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PORTE


fois de bois de cèdre. Cant., viii, 9. Les monuments égyptiens nous ont conservé la représentation d’un grand nombre de portes. Le British Muséum possède le modèle d’une petite maison avec sa porte roulant sur des gonds (fig. 129). Voir Wilkinson, Manners, 2° édit., 1. 1, fig. 117, p. 351. Les portes avaient naturellement différentes formes (fig. 130), ibid., fig. 123, p. 355, et fermaient de diverses manières (fig. 131). Ibid., fig. 121, p. 353. Quelques-unes étaient très ornées (fig. 132). Ibid., fig. 124, p. 356. Quelquefois elles portaient un nom (fig. 133), ibid., fig. 115, n° 1, p. 346) ou Une inscription (fig. 134). Ibid., fig. 134, p. 362. Cf. Deut., xx, 5. Les portes des maisons de Pompéi avaient généralement plusieurs battants, deux, trois et même quatre. Elles étaient divisées en panneaux et ornées de clous à grosse tête. Cf. H. Thédenat, Pompéi, Paris, 1906, t. i, p. 58. — 4. Les portes des tombeaux étaient souvent de pierre plus ou moins ornée. Voir t. iii, fig. 41,

c

133. — Porte égyptienne, avec le nom de Remenkoprou

(Thotmès III).

D’après’Wilkinson, Manners, 1. 1, fig. 115, p. 346.

col. 205 ; fig. 56, col. 275. Cf. t. iv, fig. 392, 393, col. 1449, 1450. D’autres fois, une simple, dalle fermait la porte. Voir t. iii, fig. 268, col. 1478. — 5. Les portes de bergerie ne consistaient guère que dans une sorte de clayonnage suffisant pour arrêter les bêtes fauves. Voir t. ii, fig. 611, col. 1987. — 6. Les portes de métal étaient plus rares. Il est probable qu’on s’en servait pour fermer les fournaises. Dan., iii, 93. Dans les prisons, où il fallait des fermetures particulièrement solides, on mettait des portes très épaisses. À Jérusalem, la porte extérieure était de fer. Act., xii, 10. — 7. La partie fixe des portes de temple, de palais ou de ville recevait une ornementation particulière en rapport avec sa destination. Voir t. i, fig. 68, col. 312 (égyptienne ) ; t. ii, fig. 246, col. 668 (assyrienne) ; fig. 587, col. 1845 (grecque), etc.

3° Usage des portes. — 1. La porte tourne sur ses gonds, Prov., xxvi, 14. On l’ouvre, Jud., xix, 27 ; IV Reg., ix, 3 ; Act., xii, 14 ; Apoc., iii, 20, ou on la ferme. Gen., xix, 10 ; Il Reg., xiii, 17, 18 ; IV Reg., iv, 4, 5, 21, 33 ; Matth., xxv, 10, etc. Pour la fermer, on la fixe avec des barres, voir Babre, t. i, col. 1468, ou avec une clef qui peut être manœuvrée du dehors. Voir Clef, t. ii, col. 800. Quant on veut être seul, à l’abri des dangers extérieurs, Is., xxvi, 20, pour prier, .Matth., vi, 6, ou pour se reposer, Luc, xi, 7 ; xiii, 25, on ferme la porte sur soi ; car d’ordinaire, elle restait ouverte, parce que c’était seulement par la porte qu’entrait la lumière

dans les maisons les plus communes. Pour se faire ouvrir du dedans, on frappe à la porte. Jud., xix, 22 ; Act., xii, 13 ; Apoc, iii, 20. — 2. Chez le roi Achis, à Geth, David, contrefaisant le fou, se heurtait contre les battants des portes, d’après la Vulgate (hébreu) : « il faisait des marques. » I Reg., xxi, 13. La porte était souvent assez légère ; écouter à la porte ce qui se disait à l’intérieur était une grossièreté. Eccli., xxi, 17. L’homme bien élevé s’arrêtait à la porte, même quand elle était ouverte ; l’insensé entrait rapidement et se courbait dès la porte pour voir à l’intérieur. Eccli., xxi, 15, 16. — 3. La Loi ordonnait de placer sur la porte de la maison certains textes sacrés. Deut., vi, 9 ; xi, 20. Voir Mezdza, t. iv, col. 1057. Isaïe, lvii, 8, reproche à celle qui veut _se conduire mal de reléguer derrière la porte et les poteaux son zikkarôn, « mémorial », c’est-à-dire probablement sa mézuza, qui lui rappelle la loi de Dieu, ou, selon d’autres, ses amulettes idolâtriques, qu’elle veut dérober aux regards. — 4. Quand un esclave voulait rester pour toujours au

Porte égyptienne avec l’inscription r Belle maison. »

D’après Wiliinson, Manners, t. i

Pinofir,

fig. 134, p. 362.

service de son maître, celui-ci devait lui percer l’oreille contre la porte de la maison. Deut., xv, 17. Voir Oreille, t. iv, col. 1857. C’est devant la maison de son père qu’on lapidait la jeune femme que son époux n’avait pas trouvée vierge. Deut., xxii, 21. L’exécution ainsi faite entraînait une sorte d’infamie pour le père qui n’avait pas su garder sa fille et l’avait accordée en mariage sans savoir son état ou sans vouloir en tenir compte. — 5. À l’époque des Machabées, on brûlait de l’encens aux portes des maisons, en signe d’adhésion au culte idolâtrique. I Mach., l, 58.

3° Les portes de la ville (fig. 135). — 1. EIIés étaient le lieu le plus passager à cause des entrants et des sortants. De plus, il était rare que les villes anciennes eussent des places spacieuses. Dans les villes entourées de murs, on utilisait pour les constructions tout l’espace disponible, afin de réduire au minimum la longueur de l’enceinte à défendre. Le lieu de réunion le plus commode et le plus fréquenté était donc la porte de la ville. Là se tenaient les oisifs et les curieux, qui voulaient se distraire ou s’informer. Lot était assis à la porte de la ville de Sodome quand les deux anges y arrivèrent. Gen., xix, 1. C’est là qu’on devisait sur le compte des uns et des autres. Ps. lxix (lxviii), 13. Jérémie, xvii, 19, reçoit l’ordre d’aller faire entendre ses oracles à la porte de la ville, pour qu’ils soient entendus des rois et des fils du peuple. On y tenait des marchés, IV Reg., v, 1, et, dans les temps d’idolâtrie, des hautslieux, c’est-à-dire de petits sanctuaires d’idoles, surmontaient les portes, pour rappeler à tous le culte en honneur. IV Reg., xxiii, 8. La sagesse est représentée