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PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE — PRESSOIR


doute, comprenait que Jésus les réalisait par sa présence : « Je remplirai de gloire cette maison ; … grande sera la gloire de cette maison, la dernière plus que la première. » Agg., ii, 7, 9. « Soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez, l’ange de l’alliance que vous désirez. Voici, il vient, dit Jéhovah des armées. » Mal., iii, 1. Pendant sa vie publique, le Sauveur devait accomplir ces prophéties dans toute leur plénitude. Mais il ne pouvait attendre jusqu’à celle époque pour paraître dans la maison de son Père. Car la volonté de ce Père était qu’il y fût apporté peu après sa naissance. Le saint vieillard Siméon avait reçu la promesse « qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ du Seigneur », et il fut envoyé dans le Temple pour le saluer, pendant que, de son côté, la prophétesse Anne, sur le déclin de sa vie, lui rendait hommage et parlait de lui « à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la rédemption. » Luc, ii, ’26-38. Comme cette présentation n’était pas spécialement réglée par la loi, les prêtres n’eurent pas à intervenir pour la faire, et il se trouva que Marie, la plus pure et la plus sainte des créatures, eut à remplir cet office extérieurement, pendant qu’intérieurement le Verbe incarné renouvelait l’offrande qu’il avait faite de son humanité dès le. premier instant de son union hypostatique. Heb., x, 5.

2° La présentation du Sauveur, racontée par l’Évangile même, fut de bonne heure l’objet d’une fête chrétienne. A la fin du IVe siècle, la JPeregrinalio SilvisR, 60, l’a mentionne comme célébrée à Jérusalem quadragesimse de epiphania, « le quarantième jour de l’épiphanie », c’est-à-dire de la naissance du Sauveur, selon le langage oriental. Justinien en prescrivit la célébration dans son empire en 542, à l’occasion d’une peste. Les Grecs appelaient cette fête ÛTcanâvr » ), « rencontre », à cause de la rencontre au Temple de Jésus et ses parents avec Siméon et Anne. À Rome, elle est mentionnée par le sacramentaire de saint Gélase, ii, 8, t. lxxiv, col. 1158, entre 492 et 496, sous le nom de purificalio. La liturgie latine appelle cette fête la « Purification de la B. V. Marie » ; mais les souvenirs évangéliques y tiennent une très grande place et, en conséquence, s’il y est question de la très sainte Vierge, il y est encore plus parlé du divin Enfant, des prophéties qui annoncent son apparition et des circonstances qui accompagnèrent sa présentation. Cf. Kellner, Heortologie, Fribourg-en-Brisgau,

1901, p. 116-118.

H. Lesêtre.
    1. PRESLES##

PRESLES (Raoul de), traducteur de la Bible en français, mort en 1382. Il fut avocat général au parlement de Paris et puis maître des requêtes de l’hôtel de Charles V, roi de France. Il traduisit et composa plusieurs ouvrages. Nous n’avons à mentionner ici que sa traduction française des Saintes Écritures. Voir Françaises (Versions) de la Bible, iv, 3, t. iii, col. 2960.

    1. PRESSENSÉ##

PRESSENSÉ (Edmond de), théologien protestant, né à Paris le 3 juin 1824, mort dans cette ville le 8 avril 1891. Au terme de ses études théologiques, commencées à Lausanne (1842-1845) sous la direction de Vinet, et poursuivies à Halle et à Berlin avecTholuck et Néander pour maîtres, Pressensé fut nommé pasteur de l’église Taitbout à Paris (1847). En 1870 il résigna ses, fonctions, pour remplir celles d’aumônier des ambulances à la frontière. De retour à Paris il partagea son activité entre la politique, la Revue chrétienne, fondée par lui en 1854 et qu’il dirigea pendant 37 ans, et la publication de nombreux ouvrages. Le Il janvier 1890, l’Académie des sciences morales et politiques lui ouvrit ses portes, une année avant sa mort. — Sans parler des nombreux articles de la Revue chrétienne, relatifs aux études bibliques, on a de lui : Histoire des trois premiers siècles de l’Église chrétienne, 6 in-8°, Paris,

1858-1877 ; L’école critique et Jésus-Christ, in-8°, Paris, 1863 ; Le pays de l’Évangile, in-12, Paris, 1864 ; Jésus-Christ, son temps, sa vie, son œuvre, in-8° et in-12, Paris, 1866 (plusieurs éditions) ; Éludes évangéUq&è », 1 in-12, Paris, 1867 ; Saint Paul jugé par Renan, in-8°, Paris, 1869. — Cf. Théophile Roussel, Notice sur la vie et les œuvres de M. de Pressensé, in-8°, Paris, 1894. 0. Rey.

    1. PRESSOIR##

PRESSOIR (hébreu : gat, yéqéb, pùrâh ; Septante : ). » )v6c, iupoXT, viov, inoX^viov ; Vulgate : torcular), appareil servant à faire sortir le jus contenu dans les raisins, les olives, etc.

1° Le pressoir se compose essentiellement d’une cuve dans laquelle on fait arriver le jus des fruits. Cette cuve s’appelle gat, Xïivô ?. Le yéqéb désigne la même cuve, en tant que placée au-dessous de l’appareil à pression, ïnroXïjviov. Le irpoXriviov est la cuve placée non plus au-dessous, mais en avant. La pûràh, de pur, « broyer », est l’appareil à pression. Le torcular, de torqueo, « tordre », a le même sens que pûràh. Tous ces mots d’ailleurs désignent l’ensemble de l’appareil, bien qu’ils n’en nomment qu’une des parties. Parmi les pressoirs anciens, il y en a qui sont à torsion. Tel est un pressoir égyptien se composant d’un

164. — Pressoir égyptien à torsion. Béni Hassan.

D’après Wilkinson, Manners and custutns of the ancient

Egyptians, t édit., 1. 1, fig. 160, p. 383.

sac oblong et perméable, fixé par ses exlrémités à deux poteaux (fig. 164). Quand le raisin est enfermé dans le sac, on soumet celui-ci à une forte torsion, et le raisin comprimé laisse échapper son jus dans une cuve, qui est un (iiuoXtiviov. C’est là un torcular proprement dit. D’autres fois le raisin est foulé aux pieds (tig. 165). Un autre pressoir égygtien (fig. 166) consiste en un grand récipient dans lequel on a versé le raisin. Sept hommes le foulent aux pieds, en se tenant par les mains à des cordes qui pendent d’un châssis supérieur. Sur deux côtés du récipient, des cuves, qui sont des 7cpo).T|Vta, reçoivent le jus. Beaucoup de monuments anciens représentent des vendangeurs qui foulent aux pieds le raisin ou d’autres fruits dans des cuves. Cf.Dicf. cJ’arc/i « ’ol.c/irt>t., t.i, fig.385, col.l616 ; fig.387, col. 1617 ; fig. 411, col. 1643 ; fig. 973, col. 2871, etc. Dans le pressoir à levier (fig. 167), primitivement employé en Grèce et en Italie, une lourde pierre pèse sur les raisins ou les olives. Ces fruits sont retenus par un panier ou par des lattes. Une longue poutrelle, articulée à l’une de ses extrémités, sert à soulever la pierre pour placer le panier, et ensuite à augmenter la pression par la pesée que des hommes exercent à l’extrémité libre. Ce pressoir parvenait à extraire ce qui restait de jus dans les raisins déjà foulés, ou l’huile dans les olives déjà écrasées. D’autres pressoirs moins encombrants furent inventés par la suite. Cf. Rich, Dicl. des antiquités romaines et grecques, trad. Chéruel, Paris, 1873 s p. 655-659. — Les pressoirs à huile de Palestine ressemblaient un peu à des meules à blé. Voir t. iii, fig. 157, col. 773. Sur une pierre creusée en cuvette, une meulp pouvait tourner, soit à la main, soit à l’aide d’une traverse de bois