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PRETOIRE


Bible de J. Hastings, Edimbourg, 1902, t. iv, p. 32, qui cite en sa faveur Meyer, Winer, Alford, Edersheim et d’autres.

b) le prétoire et la colline orientale. — La tradition nous conduit plutôt du côté de la colline du Temple. Mais là, les opinions se partagent actuellement et cherchent le prétoire en trois points distincts.

1. L’Antonia. —C’est là, nous l’avons vii, que, depuis le xiiie siècle, les pèlerins ont coutume de vénérer le lieu sanctifié par les souffrances du Christ chez Pilate. On a même localisé en des points précis les différentes scènes : le couronnement d’épines, la flagellation, YEcce

qui le rendait facilement accessible à l’ennemi. Il fallut donc, non seulement élever une tour de défense, mais encore séparer les deux collines par une tranchée. Or, voici ce que nous révèle l’exploration du terrain. Voir fig. 170. Au nord de l’ancienne enceinte, existait une vaste tranchée, taillée dans leroc (c), au fond de laquelle avait été creusé en outre un fossé large d’environ dix mètres (d), destiné sans doute à défendre les approches d’un rempart élevé au nord du hiéron. La communication entre le mont Bézétha et le montMoriah n’étant pas jugée suffisamment interrompue par cette coupure, on en pratiqua une nouvelle vers le nord(E),

ÉcMIe

lin Mit.

Les chiffres indiquent les hauteurs en mètres au-dessus du niveau de /a mer.

t70. — Configuration du terrain au nord-ouest du Temple à l’avènement d’Hérode I". D’après le P. Barnabe, Le Prétoire de Pilote, p. 5.

Homo, la condamnation à mort. La caserne turque actuelle étant regardée comme l’emplacement du Prétoire, c’est de là que part la Voie douloureuse. Cette opinion, attaquée de nos jours par plusieurs savants catholiques, a été défendue en particulier, avec ampleur et ardeur, par le P. Barnabe d’Alsace, Le Prétoire de Pilate et la forteresse Antonia, in-8°, Paris, 1902. II étudie la question au point de vue archéologique, historique et traditionnel ; cette question est trop importante pour que nous ne donnions un résumé des considérations de l’auteur.

Au moyen de l’archéologie et de l’histoire, le P. Barnabe a cherché d’abord à reconstituer le Prétoire, c’est à-dire la forteresse Antonia, telle qu’elle devait être au temps de Notre-Seigneur. On sait que cette forteresse se trouvait à l’angle nord-ouest de l’esplanade du Temple et avait succédé à l’antique Baris. Cf. Josèphe, Anf. jud., XV, xi, 4 ; XVIII, iv, 3. Elle était destinée à protéger de ce côté l’enceinte sacrée ; le mont Moriah, en effet, entouré partout ailleurs de ravins profonds, se rattachait au nord à la masse rocheuse appelée mont Bézétha,

et on ne laissa subsister que le massif rocheux qui supportait la tour Baris. Par suite de ce travail, le rocher sur lequel est assise la caserne turque fut taillé à pic sur toutes ses faces. Il forme, dans son ensemble, un banc trapézoïde, long de 110 mètres, large de 40 en moyenne, et, à l’ouest, une équerre dont la branche qui va du nord au sud n’a que 9 mètres de largeur. Du côté sud, l’escarpe de ce bloc immense a une hauteur maxima de 10 mètres, tandis que, au nord, la taille perpendiculaire n’a guère plus de 5 mètres. La contrescarpe, c’est-à-dire la coupure du mont Bézétha, a été retrouvée à 70 mètres au nord du rocher Baris ; elle se dirige de l’ouest à l’est, mais, à l’ouest, elle fait un coude comme pour contourner en lignes parallèles le massif de la citadelle, et, dans l’église de YEcce Homo, on voit le rocher taillé verticalement sur une hauteur de 4 mètres. Cette coupure a en réalité 5 à 6 mètres de hauteur au-dessus du sol rocheux qui s’étend sous l’église, tandis que, au nord, la différence de niveau atteint environ 9 mètres. En creusant les premiers fondements du monastère des Daines de Sion, on a dé-