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POLYGLOTTES


de bandes de papier collées, H avait couvert ce qu’il voulait omettre, et écrit ce qu’il désirait ajouter ou substituer. En 1684, sous forme de lettre adressée à Ambroise par Origène, il développait son projet : Novnrum Bibliorwn polyglottorum synopsis, in-8°, Utrecht, datée du 20 août 1684. Il aurait mis aussi au bas des pages les passages conservés des versions d’Aquila et de Symmaque et différents des Septante. Dans une réponse d’Ambroise à Origène : Ambrosii ad Origenem epistola de novis Bibliis polyglottis, datée du 1 er décembre 1684, in-8°, Utrecht, 1685, il annonce que sa Polyglotte serait heureusement complétée par , un dictionnaire et une grammaire hébraïque, dont il dressait le plan. Cf. Bayle, Nouvelles de la République des lettres, octobre 1684, art. 13, t. i, p. 153-155 ; janvier 1685, art. 9, t. î, p. 209-211 ; Journal des Sçavans, 30 juillet 1685. Voir aussi R. Simon, Réponse de Pierre Ambrun, ministre du saint Évangile, à l’Histoire critique du Vieux Testament, Rotterdam, 1685, p. 48. Ce projet fut loué par Le Clerc et blâmé par Jurieu. Au premier, qui sous le pseudonyme de Cristobulus Hierapolitanus, écrivit à Origène une longue lettre latine, datée du 4 novembre 1684, publiée partiellement par R. Simon, Réponse au livre intitulé ; Sentimens de quelques théologiens de Hollande sur l’Histoire critique du Vieux Testament, Rotterdam, 1686, p. 2-5, et intégralement par Le Clerc, Défense des Sentimens, etc., 1686, p. 421 sq., Simon demanda des conseils et des renseignements dans un billet en flamand, traduit en français dans la Réponse au livre, etc., p. 5-6. Jurieu, de son côté, avait attaqué le projet de Simon dans son livre sur V Accomplissement des prophéties. Simon répliqua violemment. Réponse à la Défense des Sentimens, etc., Rotterdam, 1687, p. 194198. Il continua la préparation de cette Polyglotte, qui devait être complète en un seul volume. Si elle n’a pas été imprimée, ce ne fut pas, comme l’a dit le Père Lelong, parce qu’aucun imprimeur n’a voulu en faire la dépense ; ce fut seulement parce qu’il ne s’en trouva aucun assez habile pour imprimer un ouvrage qui exigeait, sur la même page, tant de caractères différents. La première feuille fut imprimée ; elle fourmillait de tant de fautes qu’il fut impossible de les corriger. R. Simon, Critique de la Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, Paris, 1730, t. ii, p. 449-450. Quand R. Simon écrivait ce dernier ouvrage, la meilleure partie de la copie de sa polyglotte était prête. Son travail passa, après sa mort, à la bibliothèque du chapitre cathedra ! de Rouen, à qui il avait légué ses manuscrits, L. Batterel, Mémoires domestiques pour servir à l’histoire de l’Oratoire, édit. Ingold et Bonnardet, Paris, 1905, t. iv, p. 273-275 ; Saas, Notice des manuscrits de la bibliothèque de l’Église métropolitaine de Rouen, in-12, Rouen, 1746, p. 41 sq. ; A. Bernus, Richard Simon et son Histoire critique du Vieux Testament, Lausanne, 1869, p. 29, 107. Le manuscrit dont des parties manquaient déjà en 1746, ne se trouve pas à la bibliothèque municipale de Rouen, qui a hérité des autres manuscrits de Richard Simon.

V. Polyglottes manuelles publiées au xix » et au XXe siècle. — 1° La Polyglotte de Bagster. — L’éditeur anglais Bagster a donné au public : Biblia sacra Polyglotta textus archetypos versionesque prsecipuas ab Ecclesia antiquitus receptas necnon versiones recentiores, 2 in-f°, Londres, 1831. Après des prolégomènes dus à S. Lee, cette Polyglotte reproduit en petits caractères l’hébreu de Vander Hooght, le Pentateuque samaritain de Kennicott, les Septante, la Vulgate, la Peschito, le texte grec du Nouveau Testament (édition de Mill), les traductions, allemande de Luther, italienne deDiodati, française d’Osterwald, espagnole de Scio et la version anglaise dite autorisée. Elle a été rééditée sous ce titre : Bagsler’s Polyglot Bible in eight lan guages, 2 in-f", Londres, 1874. Elle ne comprend que les livres protocanoniques. Bagster a aussi publié : Hexapla Psalter, in-4°, 1843, contenant les Psaumes en hébreu, en grec, en latin, Psalterium l.ebraicum et gallicanum, de saint Jérôme et deux divisions anglaises.

2° La Polyglotte de Stier et de Theile. — Stier et Theile ont publié une Polyglotte manuelle : Polyglotten-Bibel zum praktischen Handgebrauch, 4 in-8° en 6 parties, Bielefeld, 1846-1855. Elle contient, pourl’Ancien Testament, l’hébreu, les Septante, la Vulgate et la version allemande de Luther, et pour le Nouveau, le grec, avec quelques variantes, le latin et l’allemand. Elle a eu plusieurs éditions dont la dernière date de 1890. Dans les trois premières qui ont été stéréotypées, la quatrième colonne, pour le Nouveau Testament, est remplie de variantes de diverses traductions allemandes. Dans la quatrième (1855) et la cinquième (1858), cette colonne est occupée par une version anglaise. Dans l’édition de 1875, on a ajouté en appendice les principales variantes du Sinaiticus. Sur la constitution du texte grec du Nouveau Testament, voir Éd. Reuss, Bibliotheca N. T. grxci, p. 265. Ce texte diffère peu du texte reçu. L’hébreu, revu par Bôckel et Landschreiber, n’est pas très bon. Les deutérocanoniques manquent.

3° Biblia tetraglotta de Bunsen, 1859, sous la direction de Lagarde, est demeurée à l’état de projet.

4° Ed. de Levante a publié une Hexaglotte et une Triglotte : Hexaglott Bible, comprising the holy Scriptures of the Oldand New Testament, &m-¥, Londres, 1876, qui contient l’hébreu, les Septante, la version syriaque du Nouveau Testament, la Vulgate, la version anglaise autorisée, une version allemande et une version française ; Biblia Triglotta continens Scripturas sacras Veteris et Novi Testamenti, 2 in-4°, Londres, 1890, qui est un extrait de l’Hexaglotte et qui contient, pour l’Ancien Testament, l’hébreu, les Septante et la Vulgate, pour le Nouveau, le grec, la Peschito et la Vulgate. Les livres deutérocanoniques en sont absents.

5° M. Vigouroux a entrepris la publication d’une Polyglotte catholique et française : La sainte Bible Polyglotte contenant le texte hébreu original, le texte grec des Septante, le texte latin de la Vulgate et la traduction française de M. l’abbé Glaire, avec les différences de l’hébreu, des Septante et de la Vulgate, des introductions, des notes, des cartes et des illustrations. Elle formera 8 in-8° dont six, contenant tout l’Ancien Testament, et le septième comprenant les Evangiles et les Actes, ont déjà paru, Paris, 1898-1908. Les textes sont disposés sur quatre colonnes, avec notes et variantes au bas des pages. Le texte hébreu a été em-’prunté à l’édition stéréotypée de Stier et de Theile (texte de Van der Hcoght, revu par Hahn et Theile). Le texte des Septante est celui de l’édition romaine de 1587, avec quelques additions tirées de la Polyglotte d’Alcala. Des signes, introduits dans le texte, indiquent les lacunes, les additions et les divergences les plus notables relativement à l’hébreu. Au bas de la colonne sont les principales variantes de YAlexandrinus, du Sinaiticus, de l’Ephrœmiticus, etc. La Vulgate clémentine est conforme à la réimpression officielle, faite à Turin en 1881. La traduction française de Glaire est accompagnée de notes. A partir du t. ii, les variantes grecques sont plus nombreuses, on trouve en plus celles de YAmbrosianus et du Parisinus, n. 8, du Coislinianus VIII pour Tobie, du Marchalianus pour les prophètes ; un double texte grec pour certains passages de Tobie et de Judith, avec les variantes pour le reste de Tobie et pour Esther ; les parties, récemment retrouvées, du texte hébreu de l’Ecclésiastique. Les Épitres et l’Apocalypse seront contenues dans le t. vm.

6° Indiquons enfin quelques Polyglottes partielles : Tischendorf, Novum Testamentum triglottum, in-8°, Leipzig, 1854 ; 2e édit., ibid-, 1865, a publié le texte