Egypte (170-117). Ptolémée Physcon (fig. 195) est mentionné I Mach., xv, 16, comme le destinataire d’une lettre qui lui fut adressée de la part des Romains par le consul Lucius en faveur des Juifs. Voir Lucius, t. iv, col. 409. C’est peut-être aussi de lui qu’il est question dans le Prologue de l’Ecclésiastique. Voir plus haut, col. 851. Sur son règne, voir Ptolémée VI.

F. Vigouroux.

8. PTOLÉMÉE, fils de Dorymine. I Mach., iii, 38 (et dans le texte grec de II Mach., iv, 45) ; cf. Polybe, v, 61. On l’identifie communément avec le Ptolémée qui est surnommé Macron (Macer, dans la Vulgate), Voir t. iv, col. 479. II Mach., x, 12. Cette identification n’est pas sans souffrir quelques difficultés. D’après Athénée, vl, p. 246, le Ptolémée qui fut gouverneur de Cypre pendant la minorité de Ptolémée Philométor et qu’on confond avec le Ptolémée del Mach., iii, 38, était fils d’Agésarque et non de Dorymine. Si Athénée donne le véritable nom de son père et si ce nom et celui de Dorymine ne désignent pas un même personnage, Ptolémée fils d’Agésarque est alors le Ptolémée Macron de II Mach., x, 12, et distinct du Ptolémée de I Mach., iii, 38, mais il est possible que Dorymine et Agésarque soient une seule et même personne. Cf ; I Mach., iii, 38 et II Mach. ; x, 13.

Ptolémée surnommé Macron, mégalopoiitain d’origine, fut gouverneur de l’Ile de Cypre au nom de Ptolémée Philométor encore mineur, et il remplit d’abord fidèlement ses fonctions. Polybe, xxvii, 12. Mais la lutte était vive à cette époque entre les Séleucides et les Lagides, et les sujets des uns et des autres passèrent quelquefois du camp égyptien au camp syrien £t réciproquement. Après avoirservile roi d’Egypte, le gouverneur de Cypre se mit au service d’Antiochus IV Épiphane, il devint son favori et en reçut le gouvernement de la Phénicie et de la Cœlésyrie. II Mach., viii, 8 ; x, 11-12. Ptolémée (fils de Dorymine) profita de son crédit auprès du roi pour protéger le grand-prêtre juif usurpateur Menélas (t. iv, col. 961), qui avait acheté son concours à prix d’argent. II Mach., iv, 45-50. Il fût un des fauteurs de la persécution syrienne contre les Juifs. II Mach., vi, 8. (La Vulgate et plusieurs manuscrits grecs, comme le texte de l’édition romaine des Septante, portent « les Ptolémées » au pluriel, mais la vraie leçon paraît bien être « Ptolémée » fils de Dorymine, au singulier. 0. Fr. Fritzsche, Kurzgefasstes exegetisches Handbuch zu den Apocryphen, iv, Lief., 1857, p. 111-112.) Lorsque Judas Machabée eut remporté ses premières victoires contre les Syriens, Lysias choisit pour combattre les Juifs Ptolémée fils de Dorymine, avec Nicanpr et Gorgias. I Mach., iii, 38. Ils furent battus par les Juifs