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PRÉDICATION — PRÉMICES


gentils partout où il les rencontre. Act., xv, 36 ; xvii, 13 ; xix, 13 ; xx, 25 ; xxviii, 31 ; I Cor., ii, 4 ; xv, 1, 2, 11, 14 ; II Cor., i, 19 ; xi, 4 ; Col., i, 23 ; I Thés., ii, 9 ;

I Tim., ii, 7, IITim, i, 11 ; iv, 17 ; Tit., i, 3, etc. Cependant il se sait particulièrement chargé de la prédication aux gentils, Gal., i, 16 ; ii, 2 ; Eph., iii, 8 ; mais il s’applique à prêcher l’Évangile là où il n’a pas encore été annoncé. Rom., xv, 20 ; II Cor., x, 16. Son rôle spécial n’est pas de baptiser, mais de prêcher, I Cor., i, 17, et malheur à lui s’il ne prêche pas. I Cor., IX, 16. — 6° Les Épîtres de saint Paul énoncent un certain nombre de réflexions qui montrent quelle idée l’Apôtre se faisait de la prédication. Tout d’abord, dans la religion de Jésus-Christ, la prédication est indispensable. « Comment invoquer celui en qui on ne croit pas ? Comment croire en celui dont on n’a pas entendu parler ? Comment en entendre parler sans prédication ? Et comment y aurat-il des prédicateurs s’ils ne sont envoyés ? » Rom., x, 14-15. La prédication est donc nécessaire, puisque Notre-Seigneur a donné pour base à sa religion non plus un livre, comme dans la loi ancienne, mais la parole de ses envoyés. Matth., xxviii, 19. Pourtant n’est pas prédicateur qui veut ; il faut avoir reçu mission de Jésus-Christ, ou de ceux qui le représentent. Saint Paul ne se prêche pas lui-même, c’est-à-dire qu’il ne met en avant ni sa personne ni ses idées. II Cor., iv, 5. Il prêche Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié, c’est-à-dire le Sauveur dans ses humiliations aussi bien que dans ses gloires. I Cor., i, 23. Il ne le prêche pas en faisant appel aux ressources de la sagesse et de l’éloquence humaines, I Cor., i, 17-25, mais simplement et en dépit de ses infirmités personnelles, Gal., iv, 13, aQn qu’il soit bien constant que cette prédication agit par sa propre vertu, indépendamment de la valeur du prédicateur. I Cor., i, 17. Il y en a qui se font prédicateurs de l’Évangile par envie et par esprit d’opposition. Phil., i, 15. Saint Paul prêche avec un parfait désintéressement, I Cor., ix, 18 ;

II Cor., xi, 7, et il s’applique à pratiquer la doctrine qu’il prêche, afin de n’être pas réprouvé. I Cor., îx, 27. Il veut que son disciple Timothée « prêche la parole, insiste à temps et à contre-temps, reprenne, menace, exhorte, avec une entière patience et toujours en instruisant. » II Tim., iv, 2. Tels sont en effet les devoirs qui s’imposent au prédicateur de l’Évangile.

H Lfsêtrf

PRÉFETS DE SALOMON. III Reg., iv, 7-19. Voir Gouverneur, 12°, t. iii, col. 285.

    1. PRÉFIXES##

PRÉFIXES, terme grammatical par lequel on désigne dans la langue hébraïque les particules qui sont placées au commencement de certains mots. Voir Hébraïque (Langue), t. iii, col. 473.

1. PRÉMICES, prélèvements opérés sur les premiers fruits produits par la terre, destinés à être offerts au Seigneur, comme les premiers-nés de l’homme et des animaux. Ces prélèvements étaient de deux sortes, les prémices des fruits naturels et les prémices des fruits préparés.

I. Prémices des fruits naturels. — 1° Ces prémices portent le nom de bikkûrîm, nçia>s<}yiwr]>.ara., YsvvVjfj.aTa, fruges, et sont ordinairement désignées par l’expression r’êsîp bikkàrê hà-’âdâmâh, àitap-/ai t<5v itpwTOYsvvyiikxtwv Tri ; fT|C> primitim frugum terrte, « les prémices des fruits de la terre », Exod., xxiii, 19, ou r’èsît perî ha-âdâmâh, àitapxiî wv ffnruiâiiav xrj ; yîic, primitise frugum terrée. Deut., xxvi, 10. — 2° La Loi ordonnait d’apporter les prémices des fruits de la terre dans la maison du Seigneur. Exod., xxui, 19 ; xxxiv, 26. Elle indiquait ensuite avec plus de détail la manière dont on devait procéder. Une fois dans la Terre Promise, l’Israélite prendra les prémices de tous

ses fruits, les mettra dans une corbeille, s’en ira au lieu choisi par le Seigneur pour y être honoré et se présentera au prêtre en fonction en lui disant : « Je déclare aujourd’hui à Jéhovah, ton Dieu, que je suis entré dans le pays que Jéhovah a juré à nos pères de nous donner. » Le prêtre prendra la corbeille et la déposera devant l’autel. L’Israélite prononcera une formule rappelant tout ce que Dieu a fait pour ses pères et conclura en ces termes : « Et maintenant, voici que j’apporte les prémices des produits du sol que vous m’avez donné, ô Jéhovah ! » Ensuite il se livrera à des réjouissances avec le lévite et l’étranger qui réside auprès de lui. Deut., xxvi, 1-11. — 3° Le traité Bikkurim de la Mischna a pour objet l’offrande des prémices. — Quelques docteurs ont prétendu que la loi sur les prémices ne fut obligatoire que quand le Temple exista, parce que le texte sacré dit de les apporter dans la « maison >> du Seigneur. Deut., xxvi, 2. Cf. Schekalim, viii, 8. Mais cette assertion est inadmissible, puisque le Tabernacle lui-même est souvent appelé « maison ». Exod., xxiir, 19 ; Jos., vi, 24 ; I Reg., i, 7, 24, etc. — 3° Bien que la Loi parlât de tous les fruits de la terre, on restreignait l’obligation des prémices aux sept fruits qui sont indiqués. Deut., viii, 8, comme caractéristiques de la Palestine, le froment, l’orge, la vigne, le figuier, le grenadier, l’olivier et le miel. Cf. Bikkurim, I, 2 ; Gem. Bekoroth, 35, 1. — 4° La Loi ne portait que sur les produits de la terre d’Israël, à laquelle on ajoutait les anciens territoires de Séhon, Deut., ii, 32-37, d’Og, Deut., iii, 8-10, et plus tard la partie de la Syrie conquise par David. D’après Josèphe, Ant. jud., XVI, vi, 7, on apportait aussi les prémices d’Asie Mineure. — 5° Les fruits offerts en prémices devaient être de premier choix et tout frais, sauf les raisins et les figues qui pouvaient être secs quand on les apportait de loin. — La quantité de fruits à offrir en n^émices n’était pas déterminée. On pouvait même offrir à ce titre ceux d’un champ tout entier. Cf. Bikhurim ii, 4 ; Siphra, ꝟ. 25, 1. Les prémices faisaient partie des six ou dix choses dont la Loi ne réglait pas la mesure. Cf. Pea, i, l ; Gem. Jerus., Pea, 16, 1. Mais les docteurs avaient décidé que l’offrande devait être au moins d’un soixantième. Le mot téni’, « corbeille », dont les trois lettres td, s, s, représentent les chiffres 9, 50 et 1, au total 60, servait à rappeler cette règle à la mémoire. Cf. Gem. Jerus. Bikkurim, 65, 3 ; Siphra, ꝟ. 202, 2. — 6° La séparation des fruits constituant les prémices pouvait se faire soit sur l’arbre, avant maturité, au moyen d’un signe, soit après la récolte, à condition toutefois que les bikkûrîm, fussent mis à part avant toutes les autres redevances. Cf. Terumoth, iii, 7. On était obligé de remplacer ce qui s’était pourri ©u avait été volé. — 7° Quand le Temple eut été construit l’offrande de ces prémices se faisait à Jérusalem, mais pas avant la Pentecôte, Exod., xxiii, 16 ; Lev., xxru, 17, ni après la Dédicace, le 25 casleu, les fruits plus tardifs n’ayant pas grande valeur. Cf. Bikkurim, i, 6 ; Challa, IV, 10.

— 8° Par la suite des temps, l’offrande des prémices fut réglée dans tous les détails. Les fruits se plaçaient dans des corbeilles dorées, argentées ou en bois de saule. Si tous les fruits devaient être contenus dans la même corbeille, on mettait au fond l’orge, puis le blé, ensuite les olives, au-dessus le miel, les grenades, les figues et enfin les raisins. Ordinairement on attachait à la corbeille des tourterelles ou des colombes destinées à être offertes en holocauste. — La corbeille ainsi disposée était portée à Jérusalem par celui qui faisait l’offrande ou par son réprésentant. Le voyage était entrepris en grande pompe. De plusieurs localités, on se réunissait à un rendez-vous commun. Le chef de la bande criait les paroles de Jérémie, xxxi, 6 ; cf. Mich., iv, 2 : « Levez-vous et montons à Sion, vers