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POLYGLOTTES


prédicateur à Frankenlhal, mort en 1594, publia une Biblia sacra, hebraice, grssce et latine, 2 in-f°, Heidelberg, 1587. Elle ne contenait que l’Ancien Testament en hébreu, en grec, avec la Vulgate et la version de Pagnino. Bien que le titre ajoute : Omnia cum editione Complutensi diligenter collata, l’édition n’est qu’une reproduction de la Polyglotte d’Anvers ; elle lui a emprunté aussi les deutérocanoniques de l’Ancien Testament. Une deuxième édition parut en’1599. La troisième, faite chez Commelin, en 1616, comprend en outre le Nouveau Testament avec la version latine d’Arias Montanus, le tout emprunté encore à la Polyglotte d’Anvers. Voir Ed. Reuss, Bibliotheca N. T. grœci, p. 78-79. Ce n’est donc pas une Polyglotte pour le Nouveau Testament. Comme cette Bible contenait des notes de Vatable, on l’appelle parfois la Bible de Vatable.

6° La Polyglotte d’Hambourg. — Ou la rencontre rarement complète. Elle comprend : 1. le texte hébreu de la Bible hébraïque d’Élie Hutter, in-f », 1587, dont la date est remplacée par celle de 1596, et dans laquelle les lettres de la racine sont typographiquement distinguées des autres caractères ; 2. l’édition de David Wolder qui contient en 6 in-f° et sur quatre colonnes le texte grec de l’Ancien et du Nouveau Testament, la Vulgate, la traduction latine de l’Ancien Testament par Pagnino et celle du Nouveau par Théodore de Bèze, enfin la version allemande de Luther. Les deux ouvrages sortent des presses de Jacques Lucius, à Hambourg, 1596. Le texte grec du Nouveau Testament est emprunté, sauf de rares modifications, à l’édition de Samuel Selfisch, in-8°, Wittenberg, lo83. Cf. Ed. Beuss, Bibliotheca N. T. grsecifp. 63-64. Cette Polyglotte, qui est très imparfaite, ruina son éditeur, bien que le gouvernement danois ait obligé toutes les églises du Schleswig à l’acheter.

7° Les Bibles de Hutter. — Élie Hutter, ancien professeur d’hébreu de l’électeur de Saxe et imprimeur à Nuremberg, avait la passion des Polyglottes. Il en publia plusieurs qui sont toutes imparfaites. — 1.Il avait Commencé un Ancien Testament en six langues et en quatre éditions différentes. Le seul volume paru, in-f°, Nuremberg, 1599, comprend six textes en six colonnes. Sur la page de gauche, on trouve l’hébreu entre le targum et le grec, le tout d’après la Polyglotte d’Anvers ; sur la page de droite, il y a la version allemande de Luther entre la Vulgate et une autre version récente, qui diffère selon les exemplaires, destinés à des nations différentes. La sixième colonne, en effet, reproduit, ou bien la version slavonne de l’édition de Wittemberg, ou bien la traduction française de Genève, ou bien la version italienne de Genève, ou bien la version saxonne faite sur la traduction allemande de Luther. Ce volume ne dépasse pas le livre de Ruth. — 2. Un Psautier hébreu, grec, latin et allemand, in-8°, Nuremberg, 1602.

— 3. Un Nouveau Testament en douze langues, 2 in-f », Nuremberg, 1599. Les douze textes sont disposés sur six colonnes de la manière suivante : Au verso, dans la l re colonne, la version syriaque de l’édition de Trémélius, 1569 (l’auteur a suppléé les passages manquants i le récit de la femme adultère, le verset des témoins célestes, les quatre Épltres catholiques et l’Apocalypse, qu’il a traduits en syriaque d’après le grec), avec la version italienne, de Bruccioli, 1526, l’une sous l’autre, verset par verset ; dans la 2e colonne, un texte hébreu que l’éditeur avait fabriqué, imprimé en caractères de deux sortes, et la traduction espagnole de Cassiodore Reina, 1569 ; dans la 3e, le grec et la version française de Genève, de 1588. Au recto, la l re colonne contient la Vulgate et la version anglaise de 1562, la 2e, la version de Luther et la traduction danoise de 1589, et la 3e, la version bohémienne de 1693 et la version polonaise de 1596. Hutter reproduisit l’Épître aux Laodicéens qu’il avait lui-même traduite en grec sur le texte latin. Cette œuvre n’a’aucun caractère scientifique, et rien

n’égale l’audace et l’arbitraire avec lesquels l’éditeur constitue ses textes. Pour le grec du Nouveau Testament, il n’a pas tenu compte des règles critiques, mêlant les leçons anciennes à sa guise et en fabriquant impudemment en conformité avec les doctrines luthériennes. Ed. Reuss, Bibliotheca N. T. grseci, p. 105106. — 4. Un autre Nouveau Testament en quatre langues : hébreu, grec, latin et allemand, emprunté au précédent sans grandes modifications, in-4°, Nuremberg, 1602. On en fit un nouveau titre en 1615, pour représenter une soi-disant édition d’Amsterdam, chez J. Walschært. Ed..Reuss, op. cit., p. 106. — 5. Hutter a édité aussi quelques prophéties et les quatre Évan-, giles en douze langues.

8° La Polyglotte de Reineccius ou de Leipzig. — Chr. Reineccius, curé de Weissenfels, prépara une nouvelle Polyglotte en quatre langues, qui parut à deux époques assez éloignées l’une de l’autre. Le Nouveau Testament fut édité, in-f°, à Leipzig, en 1713, sous ce titre : Biblia sacra quadrilinguia N. T. À la suite d’une préface de Reineccius et de prolégomènes en allemand, tirés de Luther, les textes sont imprimés sur cinq colonnes parallèles. Sur la page de gauche, se trouve le texte grec entre la version syriaque et une traduction en néo-grec ; sur la page de droite, on lit la version latine de Sébastien Schmid et la version allemande de Luther. Les passages parallèles sont indiqués à la marge extérieure ; des variantes grecques et allemandes, celles-ci prises à la première édition de Luther avec des notes marginales de Luther et des annotations de Reineccius, sont au bas de la page. En appendice, se trouvent des additions critiques et exégétiques de diverse nature. Le texte grec, qui ressemble souvent à celui de Pritius, mêle les leçons de Robert Estienne et des Elzévier. Il a été souvent réédité à part. Ed. Reuss, op. cit., p. 157-159. L’impression de l’Ancien Testament était déjà commencée en 1713, mais elle subit de longs retards. Quand elle fut fort avancée, en 1747, l’imprimeur fit un nouveau titre au Nouveau Testament, et enfin, trois et quatre ans plus tard, en 1750 et 1751, parut l’Ancien Testament en 2 in-f°. Ces volumes contiennent le texte hébreu, le texte grec des Septante, la version latine de Schmid et la version allemande de Luther.

IV. Projet d’une nouvelle Polyglotte par Richard Simon. — En 1678, dans son Histoire critique du Vieux Testament, édit. de Rotterdam, 1685, p. 521-522, Richard Simon avait esquissé le projet d’une nouvelle Polyglotte, qui ne serait qu’un abrégé de la Polyglotte de Londres. Au lieu d’imprimer, dans des volumes lourds, difficiles à manier et chers, toutes les anciennes versions, il ne reproduirait que les variantes de celles qui sont dérivées. Par conséquent, la nouvelle Polyglotte ne devait être composée que de trois textes complets : ^ le texte hébreu, la version des Septante et la Vulgate latine. Le P. Simon avait d’abord pensé y joindre l’Jtala d’après l’édition de Flaminius Nobilius. Il ne voulait éditer ni le Pentateuque samaritain, ni la version samaritaine, ni les targums ; leurs variantes auraient seulement été indiquées à la marge en face de l’hébreu. Les autres targums, qui sont plutôt des commentaires que des versions, pourraient être négligés, sauf à noter à a marge leurs leçons propres. Quant aux autres versions, leurs variantes seraient signalées en face de l’hébreu pour celles qui dérivent de ce texte, ou en face des Septante pour celles qui en suivent le texte. De celles qui sont mixtes, comme la version syriaque remaniée d’après les Septante, on ne noterait que les leçons vraiment spéciales. Les variantes latines accompagneraient aussi la Bible clémentine. Retiré à Dieppe, dès 1681, Simon avait préparé l’Ancfen Testament conformément à ce plan. Il avait pris un exemplaire de la Polyglotte de Walton, et au moyen