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PTOLÉMÉE II PHILADELPHE — PTOLÉMÉE III ÉVERGÈTE


avait eus de Laodice, mais à ceux qui naîtraient de Bérénice, a Ptolémée Philadelphe, dit saint Jérôme, In Dan., xt, 6, t, xxv, col. 560, voulant après plusieurs années mettre fin à une guerre importune donna en mariage sa fille Bérénice à Antiochus II (Théos), qui de sa première femme Laodice avait deux fils, Séleucus qui fut surnommé Callinicus, et un autre Antiochus. (Son père) la conduisit jusqu’à Péluse et lui donna pour dot une grande quantité d’or et d’argent, ce qui le fît appeler çïpvtxpSpoc, c’est à dire dotalis, « qui dote ». Antiochus déclara qu’il faisait partager son royaume à Bérénice, et que Laodice n’avait plus que le rang de concubine, mais longtemps après, cédant à son amour pour Laodice, il la ramena dans le palais royal avec

188..— Monnaie de Ptolémée II Philadelphe.

AAEA<ï>îiN. Têtes accolées et diadémées, à droite, de Ptolémée II

et d’Arsinoé. Derrière la tête du roi, un monogramme. —

H ?. ©EQN. Têtes accolées et diadémées, à droite, de Ptolémée I er

Soter et de Bérénice. Derrière la tête du roi, un fer de lance.

ses enfants. Celle-ci, redoutant l’esprit versatile de son mari et craignant qu’il ne reprît Bérénice, le fit empoisonner par ses serviteurs ; Icadion et Gennée, princes d’Antioche, mirent à mort par ses ordres Bérénice et le fils qu’elle avait eu d’Antiochus, et elle établit roi son fils aîné Séleucus Callinicus à la place de son père. » Voir Antiochus II, t. i, col. 687. A l’époque du meurtre de Bérénice, son père était mort. Ptolémée II avait conservé les pays que lui avait laissés le traité de paix, la Phénicie et la Cœlésyrie. C’est sous son règne que fut commencée, d’après la tradition, la version grecque de l’Ancien Testament par les Septante. Voir Septante. F. Vigouroux.

" 3. PTOLÉMÉE III ÉVERGÈTE, fils aîné de Ptolémée II, lui succéda sur le trône (fig. 189). Il était frère de

183. — Monnaie de Ptolémée III Évergète. Buste de Ptolémée 111 Évergète, radié, à droite. — h). I1TOAE-MAior bæiæqs. Corne d’abondance radiée. Au bas dans le champ AI.

Bérénice, la victime de Laodice. Il voulut venger le meurtre de sa sœur et envahit la Syrie à la tête d’une puissante armée. « Il sortira un rejeton (Ptolémée III) de ses racines (de Ptolémée II), dit Daniel, xi, 7-9, il ira avec une grande armée, il entrera dans les places fortes du roi du nord (Antiochus II) et il en disposera à son gré et il se rendra puissant. Il enlèvera même et transportera en Egypte leurs dieux et leurs statues (nesihêhém), leurs objets précieux d’or et d’argent et pendant plusieurs années il sera plus fort que le roi du nord. Et celui-ci marchera plus tard contre le roi du midi (en Egypte), mais il reviendra dans son pays (en Syrie). » « Après le meurtre de Bérénice, dit saint Jérôme, In Dan., xi, 7-9, t. xxv, col. 560, son père Ptolémée Philadelphe étant mort en Egypte, son frère appelé aussi Ptolémée et surnommé Évergète lui avait succédé, troisième, dans son royaume, rejeton de sa racine… II s’en alla avec une grande armée et il entra dans la province du roi du nord, c’est-à-dire de Séleucus, surnommé Callinicus, qui régnait en Syrie avec sa mère Laodice, et il les maltraita et il s’empara de force de la Syrie, de la Cilicie et des pays situés au delà du haut Euphrate et de l’Asie presque entière. Mais ayant appris qu’une sédition.venait d’éclater en Egypte (cf. Justin, xxvii, 1, 9), il ravagea le royaume de Séleucus et emporta quarante mille talents d’argent, des vases précieux, en même temps que les statues des dieux, au nombre

190. — Antiochus 1Il le Grand, roi de Syrie. Musée du Louvre.

de deux mille cinq cents, parmi lesquels se trouvait le butin que Cambyse, après la prise de l’Egypte, avait emporté chez les Perses. »

L’inscription d’Adulis, conservée par Cosmas Indicopleuste, Pair. gt, t. uivin, col. 103-104 ; Corpus in~ script, grsec, n. 5127, donne des détails analogues sur les résultats de la campagne de Ptolémée III en Syrie : « Le grand roi Ptolémée… s’étant rendu maître de tout le pays en deçà de l’Euphrate, et de la Cilicie, et de la Pamphylie et de l’Ionie et de l’HeUespont et de la Thrace…, franchit l’Euphrate, et ayant soumis la Mésopotamie et la Babylonie et la Susiane et la Perse et la Médie et tout le reste jusqu’à la Bactriane, et ayant recherché tous les objets sacrés emportés d’Egypte par les Perses et les ayant rapportés en Egypte avec tous les autres trésors provenant de ces lieux, il expédia des troupes parlesileuves creusés de mainsd’homme… » Bouché-Leclercq, Histoire des Lagides, t. i, p. 261262. C’est en reconnaissance du recouvrement des objets sacrés qu’avait emportés Cambyse que les Égyptiens donnèrent à Ptolémée III le surnom d’Évergète, « le Bienfaisant ». S. Jérôme, ibid. Cf. le décret de Canope, dans Bouché-Leclercq, ibid., p. 267-272 ; texte