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PORTIQUE — PORTUGAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE


incendiés à l’époque d’Archélaûs, pendant une sédition des Juifs contre les Romains. Cf. Joséphe, Ant. jud., XVII, x, 2. On les reconstruisit ensuite. Le portique situé à l’est et faisant face au Temple proprement dit s’appelait portique de Salomon.On se réunissait sous ces portiques pour converser, les docteurs y entretenaient leurs disciples. Un jour d’hiver, Jésus se promenait sous le portique de Salomon et les Juifs se rassemblèrent autour de lui. Joa., x, 23. Sous ce même portique, le peuple se réunissait plus tard autour de Pierre et de Jean, pour écouter leur prédication, Act., iii, II, et les premiers fidèles se tenaient ensemble pour prier et entendre les Apôtres. Act., v, 12. — Sur la piscine Probatique et ses cinq portiques, Joa., v, 2, voir Bethsaïde,

t. i, col. 1723.

H. Lesêtre.

fJPORTIUS (grec : FUpxioç ; Vulgate : Portius), nomen gentilitium de Festus, procurateur de Judée. Act., xxxiv, 27. Voir Festus, t. ii, col. 2116.

    1. PORTUGAISES##

PORTUGAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE.

La nationalité, portugaise commença à se constituer à la fin du XIe siècle et, quoique le peuple eût déjà depuis longtemps son idiome particulier, formé des langues parlées par ceux dont il tirait son origine, les recherches les plus anciennes attestent que, même parmi les Portugais, jusqu’au commencement du xive siècle, les versions connues ou usitées des Saintes Écritures étaient en espagnol ou en une autre langue étrangère.

I. Premières versions portugaises. — On doit au savant archevêque d’Évora (Portugal), D. Fr. Fortunato de S. Boaventura († 1844), deux importantes publications qui nous fournissent des renseignements et des documents sur les origines des versions portugaises des Écritures. Le premier de ces travaux a pour titre : Memoria sobre o começo, progressae decadencia da litteratura hebraica entre os portugueses catholicos romanos et a paru dans le t. ix des Mémoires de l’Aca-, demie royale des sciences de Lisbonne. Un écrivain du xvie siècle, Jacob Flavio d’Evora, suivi au xviiie siècle par Diogo Barbosa Machado, dans sa Bibliotheca Lusitana, et par d’autres savants, avait raconté qu’un évêque, supposé ou douteux, d’Evora, appelé Gaston de Fox, avait traduit la Bible en langue arabe et que le roi D. Diniz l’avait fait traduire de l’arabe en portugais. Fortuné de Saint-Bonaventure a démontré par des raisons si solides la fausseté de ce récit que le célèbre bibliographe du siècle dernier, Innocencio Francisco da Silva, dont l’autorité est universellement reconnue, " déclare dans son Diccionario bibliographico, articles Pe Francisco Recreio et Gastào de Fox, que l’existence de cette prétendue version est inadmissible au tribunal de la critique.

La seconde publication de Fortuné de Saint-Bonaventure est une Collecçâo de Inédites Portuguezes dos seeufos xiv et sv, 3 in-8°, Coimbre, 1829, imprimerie de l’Université. Cette collection est la reproduction fidèle de Manuscriptos do Mosteiro de Alcobaça. Dans le tome I er (de 317 p.) on trouve entre autres, une Traducçâo do livro dos Actos dos Apostolos ; dans le t. n (de xv-299 p.), Historias d’abreviado Testamento Velho, segundx) o Meestre das Historias scolasticas, e segundo outros que as abreviarom, e com dizeres à"artyeœf < ?&et< ?r&re sabedores (depuis Je commencement de la Genèse jusqu’à la fin du second livre des Rois) ; dans le t. m (de 232 p.), sous le même titre, l’histoire se continue depuis le troisième livre des Rois jusqu’au secondlivre des Machabées, aveedes additions tirées de l’historien Josèphe. Le manuscrit des Historias est de l’an 1320 et du règne du roi de Portugal D. Diniz. Fortuné de Saint-Bonaventure, dans son Historia chronologicae [critica da Real Abbadia de

Alcobaça, a fait ressortir le mérite et l’utilité de cette œuvre, et Innocent da Silva, dans son Diccionario, notice sur la Collecçâo, les avantages qu’on peut en lirer pour l’étude archéologique et philologique de la langue. Comme on ne peut constater l’existence d’aucune version portugaise d’un livre biblique antérieure au règne de D. Diniz, comme on n’a non plus aucune preuve que ce roi ait fait faire awcune autre traduction, même abrégée, c’est aux moines d’Alcobaça, auteurs de la version des Actes des Apôtres et de l’histoire abrégée de l’Ancien Testament, que revient l’honneur d’avoir été chronologiquement les premiers traducteurs de la Bible en langue portugaise.

Fernào Lopes, surnommé le patriarche des historiens portugais, rapporte dans le prologue de la seconde partie de sa Chronica d’el Rei D. Joâo ii, qui régna de 1385 à 1433, que ce monarque « fit traduire par de grands lettrés, en langue (portugaise), les Évangiles, les Actes des Apôtres et les Épîtres de saint Paul, ainsi que d’autres livres spirituels des saints ». Quels furent les « lettrés » qui exécutèrent ce travail, de quelle manière ils accomplirent leur tâche, où se trouvent ces versions, Fernand Lopes ne le dit pas et ceux qui sur son témoignage ont reproduit cette notice ne le disent pas davantage. D. Fr. Manuel do Cenaculo Villas-Boas, dans son livre Cuidados Utterarios do Prelado de Beja em graça de seu bispado, p. 64, déclare seulement qu’il a eu en sa possession une traducçào historiada do Antigo Testamento manuscrite, faite au xve siècle en portugais de l’époque par un théologien savant et versé dans la connaissance de la langue hébraïque, et il ajoute qu’à la date à laquelle il écrit (son livre fut imprimé en 1788) il ne sait pas autre chose sur cette traduction.

Il convient de mentionner ici la version faite par le jurisconsulte Gonçalo Garcia de Santa Maria. Diogo Barbosa, dans le t. n de la Bibliotheca Lusitana, dit qu’elle a pour titre Epistolase Evangelhos que se cantam no decurso do anno, et qu’elle fut imprimée in-folio, en lettres gothiques, en 1479, sans indication de lieu. Antonio Bibeiro dos Santos, qui vivait de 1745 à 1818, en parle aussi dans Memoria de algumas traducçôes biblicas menas vulgares em lingua portugueza, qui a paru dans le t. vu des Memorias de Litteratura Portugueza, publié par l’Académie royale des sciences de Lisbonne. Il est vrai que le bénéficier Francisco Leitào Ferreira (1667-1735), dans ses Noticïas Chronologicas da Universidade de Coimbra, dit que Gonçalo Garcia était originaire de Saragosse (Espagne) et qu’on ne connait de lui qu’une version en castillan de 138 pages, imprimée en caractères gothiques. Barbosa et Bibeiro dos Santos, s’en rapportant à cette information, ont rétracté ce qu’ils avaient écrit avant de la connaître. Toutefois leur rétractation a été trop prompte et elle n’est pas fondée sur des raisons suffisantes. Les langues parlées dans les deux pays ont une source commune et elles ont entre elles grande affinité et ressem-, blance ; Portugais et Espagnols des classes instruites cultivaient l’une et l’autre, la leur et celle de la nation voisine, de sorte qu’il y avait des Portugais qui écrivaient en espagnol, comme le rabbin Duarte Pinhel, qui, de concert avec le castillan Jacques de Vargas et d’autres, composa en cette langue une version de la Bible (Ancien Testament) éditée par Abraham Usque et connue sous le nom de Bible de Ferrare, parce qu’elle fut imprimée dans cette ville en 1553. Il y eut aussi des Espagnols qui écrivirent en portugais et de ce nombre fut Gonçalo Garcia de Santa-Maria. Innoc ent da Silva, dans son Diccionario, article Gonçalo Garcia, rapporte que le 21 mai 1866 le libraire Bertrand lui montra un livre in-folio, en caractères gothiques, où manquaient le frontispice et le dernier ou les derniers feuillets, mais où, au haut du premier feuillet, le