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PORTUGAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE


dam. Por a Viuva de J. V. Someren. Anno 1681. Em 4°. La Bibliothèque nationale de Lisbonne en possède un exemplaire. Comme le fait remarquer le bibliographe da Silva, Diecionario, article Joâo Ferreira A. de Almeida, cette traduction est remplie d’erreurs et de fautes typographiques provenant de ce que le correcteur était peu versé dans la langue portugaise, ainsi que le fait remarquer l’auteur lui-même dans un avertissement publié à Batavia le 1 er janvier 1683 et où sont énumérées plus de mille erreurs à corriger, avec cette observation qu’il a été impossible de les relever toutes.

Une seconde édition fut faite par les Hollandais établis en Asie pour l’usage des protestants portugais de Batavia, sous ce titre modifié : Novo Testamento, isto é, todos os livros do novo concerto do nosso fiel senhore redemptor Jesu Christo, traduzido na lingua portugueza pelo reverendo padre Joâo Ferreira A. de A Imeida, ministro prégadordo Sancto Evangelho n’esla cidade de Batavia em Java Maior. Em Batavia, por Joâode Vîtes, impressor da Illustre Companhia, e desta nobre cidade. Anno 1693. Sur le verso de la feuille où se lit le titre se trouve la déclaration que l’ouvrage a été imprimé por ordem do Supremo Governo da illustre Companhia das Vnidas Provincias na lndia Oriental, revista, com approvaçâo da congregaçào ecclesiastica da cidade de Batavia, pelos ministros prégadores do Sancto Evangelho na Igreja da mesma cidade Theodorus Zas, Jacobus Opden Akker. Cette édition est sur papier de Hollande, grand in-4°, et a vin-597 pages. Elle a de plus que la première la concordance des textes de l’Écriture. I. da Silva observe qu’on y a corrigé peu ou point des fautes de la première édition, mais qu’on y a fait des changements considérables, plaçant, par exemple, la plupart des verbes à la fin des propositions, « ce qui rend parfois le sens obscur, fait violence à la phrase et affecte la construction des périodes. » Da Silva possédait un exemplaire de cette édition. J.-Ch. Brunet, dans le Manuel du libraire et de l’Amateur de livres, en signale une autre qualifiée de « rarissime » dans le catalogue de Meerman.

En 1712 parut une troisième édition in-8°, à Amsterdam, chez Joào Creliluz, par ordre de la même compagnie des Provinces-Unies, pour l’instruction des Indiens. Elle est encore plus fautive que les précédentes. Une quatrième édition fut publiée en 1760 en deux grands in 8°, à Tramgambar, par l’office de la mission royale du Danemark et au bénéfice de cette mission, aux frais de la Société (anglicane ) de la Propagation de la foi de Londres. Une cinquième édition fut donnée à Batavia par Egbert Humen, in-8°, 1773. Da Silva dit qu’elle fut comparée de nouveau avec le texte original et avec d’autres versions et ainsi améliorée, les verbes furent remis à leur place naturelle et beaucoup de mots et de fautes corrigés.

La traduction de Ferreira de Almeida, dit Ribeiro dos Santos, dans sa Memoria sobre versôes Biblicas, fut faite sur le texte grec qu’elle suit dans les points où il diffère de la Vulgate. En sa qualité de calviniste, l’auteur n’en a pas exclu les livres deutérocanoniques que rejette le luthéranisme. D’après Antonio Pereira de Figueiredo, dans sa préface au Nouveau Testament, 1. 1, 2e édit., on n’y trouve rien qui sente le calviniste, et il la regarde comme très servile. Mais d’autres écrivains sont d’un avis tout à fait contraire et la préface que nous venons de citer ne fut pas reproduite dans les éditions de Figueiredo qui furent publiées en 1794 et après, sous la surveillance de l’autorité ecclésiastique qui y fit supprimer aussi des notes. Quant à sa servilité, la traduction, par exemple, de Luc, I, 28, prouve le contraire ; au lieu de traduire par cheia de

graça, elle traduit par em graça acceita dans quelques éditions et par agraciada dans d’autres.

Le même traducteur publia en 1738, in-4°, à Trangambar, Livros Eistoricos do Velho Testamento, et en 1740, in-8° dans la même ville et, comme le précédent, par l’office de la mission royale de Danemark Livro dos Psalmos. En 1748 parut à Batavia, in-8 1 ", imprimé à l’office des séminaires par M. Mulder, Do Velho Testamento o primeiro tomo que contem os SS. Livros de Moysés, Josué, Juizese Ruth, Samuel, Reys, Chronicas, Esra. Nehemiase Esther. Traduzidos emportuguez por Joâo Ferreira A. de Almeida, Ministro prêgador, etc. Eu 1753, G. H. Heusler imprima au même office du séminaire à Batavia, in-8°, Do Velho Testamento o segundo tomo que contem os SS. Livros de Job, os Psalmos, os Proverbios, o Prêgador, os Cantares, com os Prophetas Mayorese menores. Traduzidos em portuguez por Joâo Ferreira A. de Almeida, e Jacob Opden Akker, Ministros prégadores do Santo Evangelho, etc. Entre la publication du t. i et du t. n de cette version parut en 1749 une nouvelle édition du Livro dos Psalmos, in-8°, à la même imprimerie, qui donna aussi plus tard, en 1757, dans une édition séparée, Û3 Livros de Moysés.

La traduction de l’Ancien Testament fut faite aux frais de la Compagnie hollandaise des Indes Orientales. Elle ne contient pas les livres deutérocanoniques. Au témoignage de da Silva, Almeida fit sa version sur l’original hébreu, en se servant de la version hollandaise imprimée en 1618 et de la version castillane de Cypriano Valera, édition de 1602 ; il la poursuivit jusqu’aux derniers chapitres d’Ézéchiel ; elle fut achevée par Jacob Opden Akker, un de ceux qui avaient été chargés de revoir la traduction du Nouveau Testament éditée par Almeida en 1693.

Depuis sa publication, la version d 7 Almeida a été si souvent réimprimée soit totalement, soit partiellement, pour les sociétés bibliques d’Angleterre et d’Amérique, qu’  « il est ^difficile, dit da Silva, de donner une énumération exacte x de toutes ses éditions. Ce bibliographe mentionne deux éditions complètes dont il possède des exemplaires, l’un grand in-8°, imprimé par R. et A. Taylor, à Londres, 1819, l’autre grand in-8°, imprimé à New-York en 1850. Nous avons entre les mains deux éditions complètes plus récentes, l’une in-8°, publiée à New York en 1883, par la Société biblique Américaine, et où il est dit que le Nouveau Testament est une Reimpresso da ediçâode 1693, revistae emendada ; l’autre, in-4°, imprimée à Lisbonne, en 1897, revistae correcta, com referenciase na margem algumas palabras segundo o hebraicoe grego. Se vend au Deposito das Escripturas Sagradas. — En 1862, l’archevêque de Bahia, D. Manuel Joaquim da Silveira, publia une Lettre pastorale pour prémunir ses diocésains contra adulteraçôes emu tilaçôes da Biblia traduzidæm portuguez pelo Padre J.F.A. de Almeida. Il y examine l’édition de New York que les protestants répandaient dans le Brésil et après l’avoir confrontée avec le texte reconnu authentique dès les premiers siècles, il montre qu’elle contient des altérations, changements, mutilations, additions, par exemple, Luc, 1, 28 ; Act., xiv, 23 ; Eph., v, 32 ; II Tim., iv, 5 ; II Joa., v, 6, 10, 13, 15, 17-20. Ces altérations se trouvent .dans les éditions de New York, 1882, et de Usbonne, 1897.

Ribeiro dos Santos, dans sa Memoria de algumas traducçôes biblicas (voir col. 560), appréciant la valeur philologique pt littéraire du travail de Ferreira de Almeida, dit que sa langue est a3sez riche et renferme un trésor de mots pour le vocabulaire portugais, mais que sa grammaire est défectueuse, parce qu’il emploie des phrases et des constructions qui n’ont pas la saveur du langage national et parce qu’il serre de trop près