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PRÊTRE


tirer parti, faudrait-il savoir exactement quel rang occupaient les deux classes et à quelle époque de l’année eut lieu l’annonciation de Jean-Baptiste. Quand une classe prenait le service, chaque jour de la semaine était attribué à une ou plusieurs de ses subdivisions.

2° Interdictions. — 11 était interdit aux prêtres du service hebdomadaire de se raser, sauf le sixième jour à cause du sabbat, d’avoir commerce avec leurs femmes et de boire du vin durant le jour ; ceux qui étaient de service un jour déterminé ne pouvaient même en boire ni ce jour-là, ni la nuit, parce que c’était de nuit qu’on brûlait les graisses sur l’autel. Cf. Taanith, ii, 7. Ces prohibitions s’inspiraient de la défense portée par le Seigneur, Num., x, 9, et aussi de la nécessité, pour le prêtre, d’être totalement et exclusivement à la fonction sainte qui lui était confiée, Elles lui rappelaient en même temps les dispositions morales de dévouement, de pureté et de pénitence que réclamait de lui le service du Seigneur.

3° Tirage au sort. — Chaque jour on faisait désigner par le sort les prêtres qui devaient remplir les différents offices. Luc, i, 9. Ce tirage au sort se répétait quatre fois. Le premier sort désignait celui qui devait porter les charbons de l’autel extérieur usque dans le parvis intérieur. Le second sort pourvoyait aux treize fonctions suivantes : 1. égorger l’agneau ; 2. en répandre le sang ; 3. enlever la cendre de l’autel intérieur ; 4. disposer les lampes ; 5. porter à la montée de l’autel la tête et une jambe postérieure de l’agneau ; 6. les deux épaules. 7. la croupe avec la queue, l’autre jambe et les reins ; 8. la poitrine et la gorge ; 9. les deux côtés ; 10. les intestins sur un plateau et les pieds ; 11. l’offrande de farine ; 12. le gâteau du grand-prêtre ; 13. la libation de vin. Le troisième sort portait sur le prêtre qui devait brûler l’encens ; on le choisissait parmi ceux qui n’avaient pas encore exercé cette fonction, à laquelle on ne pouvait être appelé qu’une fois dans sa vie. Enfin le quatrième sort désignait celui qui devait porter les membres de la victime de la montée de l’autel jusqu’à l’autel même.

4° Cérémonies. — Le détail de toutes les cérémonies quotidiennes est donné par le traité Tamid. On y voit que les prêtres de service, qui couchaient dans une chambre du parvis intérieur, se mettaient à l’œuvre avant même le lever du jour. Avant de procéder à l’exercice de sa fonction, chacun se lavait les mains et les pieds au bassin d’airain qui se trouvait entre le Temple et l’autel. Dès que le jour paraissait, on prenait un agneau dans la chambre des agneaux et les 93 ustensiles qui servaient cKàque jour dans la chambre des ustensiles. Pendant ce temps, les deux prêtres chargés de nettoyer l’autel des parfums et les lampes arrivaient, l’un avec une clef d’or, l’autre avec un vase d’or, ouvraient la grande porte du Temple et remplissaient leur office, en disposant d’abord les cinq lampes qui étaient au couchant, puis les deux autres, à moins que ces dernières ne fussent éteintes, car alors on commençait par elles. C’est seulement à l’ouverture de la porte qu’il était permis d’immoler l’agneau. Sur les cérémonies du sacrifice lui-même, voir Sagrifice, Libation, t. iv, col. 234 ; Obiation, col. 1727 ; Parfum, col. 2164. Quand tout était disposé pour le sacrifice, les prêtres se rendaient dans la chambre ha-gasith pour y réciter le schéma du matin. Voir Prière. Cf. Tamid, iv, 1-3. Ensuite, les prêtres que le sort n’avait désignés pour aucune fonction quittaient leurs vêtements sacres. On procédait alors à l’offrande de l’encens et on brûlait l’holocauste sur l’autel. Enfin, les cinq prêtres qui avaient été employés à l’offrande de l’encens se rendaient à l’entrée du Temple et prononçaient sur le peuple la formule de bénédiction prescrite, Num., vi, 24-26, en élevant les mains et en remplaçant le nom de Jéhovah par Adonaï. Cf. Tamid, vii, 2 ; Sota, vii, 6. Les mêmes

cérémonies se répétaient pour le sacrifice du soir, qui avait lieu vers trois heures de l’après-midi. Mais on ne tirait au sort que le nom de celui qui devait offrir l’encens. Cf. Gem. Yoma, 26, 1. L’encens était offert avant le sacrifice, et les prêtres n’y donnaient pas la bénédiction au peuple.

5° Fêtes. — Outre les sacrifices quotidiens, les prêtres en avaient d’autres à offrir à l’occasion des néoménies et des fêtes, à la Pâque, à la Pentecôte, à la fête des Tabernacles, à la nouvelle année et au jour de l’Expiation. Voir ces mots. Ils avaient aussi à s’occuper des nombreux sacrifices de toute nature que faisaient offrir les particuliers.

6° Garde du Temple. — Ils avaient également à garder le Temple. Les portes en étaient fermées à la tombée de la nuit et ouvertes au point du jour. Les prêtres qui couchaient dans le parvis antérieur et à qui incombait le service du jour suivant, gardaient les clefs et les transmettaient à ceux qui devaient servir après eux. Le matin, le préfet du Temple les recevait pour l’ouverture des portes. Cf. Middoth, i, 8, 9 ; Tamid, i, 1.

7° Trompettes. — Enfin, les prêtres avaient à sonner de la trompette dans le Temple. Num., x, 8-10 ; II Esd., xii, 41. Chaque jour ils sonnaient vingt et one fois, trois fois à l’ouverture des portes, neuf fois à la libation du matin et neuf fois à celle du soir. Cf. Sukka, v, 5. Voir Trompette.

8° Dignitaires. — Un certain nombre de prêtres remplissaient, sous l’autorité du grand-prêtre, les charges qui réclamaient des titulaires permanents. Les gisbdrim, YaÏQcpuXaxeç, « gardiens du trésor », veillaientsur tous les biens du Temple, mobilier et apports. Les fonctions principales de ce service après ta captivité de Babylone, étaient confiées à des prêtres, II Esd., xin, 13, les autres à des lévites. I Par., ix, 28, 29 ; xxvi, 20-28 ; II Par., xxxi, 11-19. Il fallait surtout des prêtres préposés au bon ordre du culte quotidien, puisque ceux qui s’acquittaient des fonctions de ce culte n’avaient en général à s’en occuper que deux jours par an, ce qui ne leur permettait guère de s’en rappeler tous les détails. Il y avait donc, au moins dans les derniers temps, quinze prêtres préposés aux services sutvants : le sceau, les libations, les sorts, l’argent pour l’achat des victimes, la santé des prêtres malades des entrailles (voir t. iv, col. 910), les eaux, les temps, les portes, la discipline, les cymbales, la direction du chant, les pains de proposition, le parfum, les voiles, les vêtements. Cf. Schekalim, v, 1. Le préposé aux sorts présidait aux tirages au sort au moyen desquels on désignait" chaque jour les prêtres chargés d’un office. Le préposé au sceau délivrait des cachets pour se procurer les libations auprès du préposé aux libations. Le préposé à l’argent pour l’achatdes victimes recueillait l’argent déposé dans le tronc destiné à cet usage et prenait soin de fournir en échange les victimes convenables. Le préposé aux temps était le héraut chargé le matin d’appeler chacun à son poste. Le préposé à la discipline avait à réveiller et même à corriger les lévites trop lents à se mettre sur pied. Le Talmud parle encore d’autres fonctionnaires : le sagan, voir Sagan, les amarkelin, cf. Schekalim, v, 2, probablement chargés de la caisse et des comptes, et des xaBoXtxo ! , cf. Jer. Schekalim, v, 49 a, probablement des trésoriers ou des subordonnés du sagan.Cf. Reland, Antiquitates sacrée, p. 88-91 ; Schûrer, Geschichtè des jûdischen Volkes im Zeitalter Christi, t. ii, p. 269-299.

vu. autres fonctions. — 1° À la guerre. — Avant le combat, un prêtre était chargé de parler au peuple pour l’exhorter au courage et à la confiance en Dieu. Deut., xx, 2-4. Cf. Num., xxxi, 6 ; I Reg., iv, 4 ; II Par., xm, 12. On appelait ce prêtre 1’  « oint du combat », et L’onction qu’il recevait l’assimilait au grand-prêtre sur