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PSAUMES DE SALOMON — PTOLÉMÉE


lail, en effet, ne contient la plus petite allusion au roi Salomon. Peut-être est-ce le passage III Reg., jv, 32, qui a suggéré le titre « Psaumes de Salomon », ajouté, non par l’auteur lui-même, mais plus tard, sans qu’on puisse dire à quelle époque.

On ne peut désigner l’auteur que d’une manière générale et approximative. Il était Juif, et appartenait au parti pharisaïque, comme le montre sa vive polémique contre les Saddùcéens, qui sont pour lui les « pécheurs » et les « transgresseurs » par excellence, tandis que les Pharisiens sont les « justes » et les « saints ». Ces derniers ont actuellement le dessous ; leurs adversaires sont au pouvoir, riches et puissants. L’auteur devait habiter la Palestine, comme le prouvera ce que nous dirons de la langue primitive du livre ; peut-être résidait-il à Jérusalem. Son œuvre donne de lui une idée favorable ; c’était un homme pieux et humble. — On a parlé quelquefois de plusieurs auteurs distincts pour le recueil ; mais cela ne paraît pas vraisemblable, tant il y a d’unité dans le style, l’esprit et les pensées.

VI. La langue primitive. — On ne possède aujourd’hui les Psaumes de Salomon qu’en grec. Auraient-ils été composés dans cet idiome ? C’est ce qu’a pensé l’évêque d’Avranches, Huet, loc. cit. D’autres encore l’ont fait à sa suite, spécialement le D r Hilgenfeld, qui leur attribue l’Egypte comme lieu d’origine. Mais il est, aujourd’hui, à peu près seul de son avis, car c’est presque à l’unanimité que les critiques déclarent qu’on doit regarder l’hébreu, ou tout au moins l’araméen, et non pas le grec, comme la langue originale. Le grec actuel n’est donc qu’une traduction, faite de très bonne heure, ou pour les Juifs dispersés, ou pour les chrétiens, qui ne tardèrent pas à prendre goût à ces psaumes. À l’appui de ce fait, on allègue plusieurs preuves, « avec une entière certitude, » dit le D r Kittel, dahsKautzsch, Die Apokryphen und Pseudepigraphen des Alten Testant., Fribourg, 1899, t. ii, p. 129. La première, qui est aussi la meilleure, consiste dans un coloris hébraïque très sensible. Le texte grec est tellement « maladroit », Reuss, Gesc/i. der lieiligen Schriften des A. T., 1881, p. 652, que l’hébreu apparaît pour ainsi dire à travers. Les temps des verbes, en particulier, ont été souvent mal rendus ; parfois, dans un seul et même passage, on trouve de curieux exemples de cette confusion. Cf. iii, 8-10 ; xvii, 8-12, etc. Il faut recourir à l’hypothèse d’un texte hébreu primitif pour expliquer ces difficultés. Voir Ryle et James, loc. cit., p. lxxvii-lxxxvii. Il n’est donc pas possible de dire que nous avons ici de simples hébraïsmes, comme dans la traduction des Septante. En second lieu, nous avons vu que ces Psaumes avaient très probablement une destination liturgique ; or, ce fait suppose aussi que l’hébreu était la langue originale.

VII. Bibliographie. — Indépendamment des ouvrages cités ci-dessus, voir G. Janonski, Dissertatio de psalterio Salomonis, Wittemberg, 1687 ; Migne, Dictionnaire des apocryphes, t. i, Paris, 1856, col. 939956 ; J. Langen, Das Judenthum in Palâstina zur Zeil Christi, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1866, p. 64-70 ; A. Carrière, De Psallerio Salomonis, in-8°, Strasbourg, 1870 ; A. Hilgenfeld, Die Psalmen Salomo’s deutsch ùberselzt undaufs neue untersucht, dans la Zeitschrift fur wissenschaftliche Théologie, 1871, p. 343-418 ; M. "Vernes, Histoire des Idées messianiques, in-8°, Paris, 1874, p. 121-135 ; J. Wellhausen, Lie Pharisâerund die Sadducâer, in-18, Greifswalden, 1874, p. 112-164 ; J. Girbal, Essai sur les Psaumes de Salomon, in-8°, Toulouse, 1887 ; B. Stade, Geschichte des Volkes Israël, in-8°, Berlin, 1888, t. ii, p. 448-466 ; O. Zôckler, Die Apokryphen des Alten Testaments, in-8°, Munich, 1891, p. 405-420 ; W. J. Deane, Pseudepigrapha, in-8°, Londres, 1891 ; E. Jacquier, Les Psaumes de Salomon, dans l’Uni versité catholique, Lyon, 1893, p. xii, 94-131, 251-275 ; Frankenberg, Die Datierung der Psalmen Salomo’s, ein Beitrag zur jûdischen Geschichte, in-£S°, Giessen, 1896 ; Lévi, .£es dix-huit Bénédictions et les Psaumes de Salomon, dans la Revue des Études juives, t. xxxii, Paris, 1896, p. 161-178 ; W. Baldensperger, Die messianisch-apokalyptischen Hoffnvngen des Judentums, 3e édit., Strasbourg, 1903, in-8°, p. 33-36 ; E. Kautzsch, Die Apokryphen und Pseudepigraphen des Alten Testaments. .. ùbersetzt und herausgegeben, gr. in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1900, p. 127-148. L. Fillion.

    1. PTOLÉMAÏDE##

PTOLÉMAÏDE (n.zoUi.a.îc), ville de Palestine, nommée primitivement Accho et plus tard Saint-Jean d’Acre. Elle reçut le nom de Ptolémaïde quand elle tomba en la possession de Ptolémée II Philadelphe, roi d’Egypte, et elle figure sous ce nom dans l’histoire des Machabées, I Mach., v, 15, 22, 55 ; x, 1, 39, 56, 57, 58, 60 ; xi, 22, 2, 4 ; xii, 45, 48 ; xiii, 12 ; II Mach., xiii, 24, 25, et dans l’hisloire de saint Paul. Act., xxi, 7. Voir Accho, t. i, col. 108.

    1. PTOLÉMAÏOIENS##

PTOLÉMAÏOIENS (grec : o{ n-coU^ei ;  ; Vulgate : Ptolemenses), habitants de Ptolémaïde. I Mach., XII, 48 ; II Mach., xiii, 25. Voir Ptolémaïde.

    1. PTOLÉMÉE##

PTOLÉMÉE (grec : TlxaUy.xïoî ; Vulgate : Ptole- matus), nom de plusieurs rois d’Egypte et de quatre autres personnages dans l’Écriture. Le nom grec signifie « belliqueux », de htqXe^o ; , pour noXejjiQç, « guerre ». On le trouve déjà dans l’Iliade, lv, 228. Voir W. Pape, Wôrterbuch der griechischen Eigennamen, 3e édit.. t. ii, p. 1271. Il devint surtout célèbre à partir d’Alexandre le Grand, lorsqu’un de ses généraux, Ptolémée, fils de Lagus, eut fondé la dynastie à laquelle on a donné son nom.

1° Dynastie. — Les Ptolémées ou Lagides ont régné en Egypte depuis la mort d’Alexandre le Grand jusqu’à la mort de Cléopàtre VI (323-30 avant J.-C), où ce royaume devint province impériale romaine.

TABLEAU chronologique de la dynastie des lagides

Avant J. -G.

Ptolémée J" Soter, satrape 323-305

Ptolémée I" Soter, roi 305-285

Ptolémée H Philadelphe 285-247

Ptolémée III Évergète I" 247-222

Ptolémée IV Philopator 222-204

Ptolémée V Épiphane 204-181

Ptolémée VI Philométor 181-146

Ptolémée VII Évergète II 170-117

Ptolémée VIII Eupator Mort en 146

Ptolémée IX Néos Philopator …. Mort en 130

Ptolémée X Philométor Soter II (Lathyros).. 116-108 Ptolémée XI Alexandre I" Philométor …. 108-88

Ptolémée X Soter II restauré 88-86

Ptolémée XII Alexandre II 80 ( ?)

Ptolémée XIII Phitopator II Philadelphe Nées

Dionysos (Aulètès) 81-58

Bérénice IV…„ 58-55

Ptolémée XIII restauré 55-51

Cléopàtre VI Philopator 51-30

Ptolémée XIV Philopator 51-47

Ptolémée XV Philopator 47-44

Ptolémée XVI (César Phitopator Philométor).. 44-30 L’Egypte devient province impériale sous Auguste, 30

2° Bibliographie des Lagides. — J. Vaillant, Historia P lolemseorum Mgxjpti regum ad /idem numismalum accommodata, Amsterdam, 1701 ; J..T. Champollion-Figeac, Annales des Lagides, 2 in-8°, Paris, 1819-1820 ; A.-J. Lelronne, Recherches pour servir à l’histoire de l’Egypte pendant la domination des Grecs et des Romains, in-8°, Paris, 1823 ; S. Sharpe, History of Egypt under the Plolemies and the Romans, 2e édit., Londres,