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PRIMAISE — PRISON


super Apocalypsim libri quinque, t. lxviii, col. 793-936, composés vers 540. Il y a mis à contribution, d’après son témoignage, saint Augustin et Ticonius, et s’attacha surtout à expliquer le sens mystique. On lui a attribué des Commentaria in Epistolas sancli Pauli, col. 415-794, tirés en grande partie de saint Jérôme, de saint Ambroise, de saint Augustin, etc., mais ils ne paraissent pas être de lui. Le commentaire de l’Épître aux Hébreux, col. 685-794, en particulier, doit être f œuvre d’Haymon de Halberstadt.

PRIMAT9CE1 Grégoire, en latin Primaticius ou De Primaticiis, exégète italien, mort en 1518. Il était docteur de Padoue et il enseigna dans cette ville la philosophie et la théologie. L’archevêque de Sienne, François Bondini, l’emmena, en qualité de théologien, au Concile de Trente. On a de lui : Expositio litteralis omnium Epistolarum Divi Pauli, in-4°, Venise, 1564.

    1. PRINCE##

PRINCE, mot fréquemment employé dans la Vulgate pour désigner un chef ou un personnage. C’est un terme générique qui traduit des mots divers de l’hébreu et du grec : hôqêq, môSêl, nàdîb, nâgid, nàiî f nesîb, nissab, pâqîd, ro’s, rôznîm, sar, sdrak, oipxarj, è6vap/r]ç, etc. Voir Gouverneur, t. iii, col. 284-287.

    1. PRINTEMPS##

PRINTEMPS (Septante : é’ap ; Vulgate : ver, tempus vernum), la saison de l’année qui succède à l’hiver.

— En Palestine, les saisons n’ont pas la même gradation que dans nos climats. Aux pluies de l’hiver succède presque sans transition, en avril, la chaleur de l’été. Aussi le printemps proprement dit est-il très court. On en lit, dans le Cantique ri, 11-13, la description suivante :

Voici que l’hiver est fini,

La pluie a cessé, elle a disparu,

Les fleurs se montrent sur la terre,

Le temps des chants est arrivé ;

La voix de la tourterelle s’entend dans nos campagnes,

Le figuier développe ses fruits naissants,

La vigne en fleur exhale son parfum.

Les impies comparent la vie à un printemps dont il faut jouir : « Que la fleur de la saison, flos temporis, ne nous échappe point. » Sap., ii, 7. Dans le texte grec, avôo ; âspoç, « la ileur de l’air, » est une leçon fautive pour ot’vôo ; Ëapoç, « la fleur du printemps, » que porte l’Alexandrin. L’Ecclésiastique, l, 8, compare le grandprêtre Simon à « la Heur des roses aux jours du printemps », in diebus vernis, Septante : lv rjuipai ; v£a>v, « aux jours des choses nouvelles, » du renouveau. Dans l’original hébreu, on peut lire : kenês be’anfê beyemê mô’êd, « comme la fleur sur les branches aux jours de fête. » — Au Psaume lxxiv (lxxiii), 17, il est dit que Dieu a fait l’été et le printemps, é’ap, ver. Au lieu de k’ap, l’édition de Venise lit ûpaïa, « les temps convenables. » En hébreu, le terme employé est horéf, « l’automne, » opposé à qayîs, « l’été ; » ainsi sont désignées les deux saisons qui se partagent l’année en Palestine. Cf. Gen., viii, 22 ; Zach., xiv, 8. — Dans un passage où la Vulgate parle de printemps, il est raconté, Gen., xxxv, 16 ; xlviii, 7, que Jacob et Rachel avaient encore kibrat-hâ-’drés pour arriver à Éphrata. Le mot kibrat, analogue au kibrâli assyrien, qui désigne une portion du monde ou de la terre, indique en hébreu une distance, probablement celle de l’horizon. Cf. Buhl, Gesenius’Handwôrterbuch, Leipzig, 1899, p. 358. Le sens du texte est donc que les voyageurs étaient arrivés à un kibrat de terre d’Éphrata, autrement dit qu’Éphrata était à l’horizon ou en vue. De fait, l’endroit où se trouvaient alors les voyageurs et auprès duquel Rachel fut inhumée n’est guère à plus d’un kilomètre de Bethléhem. Le Syriaque traduit par « parasange », mesure de longueur quatre fois plus

grande. Les Septante ne traduisent pas le mot hébreu et disent que les voyageurs approchaient de Chabratha, gtç Xa6pa8â ; Gen., xlyiii, 7 : xatà tôv ïu7tôSpou.av Xa6pa8à, « vers l’hippodrome de Chabratha, » le mot hippodrome doublant ici celui de Chabratha pour exprimer une idée de distance ; IV Reg., v, 19 : d ; Asgpaôiou Xaâpaôâ. Aux deux passages de la Genèse, la Vulgate traduit kibraf par vemum tempus, « printemps. » On ne saurait dire comment saint Jérôme est arrivé â cette traduction, si, au livre des Rois, il n’avait rendu le même mot par eleclum tempus, « un temps de choix, » par extension « le printemps ». Il est probable que le traducteur a rattaché kibrat à bârâh ou bârar, « choisir. » En tons cas, dans ces trois passages, il n’est pas question de printemps, mais d’une mesure itinéraire dont on ne peut préciser la longueur. — Dans l’Exode, xxxiv, 18, il est noté que les Hébreux sont sortis d’Egypte èv nr]vt tûv véwv, « au mois du renouveau, » même verni temporis, « au mois du printemps. » L’indication est exacte, mais donnée par équivalence. Dans l’hébreu il y a : « au mois a"abib, » c’est-à-dire « des épis ». La même expression et les mêmes traductions se retrouvent Deut., xvi, 1.

H. Lesêtre.
    1. PRISCILLE##

PRISCILLE (grec : iIptrTxiXÀa), diminutif de Pn$ca, femme d’Aquila. Rom., xvi, 3 ; II Tim., IV, 19. Voir Prisque, col. 680, et Aquila, t. i, col. 809.

    1. PRISON##

PRISON (hébreu : bôr, « fosse », bêt hab-bôr, « maison de la fosse, » bêt hâ’êsûr, « maison du lien, » bêt hâ’sûrim, « maison des liés, » bê( hap-pequddôt, « maison des surveillances, » hélé’, kelû’, kêW, de kâlâ’, « enfermer, » mattdràh, de ndtar, « garder, » masgêr, de sdgar, « enfermer, » mismâr, de sâmar, « garder ; » Septante : çuXaxrj, Xâxxo ; , oïxoç toû Sectjim-TïipEou ; Vulgate : carcer, custodia, lacus), lieu dans lequel on enferme les hommes qu’on veut châtier.

I" Prisons égyptiennes. — Injustement accusé par la femme de Putiphar, Joseph fut jeté dans une prison où étaient détenus les prisonniers du roi. Gen., xxxix, 20. Cette prison est appelée bêt has-sohar, <c maison de la tour, » ôyjpwua. Elle était donc située dans une sorte de forteresse, probablement dans celle qui est appelée « Muraille blanche » par Thucydide, i, 104, et Hérodote, m, 13, 91, et qui se trouvait dans la « ville de la Muraille blanche », Pa-sebti-het, c’est-à-dire Memphis. La prison était gouvernée par un sar bêt has-sohar, « chef de la maison de la tour, » àpxeSeCTfiospiXay.o ; , princeps carceris, dont Joseph ne tarda par à gagner les bonnes grâces. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. ii, p. 67-69. Deux officiers du pharaon, le grand panetier et le grand échanson furent aussi enfermés dans cette prison. Au bout d’un certain temps, ils en sortirent tous les deux, le premier pour être pendu, le second pour être rétabli dans ses fonctions. Ce dernier avait promis à Joseph de penser à lui auprès du pharaon, mais il n’en fit rien et le jeune Hébreu resta encore deux ans en prison. Il en fut tiré pour expliquer le songe du prince. Toutefois avant de paraître à la cour, il dut.se raser et changer de vêtements. Gen., xli, 14, 15. Cette double précaution n’implique rien quant au régime intérieur de la prison, dans laquelle Joseph était sans doute bien traité ; mais on comprend qu’une tenue spéciale fût obligatoire pour ceux qui étaient admis à l’audience du pharaon. — Pour éprouver ses frères, Joseph à son tour les fit mettre en prison pendant trois jours, à leur premier voyage en Egypte. Ensuite, il commanda de tenir Siméon sous bonne garde et ne lui rendit la liberté que quand les autres revinrent avec Benjamin. Gen., xlii, 17, 24 ; xliii, 23.

2° Prison philisline. — Après s’être emparés de Samson, les Philistins le menèrent à Gaza, lui cre-