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PORTE — PORTIER


3° La « porte de la foi » est la facilité que Dieu ménage aux hommes pour qu’ils se convertissent à l’Évangile. Act., xiv, 26. Saint Paul aime à appeler « porte ouverte » toute occasion favorable qui se présente à lui d’annoncer Jésus-Christ. I Cor., xvi, 9 ; II Cor., ii, 12 ; Col., iv, 3 ; cf. Apoc, iii, 8. La « porte du salut », celle qui mène à la vie éternelle, est une porte étroite par laquelle on ne passe pas sans de sérieux efforts. Matth., vii, 13 ; Luc, xiii, 24. — Notre -Seigneur déclare qu’il est lui-même la porte qui donne accès dans la bergerie ; si on entre par cette porte, on est sauvé. Joa., x, 9. Le divin Maître, en effet, aide les âmes par sa grâce à entrer dans l’Église et par l’Église dans le ciel. — 4° La Jérusalem régénérée, image de la Jérusalem céleste, a aussi des portes. Isaïe, liv, 12, dit qu’elles sont d’escarboucles. Voir t. ii, col. 1907. Tobie, xiii, 21, les voit « bâties de saphirs et d’émeraudes ». Saint Jean les décrit avec détail. La Jérusalem céleste a douze portes, portant chacune le nom d’une des douze tribus. Chaque porte est formée par une seule perle, enchâssée dans les pierres précieuses qui forment la muraille. Comme il n’y a point de nuit, il n’est pas nécessaire de fermer ces portes. Apoc, xxi, 12, 21, 25. Sous ces figures de pierres précieuses et de perles, les auteurs sacrés veulent décrire les merveilles que Dieu opérera dans son Église par la grâce et dans le ciel par la gloire dont il environnera les saints.

H. Lesêtre.

2. PORTES DE JÉRUSALEM. Voir JÉRUSALEM, t. III, col. 1364.

    1. PORTIER##

PORTIER (hébreu : sô’êr ; chaldéen : tard’; Septante : mjXtagôç, tlvpwpd ;  ; Vulgate : janitor, ostiarius, portarius), préposé à la surveillance d’une porte.

I. Portiers du Temple. — 1° Des prêtres et des lévites avaient été chargés autrefois de tout ce qui concernait le service du Tabernacle. Num., xviii, 4. Il y en avait donc nalurellement parmi eux qui devaient veiller sur la porte. Ce service, d’après l’institution de Samuel et de David, comprenait 212 lévites. Ceux-ci se tenaient aux quatre côtés du Tabernacle et avaient à l’ouvrir chaque matin. La surveillance des chambres et des trésors de la maison de Dieu rentrait dans leurs attributions. Quatre chefs les commandaient. Les portiers résidaient dans les villages environnants ; mais un roulement était établi entre eux pour faire à tour de rôle un service hebdomadaire. Les portiers de semaine logeaient auprès du Tabernacle. I Par., ix, 17-27. — Quand l’Arche eut été transférée à Jérusalem, David adjoignit à Barachias et Elcana, qui étaient portiers de l’Arche, deux autres portiers, Obedédom et Jéhias. À ces fonctionnaires incombait la surveillance de l’entrée de la tente qui abritait l’Arche. I Par., xv, 23, 24. Obedédom et Hosa furent ensuite chargés de ce service avec 68 lévites. I Par., xvi, 38. En vue du service du Temple projeté, David régla que, sur les 24000 lévites chargés de remplir les différents offices, 4000 seraient portiers. I Par., xxiii, 5. Ils étaient partagés en différentes classes, sous les ordres de chefs appartenant à la descendance de Coré et de Mérari. Le sort désigna les portes qu’ils auraient à surveiller. À Obedédom échut le côté du midi, et à ses fils la maison des magasins ; à Séphim et à Hosa le côté de l’occident ; à Sélémias, le côté de l’orient et à Zacharie le côté du nord. Quatre portiers devaient être de garde chaque jour au midi, à l’occident et au nord, six à l’orient, quatre aux magasins et deux aux dépendances à l’occident, soit en tout vingt-quatre pour chaque journée. I Par., xxvi, 1-19. Les 4000 lévites chargés des portes se relayaient poiir ce service. Ils passaient la nuit à leur poste et, pendant le jour, surveillaient les entrées et les sorties. Chacun des vingt-quatre postes occupait naturellement plusieurs gardiens dans le cours d’une même journée, et il est

probable, quoique les textes ne le disent pas, que chaque semaine l’effectif des portiers était changé. Quand le Temple fût bâti, Salomon, se conformant aux dispositions prises par son père, « distribua les portiers à chaque porte d’après leurs classes, » c’est-à-dire d’après l’attribution que le sort avait assignée à chaque famille. II Par., viii, 14.

2° Sous Joas, le grand-prêtre Joïada eut à réorganiser le service du Temple, en partie supprimé sous les règnes précédents. Il rétablit des portiers aux entrées du Temple, avec ordre de ne laisser entrer personne qui eût quelque souillure. II Par., xxiii, 19. — Sous Ézéchias, le lévite Coré, gardien de la porte orientale, était en même temps préposé aux dons volontaires et chargé de distribuer aux prêtres, même en dehors de Jérusalem, ce qui était offert au Seigneur. II Par., xxxi, 14. Les chefs des portiers étaient donc des personnages considérables, ayant la responsabilité de services assez délicats. — Sous Josias, les portiers recueillaient l’argent qu’on apportait pour la restauration du Temple et le remettaient aux intendants. II Par., xxxiv, 9, 13 ; IV Reg., xxii, 4. Ils furent chargés aussi de rejeter hors du Temple tout le mobilier idolâtrique dont on l’avait souillé. IV Reg., xxiii, 4. À la Pâque solennelle que Josias fit célébrer, il fut enjoint aux portiers de ne pas quitter leur poste et des lévites furent chargés de préparer pour eux la Pâque. II Par., xxxv, 15. — À la prise de Jérusalem par les Chaldéens, le général vainqueur prit un certain nombre de notables de la ville, entre autres trois portiers, que Jérémie, xxxv, 4 ; lii, 24, appelle « gardes du seuil » ; il les conduisit à Nabuchodonosor, qui les fit mourir à Réblatha. IV Reg., xxxv, 18.

3° Après la captivité, 139 lévites portiers revinrent avec Zorobabel. I Esd., ii, 42, 70 ; II Esd., va, 46. D’autres accompagnèrent Esdras un peu plus tard.

I Esd., vii, 7, 24. Trois d’entre eux avaient pris des femmes étrangères et durent s’en séparer. I Esd., x, 24 ; II Esd., x, 28. Quand il fallut repeupler Jérusalem, on compta 172 portiers qui s’y établirent. II Esd., xi, 19. À cette époque, les chefs des portiers du Temple étaient au nombre de six. II Esd., xii, 25. Les portiers avaient part aux distributions des dîmes qui étaient versées par les Israélites, et remplissaient leurs fonctions conformément au règlement établi par David.

II Esd., xii, 44, 46 ; xiii, 5. — Ézéchiel, xliv, 11, prévoit aussi, dans son Temple idéal, des lévites chargés des portes.

4° Dans le second Temple, il n’y avait plus que vingt et un postes de gardiens, au lieu de vingt-quatre. Mais, à chaque poste, dix lévites étaient de garde, et, chaque nuit, 240 lévites et 30 prêtres veillaient sur le Temple. Cf. Ps. cxxxin (cxxxiv) ; Tamid, i, 1 ; Middoth, i, 1 ; Reland, Antiquitates sacrée, Utrecht, 1741, p. 118. Un fonctionnaire supérieur faisait des rondes nocturnes dans le Temple, sous la surveillance d’un intendant spécial. Cf. Schekalim, v, 1. D’après Josèphe, Cont. Apion., h ; 9, vingt hommes étaient employés à la fermeture, et il fallait les efforts de ces vingt hommes réunis pour ouvrir la porte orientale du sanctuaire, qui était toute de bronze et d’un poids énorme. Cf. Bell, jud., VI, v, 3. Les Juifs prétendaient que la porte principale du Temple grinçait si fort quand on l’ouvrait, que le bruit s’en entendait jusqu’à Jéricho. Cf. Tamid, iii, 8. On ouvrait les portes à la pointe du jour et on les fermait le soir à son déclin. Pendant les fêtes de la Pâque, on les ouvrait dès le milieu de la nuit, cf, Josèphe, Ant. jud. r XVIII, ii, 2, et à la Pentecôte les prêtres venaient la nuit pour remplir leurs fonctions. Cf. Bell, jud., VI, v, 3 ; Yoma, i, 8. — Les portiers surveillaient aussi ceux qui pénétraient dans le Temple et dans ses parvis. Ils laissaient pénétrer dans le premier parvis tous ceux qui se présentaient, même les étrangers, mais non