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PORTIER — PORTIQUE


les femmes en état d’impureté légale. Le parvis des femmes n’était ouvert qu’aux Israélites et le parvis d’Israël qu’aux hommes seuls, à l’exclusion de ceux et celles qui n’étaient pas légalement purifiés. Cf.Josèphe, Cont. Apion., ii, 8. Les portiers ne remplissaient pas toujours leur office avec le soin requis et beaucoup d’Israélites trouvaient plus commode de traverser le grand parvis que de contourner l’enceinte du Temple pour aller du nord au sud de la ville. Notre-Seigneur intervint pour défendre de transporter différents objets à travers le Temple. Marc, xi, 16.

5° L’importance des portiers dans l’ancien Temple et la nécessité de leur fonction ont déterminé l’Église à instituer aussi des portiers parmi ses ministres. L’ordre d’ostiarius est le moins élevé des ordres mineurs. Les portiers avaient à veiller sur ceux qui entraient pour assister aux réunions liturgiques et à prendre soin^de l’ordre dans l’église, de la garde de différents objets, etc.

137. — Soldats égyptiens gardant la porte d’un campement. D’après Lepsiua, DenkmàUr, Abth. III, Blatt. 154.

Cf. Martigny, Dict. des antiquités chrétiennes, Paris, 1877, p. 659.

IL Autres portiers. — 1° Ii est plusieurs fois question de portiers veillant sur les portes d’une ville. Mais ces portiers étaient plutôt des gardes postés en cet endroit en cas d’alerte ou de guerre (fig. 137). Tels étaient les gardes des portes de Sa marie assiégée, IV Reg., vii, 10, 11, et ceux de Jérusalem, à l’approche des Chaldéens. Jer., xxxvii, 12. — Pour assurer le respect de la Loi, Néhémie posta des gardes aux portes de Jérusalem, avec ordre de les tenir fermées le jour du sabbat, pour empêcher les marchands tyriens d’entrer et de vendre. II Esd., xiii, 19.

— 2° Des portiers gardaient la porte des palais. Mardochée surprit le complot que tramaient deux gardiens de la porte du palais de Suse. Esth., ii, 21 ; su, 1. À l’entrée de la cour du palais de Caïphe, il y avait une portière qui, par ses propos, contribua à la chute de saint Pierre. Joa., xviii, 16, 17. — 3° Les maisons de quelque importance avaient des portiers. En quittant sa maison, le maître commande au portier de veiller. Marc, xm, 35. À la maison de Marie, mère de Jean Marc, une servante, du nom de Rhodé, entendit saint Pierre frapper à la porte du vestibule et ne songea pas à lui ouvrir. Act., xii, 13, 14. — 4° Le portier de la bergerie est le gardien qui veille sur le troupeau pendant la nuit et ouvre au vrai pasteur, quand celui-ci se présente. Joa., x, 2, 3-50. On lit dans Job, xxxvii, 17 :

Les portes de la mort ont-elles été ouvertes devant toi ? As-tu vu les portes des ténèbres ?

Il est question de portes dans les deux vers. Dans le

second, les Septante lisent iruXtopoî, ce qui donne au parallélisme une forme bien préférable :

Les portiers de l’Hadès ont-ils eu peur à ta vue ?

Cf. Dhorme, Le séjour des morts chez les Babyloniens et les Hébreux, dans la Revue biblique, 1907, p. 68. Dans le poème babylonien de lu Descente d’Istar aux enfers, il y a aussi un portier, pêtû, préposé à la garde des différentes portes. Sur la menace que fait Istar d’enfoncer la première porte si on ne la lui ouvré, le portier va avertir la déesse infernale et ensuite ouvre à Istar les sept portes successives de l’enfer. Cf. Dhorme, Choix de textes religieux, Paris, 1907, p. 327-333. — Sur les portiers de prison, voir Geôlier,

t. iii, col. 193.

H. Lesêtre.
    1. PORTIQUE##

PORTIQUE (hébreu : ’ûlâm, ou’uldm, mûsâk, parbâr ; Septante : aîXâfi, vao ; , <7Toâ ; Vulgate : porïicus, vestibulum), construction ordinairement composée de colonnes et d’un toit servant d’abri, destinée à orner l’entrée d’un édifice, le pourtour d’une cour où il sert contre la pluie et le soleil, etc. — 1° La première mention d’une sorte de portique se trouve dans les Juges, iii, 23.’Il y est dit qu’Aod, après avoir tué Églon, roi de Moab, sortit par le misderôn. On fait venir le mot de sâdâr, « série » ; il désigne probablement une série de colonnes formant vestibule à la maison. Les Septante traduisent par npootâç, « vestibule » ; la Vulgate ne rend pas le mot hébreu. Le portique de la maison d’Églon était sans nul doute fort simple. — 2° Le Temple de Salomon avait des portiques dont David avait laissé le plan. I Par., xxviii, 11. Sur les mots parbâr et parvàrîm, pharurim, que plusieurs expliquent comme signifiant portiques, voir Pharurim, col. 220.

— 3° Le portique du Temple porte ordinairement le nom de’ûlâm, que les Septante reproduisent à peu près sans le traduire : aîXâjx. Le portique avait 20 coudées de largeur, 10 de profondeur et 120 de haut. III Reg., vi, 3 ; II Par., iii, 4. Ce dernier chiffre est manifestement fautif, car le Temple lui-même n’avait que 30 coudées de haut. III Reg., vi, 1. D’après la description qui en est fournie, ce portique occupait la façade même de l’édifice sacré. L’autel s’élevait en face de ce portique. II Par., viii, 12 ; xv, 8. Les rois impies le fermèrent ; Ézéchias le purifia et le rendit à sa destination primitive. II Par., xxix, 7. Les prêtres se tenaient entre le portique et l’autel pour prier et demander pardon au nom du peuple. Joël, ii, 17. Ézéchiel, XL, 7-17, prévoit également des portiques dans son Temple idéal. — Sur l’espèce de portique construit par Achaz et appelé mûsak, IV Reg., xvi, 18, voir Musach, t. iv, col. 1345.

— 4° Salomon orna aussi son palais de portiques : portique à colonnes, long de 50 coudées et large de 30, ayant en avant un autre portique avec des degrés, portique du trône, portique du jugement, portique de sa maison d’habitation et portique de la maison de la reine. III Reg., vii, 6-8. Voir Maison du Bois-Liban, t. iv, col. 597. — 5° Dans le Temple d’Hérode, des portiques occupaient les côtés du grand parvis des gentils, et en faisaient le tour, à l’exception de la partie occupée par la forteresse Antonia. Ces portiques formaient deux allées parallèles, au moyen de trois rangées de colonnes, dont la troisième était engagée dans la muraille même de l’enceinte. Le portique du midi, ou portique royal, avait une rangée de colonnes de plus et formait par conséquent trois allées. Les colonnes étaient de marbre blanc et avaient 25 coudées de haut. Des lambris de cèdre recouvraient les portiques. L’espace ainsi protégé contre la pluie et le soleil était de 30 coudées de large. Dans le portique royal, les deux allées latérales avaient 30 pieds de large et 50 de haut, celle du milieu 45 pieds de large et 100 de hauteur. Cf. Josèphe, Ant. jud., XV, xi, 5 ; Bell, jud., - V, v, 2. Ces portiques furent