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PRÉTOIRE — PRÊTRE


site contre personne, la vérité sur nos Lieux Saints. Attendons que quelque heureuse trouvaille historique, épigraphique ou archéologique, la fasse éclater à nos yeux.

6° Bibliographie, — Sans remonter jusqu’à T. Tobler, Topographie von Jérusalem, Berlin, 1853, t. i, p. 220230, nous nous contentons de rappeler ici les derniers travaux sur la question : Barnabe d’Alsace, Le Prétoire de Pilate et la forteresse Antonia, in-8°, Paris, 1902 ; C. Mommert, Das Prâtorium des Pilatus, in-8°, Leipzig, 1903 ; G. Marta, La questione del Pretorio di Pilato, in-8, Jérusalem, 1905 ; D. Zanecchia, La Palestine d’aujourd’hui, Paris, 1899, t. i, p. 349-359 ; Professeurs de Notre-Dame de France, La Palestine, Paris, 1904, p. 99-107. Outre les articles de revues, comme ceux de Kreyenbûhl et de Zaccaria, mentionnés dans notre étude, nous signalerons : J. Arb-Arétas, Question de topographie palestinienne : l’authenticité du Prétoire et du Chemin delà Croiæ, dans L’Université catholique, Lyon, 15 septembre 1903, p. 52-74 ; Léonide Guyo, Le Prétoire, dans la Revue augustinienne, Louvain et Paris, 15 décembre 1903, p. 501-513.

II. Dans les Actes des Apôtres, — Les Actes, xxiii, 35, nous apprennent que saint Paul fut amené de Jérusalem à Césarée, devant le gouverneur Félix. Celui-ci, en attendant l’arrivée des accusateurs de l’apôtre, « ordonna de le garder dans le prétoire d’Hérode, : » ev x<à ixpatTwpt’o) toû’HpwSou. Il s’agit évidemment ici du palais bâti par Hérode le Grand et qui servait alors de résidence aux procurateurs romains. Voir Césarée du

    1. BORD DE LA MER##

BORD DE LA MER, t. II, Col. 456.

III. Dans l’épItre aux Philippiens. — Il n’est pas si facile de préciser le sens du mot « prétoire » dans ce passage de l’Épître aux Philippiens, i, 13, où saint Paul dit que « ses chaînes sont devenues manifestes dans le Christ dans tout le prétoire », i-jHlti> t » npauioséu), ^ ; ’est-à-dire que là on le regarde non comme un prisonnier vulgaire, mais comme un chrétien, un apôtre incarcéré pour Jésus-Christ. Quelques commentateurs anciens et modernes ont voulu voir ici le palais de César, à Rome, parce que plus loin, iv, 22, il est question des chrétiens qui sont « de la maison de César ». Mais il n’y a pas d’exemple de l’application de ce terme « prétoire » à la résidence de l’empereur à Rome. Aussi, plus communément, on l’entend de la caserne des prétoriens, castra prsetorianorvm, bâtie par Tibère. Sous Auguste, trois cohortes prétoriennes seulement, sur les neuf qui furent alors créées, étaient logées à Rome dans différents quartiers, mais sans campement fixe ; les autres étaient disséminées en Italie, dans les diverses résidences impériales. Tibère les réunit toutes dans un seul camp, au nord-est de la ville Cf. R. Cagnat, Prsetorise cohortes, dans le Dictionnaire des antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio, t. vii, p. 632. Cependant Conybeare et Howson, The Life and Epistles of St. Paul, Londres, 1853, t. ii, p. 428, pensent, à la suite de Wieseler, qu’il s’agit plutôt de la caserne de cette partie de la garde prétorienne qui était au service immédiat de l’empereur, sur le Palatin. D’autre part, il faut remarquer que icpaiTcoptov désigne ici les personnes, c’est-à-dire la garde prétorienne, plutôt que le local lui-même. C’est ce qui ressort du contexte et du membre de phrase suivant : xa toî ; Xofiioïç TtStriv, Xotiré ; , dans le Nouveau Testament, ne s’appliquant jamais à un lieu. C’est donc auprès des prétoriens et de beaucoup d’autres personnes que les chaînes de Paul étaient une sorte de prédication et rendaient célèbre le prisonnier du Christ. Telle est l’interprétation présentée par la plupart des commentateurs, an sujet du mot i prétoire », depuis la fameuse contre-. verse à laquelle il donna lieu, à la fin du xiii 6 siècle, entre Huber et Perizonius. Mais, de nos jours, une nouvelle explication a été proposée par Mommsen, Sit zungber. der kônig. prevss. Acad. der Wissensch., 1895, p. 495 et suiv. Ce savant regarde comme peu probable que saint Paul ait été confié à la garde prétorienne. Il croit plutôt que le centurion Jules, qui amena l’apôtre à Rome, appartenait au corps des milites frumentarii ou peregrini. On nommait ainsi les soldats chargés d’assurer l’alimentation en blé des troupes, particulièrement ceux qui composaient ou escortaient les convois. Mais ce terme prit, à l’époque impériale, une valeur toute différente, par suite du changement ou plutôt de l’extension des fonctions réservées aux frumentarii. Le service des vivres légionnaires était le moindre de leurs emplois. De tous les textes que l’on possède, il semble bien résulter que ces soldats étaient, avant tout, des agents de police, aussi bien à Rome qu’en Italie et dans les provinces. On voit, en effet, que le préfet du prétoire s’adresse à eux pour opérer des arrestations et l’empereur pour faire surveiller ceux qu’il juge dangereux. Dans les légions, outre leurs fonctions de frumentarii ou approvisionneurs, ils devaient avoir un rôle de policiers, analogue à celui qui est réservé à la gendarmerie dans nos corps d’armée. Le nom de peregrini leur vint de ce que, appartenant à différentes légions provinciales, ils pouvaient être et étaient regardés comme des pérégrins, non point à cause de leur état civil, puisqu’ils étaient citoyens romains, mais à cause de leur origine extra-italique. On trouve à la tête de ce corps, et sous le commandement suprême du préfet du prétoire, un princeps peregrinorum et des centuriones frumentarii ou frumentariorum. Cf. R. Cagnat, Frumentarius, dans le Dict, des antiquités grecques et romaines, t. iv, p. 1348. Il est donc probable que Jules livra son prisonnier au princeps peregrinorum, dont la caserne, castra peregrinorum, était déjà sans doute, comme elle le fut plus tard, sur le mont Cœlius. Mais c’est devant le préfet du prétoire et ses assistants que l’apôtre comparut, et c’est ce tribunal qu’il mentionne

dans l’Épître aux Philippiens.

A. Legendre.
    1. PRÊTRE##

PRÊTRE (hébreu : kohên, kômér, Septante : îepeijç ; Vulgate : sacerdos), celui qui est spécialement consacré à l’exercice du culte divin. Deut., x, 8 ; xviii, 7. Le mot kômér (kdmiru dans les lettres de Tell-el-Amarna), se prend dans un sens méprisant pour désigner les prêtres des idoles. IV Reg., xxiii, 5 ; Ose., , x, 5 ; Soph., i, 4. Le prêtre est appelé mal’âk, « envoyé » ou « ange », dans deux passages. Eccle., v, 5 ; Mal., ii, 7. Le nom de mdg est celui des prêtres de Perse et de Médie. Voir Mage, t. iv, col. 543.

I. Sacerdoce patriarcal. — À l’origine, le chef de famille remplit lui-même les fonctions sacerdotales et, au nom de tous ceux qui dépendent de lui, offre à Dieu ses hommages et ses sacrifices. Ainsi agissent Noé, Gen., viii, 20, Abraham, Gen., xii, 8 ; xv, 8-17 ; xviii, 23 ; Isaac, Gen., xxvi, 25 ; Jacob, xxxiii, 20, etc. An temps d’Abraham, Melchisédech, roi de Salem, est prêtre du Très-Haut. Gen., xiv, 18, Jéthro, beau-père de Moïse, est prêtre deMadian et adore le vrai Dieu. Exod., ii, 16 ; m, 1. Voir Jéthro, t. iii, col. 1522. Job offre lui-même ses holocaustes au Seigneur pour la purification de ses fils. Job, i, 5. Les Hébreux, pendant leur séjour en Egypte, ne connurent que ce sacerdoce patriarcal. Euxmêmes demandent à aller offrir leurs sacrifices au désert, Exod., v, 1-3, ce qui peut faire supposer qu’ils n’en ont guère offert dans la terre de Gessen, mais en tous cas à l’aide de ceux qui parmi eux remplissaient l’office de prêtres. « Les prêtres qui s’approchent de Jéhovah » sent mentionnés à l’occasion de la promulgation de la loi ; il leurest commandé de se sanctifier, mais défendu de franchir les limites posées autour du Sinaï ; ils doivent rester avec le peuple. Exod., xix, 22-24. Plus tard, quand il s’agit de conclure l’alliance, les prêtres ne sont pas. chargés d’offrir les sacrifices ; Moïse envoie des jeunes.