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PRÉSENT — PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE


5 ; de Josaphat à ses enfants, II Par-, xxi, 3 ; de Mérodach Baladan à Ézéchias, IV Reg., xx, 12 ; la., xxxix, t ; de ses sujets à Ézéchias, II Par., xxxii, 23 ; du chef chaldéen à Jérémie, Jer., xl, 5 ; de Nabuchodonosor à Daniel, Dan., ii, 6, 48 ; d’Assuérus à ses invités, Esth., ii, 18, et à Mardochée, Esth., xii, 5 ; de Cyrus aux captifs israélites qu’il délivre, Is., xlv, 13 ; I Esd., i, 4 ; du roi de Perse aux Juifs, II Mach., i, 35 ; des Juifs à leurs frères indigents, Esth., ix, 22 ; des mages à NotreSeigneur, Matth., ii, 11 ; voir Mages, t. iv, .col. 551 ; des rois à leur médecin, Eccli., xxxviii, 2 ; des hommes entre eux en signe d’allégresse, Apoc, xi, 10, etc. Parmi les présents, il faut ranger les dons qui sont faits par charité aux malheureux. Voir Aumône, t. i, col. 1244. — 2. Il est prédit qu’un jour, à l’époque du Messie, les rois et les nations apporteront leurs présents à Jérusalem. Ps. xlv (xliv), 13 ; lxxii (lvxi), 20 ; Tob., xill, 14. Il s’agit ici surtout des dons destinés à honorer le Seigneur. Sur ces présents, voir Oblation, Offrande, t. iv, col. 1725, 1758. — 3. Quelquefois les présents gracieux sont refusés par ceux qui devraient les faire, I Reg., x, 27, ou par ceux qui pourraient les accepter. Dan., v, 17. — 4. Les présents ont leurs raisons d’être : ils font plaisir à tous, Prov., xvii, 8, procurent à celui qui les fait des amis, Prov., xix, 6, et même des bénédictions temporelles, Prov., xi, 25, et sont parfois utiles pour calmer la colère. Prov., xxi, 14.

2° Présents intéressés. — 1. On les fait en vue d’un intérêt légitime. Hémor offre de grands présents afin d’obtenir que Dina soit accordée pour épouse à son fils Sichem. Gen., xxxiv, 12, Sur le présent ou niohar que l’époux doit offrir aux parents de l’épouse, voir Dot, t. ii, col. 1496. Jacob envoie des présents à Joseph, pour gagner ses bonnes grâces. Gen., xliii, 11, 25, 26. Quand Saùl, à la recherche de ses ânesses, songe à consulter le voyant, il se prépare à lui offrir un présent. I Reg., ix, 7. Ainsi procèdent, vis-à-vis d’hommes de Dieu, Jéroboam, III Reg., xiii, 7 ; Naaman, IV Reg., v, 15, et Hazaël, IV Reg., viii, 8-9. — 2. Des présents sont offerts à des rois dont on veut se ménager la faveur. Aod est chargé de porter des présents à Églon, roi de Moab. Jud., iii, 15, 18. De cette espèce sont les tributs plus ou moins volontaires, mais décorés du nom de présents, qui sont payés par les Moabites à David, II Reg., vm, 2, 6 ; par les Philistins à Salomon, III Reg., iv, 21 ; par Asa à Benadad, III Reg., xv, 19 ; par Achaz au roi d’Assyrie, IV Reg., xvi, 8 ; II Par., xxviii, 21 ; par les Philistins à Josaphat, II Par., xvii, 11 ; par les Ammonites à Ozias, II Pari, xxvi, 8 ; par Éphraïm aux nations voisines, Os., viii, 9 ; par Tryphon à Jonathas, I Mach., xii, 43, etc. Le roi Osée se déroba à l’obligation d’offrir des présents au roi d’Assyrie. IV Reg., xvii, 4. — 3. On offre des présents à quelqu’un pour le gagner ou l’adoucir. David, pour pallier son crime, envoie des présents à Urie. II Reg., xi, 8. Antiochus Épiphane en ofire à Matathias et aux Juifs de son parti pour qu’ils se soumettent. I Mach., ii, 18. L’homme outragé dans son honneur de famille demeure inflexible et n’accepte pas les présents. Prov., vi, 35. — Ces sortes de présents frayent la voie à un homme et lui donnent accès auprès des grands. Prov., xviii, 16. Mais ils engendrent facilement des abus. Le roi qui en est avide ruine son pays. Prov., xxix, 4. Le présent injustement acquis périra. Eccli., XL, 12. Celui qui se glorifie de présents trompeurs, c’est-à-dire, comme traduit la Vulgate, qui en promet mais ne les donne pas, est un nuage ou un vent sans pluie. Prov., xxv, 14. En somme, celui qui hait les présents, vivra. Prov., xv, 27.

3° Présents corrupteurs. — 1. Il y a des présents infâmes, qui sont le salaire de la prostitution. Ezech., xvi, 33. — 2. Bien plus fréquemment, il est question dans la Sainte Écriture de la corruption introduite par


les présents dans l’exercice de la justice publique. La Loi recommande aux juges de ne pas accepter de présents. Exod., xïiii, 8. Il est dit que Jéhovah ne reçoit pas de présents pour rendre justice, Deut., x, 17 ; II Par., xix, 7 ; que les jugés n’en doivent pas recevoir, parce que les présents aveuglent, Deut., xvi, 19, et que maudit est celui qui, pour un présent, verse le sang innocent. Deut., xxvii, 25. Les auteurs sacrés rappellent que les présents corrompent le cœur, Eccli., vu, 7 ; qu’ils aveuglent les sages et les empêchent de blâmer ce qui est mauvais, Eccli., xx, 31 ; qu’il ne faut pas chercher à tromper le Seigneur par des dons, parce qu’il juge sans tenir compte de la qualité des personnes. Eccli., xxxv, 14. — 3. Le juste n’accepte pas » de présents au préjudice de l’innocent. Ps. xv (xiv), 5. Samuel a pu se rendre ce témoignage qu’il n’a jamais reçu de présents pour fermer les yeux à la justice. I Reg., xii, 3. En général, l’homme juste se défie des présents, et il secoue ses mains pour n’en pas recevoir et n’en pas garder. Is., xxxiii, 15. — 4. Mais le méchant a la droite pleine de présents, soit de ceux qu’il a reçus pour mal faire, soit de ceux qu’il veut donner pour corrompre. Ps. xxvi (xxv), 10. Les fils de Samuel recevaient des présents au détriment de la justice. I Reg., viii, 3. D’autres cachaient des présents dans le pli de leur manteau pour gagner les juges. Prov., xvii, 23. Ceux-ci se laissaient facilement corrompre. Des plaintes sont formulées à ce sujet par Isaïe, i, 23 ; v, 23 ; Méchiel, xxii, 12 ; Amos, v, 12, et Michée,

ni, 11.

H. Lesêtre.

1. PRÉSENTATION de la Sainte Vierge au Temple de Jérusalem. "Voir Marie, t. iv, col. 778-780.

2. PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE. —

1° Saint Luc raconte que, quand les jours de sa (ou de leur) purification furent accomplis, « Marie et Joseph portèrent l’Enfant à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur. « Luc, ii, 22-24. L’Évangéliste vise deux lois, celle qui ordonnait de consacrer au Seigneur tout mâle premier-né, Num., vii, 17 ; xviii, 16-17, et celle qui prescrivait le sacrifice à offrir pour la purification de sa mère quarante jours après la naissance de l’enfant. Lev., xii, 2-4. La Sainte Vierge ayant seule à être purifiée légalement, on comprend que la Vulgate parle des jours de « sa purification ». Mais la plupart des manuscrits grecs portent ici le pluriel, « leur purification ». D’après ce texte, il faut comprendre sous le nom de purification la présentation de l’Enfant et le sacrifice de la mère, et le pronom au pluriel concerne Marie et Jésus, présenté lui-même à son Père. Selon la loi, Num., xviii, 16, le premier-né appartenait au Seigneur. Mais, comme le service direct du Seigneur avait été réservé à la tribu de Lévi, les premiers-nés qui s’en trouvaient ainsi exemptés devaient être rachetés, au prix de cinq sicles d’argent, à l’âge d’un mois. La loi ne prescrit pas en termes exprès la présentation du premier-né au Seigneur, mais l’usage avait ainsi interprété la loi qui ordonnait de le « sanctifier » (consacrer dans le texte hébreu) à Dieu. Exod., xiii, 2 ; Num., viii, 17. « Quand les jours de sa (ou de leur) purification (les quarante jours) furent accomplis, dit saint Luc, ii, 22-23, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, comme il est écrit dans la loi du Seigneur : Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur. » Plus que toute autre mère, la Sainte Vierge devait être portée à offrir au Seigneur son divin Enfant. Elle savait qne cet Enfant, destiné au seul véritable et efficace sacrifice pour le genre humain, avait hâte défaire précéder sa future immolation d’une offrande officielle de lui-même dans le Temple. D’autre part, elle n’ignorait pas les prophéties, et, sans nul

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